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384. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

En eusses-tu fait une à te casser le nez. » pointe d’autant plus déplacée dans la bouche du Misanthrope, qu’il vient d’en critiquer de plus supportables dans le Sonnet d’Oronte. »dh Rien n’est moins réfléchi que ce reproche : ce que vous appelez une pointe dans la bouche d’Alceste n’en est pas une ou du moins c’en est une qui devient un bon mot par la circonstance ; telle que ces pointes qu’on lâche dans la conversation et qui font tout l’effet des bons mots, eu égard à l’impromptu, au geste, au ton, à la circonstance qui les accompagnent ; exemple : Lorsque le Cardinal Janson, disait à Boileau qu’il devait changer de nom et au lieu de Boileau se faire appeler Boivin, c’était une pointe froide et plate. […] C’est d’ailleurs unir l’exemple au précepte, de même qu’Horace et Despréaux ont fait dans leur Art Poétique.

385. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

N’est-ce pas même une adresse du Démon pour faire regarder avec plus de sécurité et pratiquer avec moins de remords ce que la religion semble avoir consacré, et faire mépriser une histoire et des personnages où l’on trouve les mêmes aventures que dans les romans, imitateurs des Païens, qui canonisaient le crime par l’exemple des Dieux : « Quod Divos decuit, cur mihi turpè putem ? » Combien de fois les impies ont-ils pris droit de l’expression de l’épithalame sacrée de Salomon dans les Cantiques, pour débiter plus hardiment des obscénités sous le voile de la sainteté des Ecritures, et autoriser la licence par l’exemple prétendu des Saints !

386. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

En voici un exemple sur mille, rapporté dans la vie de Dona Olimpia, belle-sœur du Pape Innocent X. […] L’exemple du blasphème, même dans les fausses religions, laisse une impression d’impiété ; on apprend insensiblement à ne plus craindre ce que l’on voit si aisément braver.

387. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

 Fut-il jamais de si mauvais exemple ? […] Ceux qui voulaient que la notoriété de fait suffit pour cette exclusion, ont cité l’exemple des Comédiens, qui sans être juridiquement condamnés, n’y sont point admis.

388. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Bernard revient au même livre le mois suivant, prouve la vérité du portrait par des exemples. […] L'exemple séduit, lors même qu'on ne le cherche pas, fût-il dans des personnes peu estimées et avec tout le hideux de l'injustice et de la débauche ; quelle doit être sa contagion lorsqu'il l'étale avec toutes les grâces dont le Poète a paré le rôle, et l'Actrice a paré le modèle !

389. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Ces flâteurs dangéreux, ces amis empoisonneurs, qui sollicitent, pressent, forcent presque, qui par leurs railleries, leurs éloges, leurs exemples, leurs artifices, excitent l’émulation de vanité, ne repondront-ils pas devant Dieu de tant de maux ? […] Ses conseils, ses leçons, ses exemples, les remplissent du même esprit ; elle les mene dans les compagnies, au bal, au spectacle, & les entraîne dans le même désordre. […] Le seul goût de la parure, qu’elles inspirent, suffiroit pour les perdre, en les rendant effeminés, & frivoles à leur exemple.

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