Savez-vous ce que vous faites, dit ce saint Docteur, quand vous donnez tant d’applaudissemens à ces jeux profanes, où le vice est dépeint avec tant de vives & d’agréables couleurs ? […] On ne peut guéres user de termes plus forts, & c’est un des plus saints Docteurs de l’Eglise qui en a ainsi parlé. […] Je sai quel est l’endroit où vous prétendez que ce saint Docteur est si favorable aux jeux & aux gens de théatre. […] Vous avez jugé à propos de me consulter au sujet d’un comédien qui persévére toujours dans la honte de son art, comme un docteur & un maître qui instruit les autres, non pour les former au bien, mais pour les perdre ; & vous demandez s’il doit communiquer avec nous. […] P. : & le respect que nous devons aux décisions de l’Eglise d’une part, & de l’autre part la considération de tant de Saint Docteurs qui ont parlé avec tant d’horreur de la comédie, nous ébranle étrangement & nous sont trembler pour le salut des comédiens.
Approbation des Docteurs Le but que s’est propose l’Auteur du Livre qui porte pour titre, Histoire et Abrégé des Ouvrages Latin, Italien et Français, qui ont paru dans ce Siècle, pour et contre la Comédie et l’Opéra, est de détruire les raisons de ceux qui croient ces Spectacles permis, et d’appuyer celles de ceux qui les condamnent ; ce qu’il fait par des réflexions solides tirées de l’Ecriture des Pères, et de la conduite de l’Eglise dans tous les temps. […] C’est le jugement que Nous Docteurs en Théologie de la Faculté de Paris, et Chanoines de l’Eglise d’Orléans portons de cet Ouvrage, dans lequel nous n’avons rien trouvé qui ne soit conforme à la Foi et aux bonnes mœurs.
Ce Docteur s’est appliqué particulièrement à répondre à l’Ordonnance de saint Charles Borromée, citée dans la Lettre du Théologien. […] Il consulta le cas en Sorbonne ; et les Docteurs consultés crurent devoir examiner la question de la Comédie à fond. […] Ces Docteurs concluent que les Comédiens par leur profession comme elle s’exerce, sont en état de péché mortel ; c’est pourquoi on ne doit pas les absoudre, s’ils ne promettent de quitter leurs profession. […] May 1694. et signée par six Docteurs, dont voici les noms : G. […] Je ne m’arrêterai pas aux Réflexions de M. de Meaux, sur saint Thomas, par lesquelles il prouve solidement que ce saint Docteur n’a jamais parlé de la Comédie.
Les Pères assurent qu’on n’y peut pas assister, les Docteurs Scholastiques soutiennent le contraire. […] « Le divertissement, répond cet excellent Docteur« Quod sicus dictum est, etc. »Ibid. […] D’ailleurs pour entendre ce que veulent dire les Lois, il faut s’en rapporter aux Docteurs qui les ont expliquées. […] Des Docteurs, dites-vous, ou du moins qui se piquent de l’être, vous ont montré certains Rituels, qui défendent aux Confesseurs d’administrer les Sacrements aux Comédiens, ce qu’ils confirment par plusieurs Conciles. […] Cependant vos Docteurs qui font sonner si haut les Pères et les Conciles, n’en suivent pas si scrupuleusement les décisions contre les Jeux.
Car comme nous avons dit auparavant, suivant le sentiment de plusieurs Docteurs anciens très considérables par leur sainteté, et par leur doctrine, les danses ne sont point permises que pour des sujets raisonnables, et importants, qui regardent le bien de la société civile, aux jours mêmes qui ne sont pas particulièrement dédiés à la piété et au culte de Dieu. […] Mais revenons encore sur ce même sujet des Fêtes, à l’exception que ce même Docteur fait, sur les occasions importantes d’une réjouissance publique, comme serait quelque victoire remarquable. […] Ce que nous avons dit touchant le temps de la Pénitence, c’est-à-dire dans lequel les Chrétiens doivent suivant l’ordre et la discipline de l’Eglise, s’exercer dans la mortification, est confirmé par un passage de saint Augustin rapporté par Gratien ; où ce saint Docteur dit, « Que celui qui veut obtenir la rémission de ses péchés par l’esprit, et par les œuvres d’une sincère pénitence, doit fuir les jeux, les bals, et les Comédies.
Troisième réflexion sur la doctrine de Saint Thomas : passage de ce saint docteur contre les bouffonneries. […] Il faudrait donc pour tirer de Saint Thomas quelque avantage, faire voir par ce saint docteur, que cette condition convienne aux bouffonneries poussées à l’extrémité dans nos théâtres, où l’on en est comme enivré : et prouver que quelque reste de gravité s’y conserve encore parmi ces excès.