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20. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

« On remercie la divine providence d’avoir converti les gémissements et les pleurs de l’Eglise en des cris d’acclamation et de joie, et d’avoir fait succéder une abondance de consolation à un excès de douleur.… la mort de notre S. Pontife, ajoutent-ils, que Dieu a appelé de cette vie à une meilleure, nous avait mis dans un grand accablement nous voyant ainsi destitués de notre Pasteur ; mais la bonté divine n’a pas laissé longtemps en cet état ceux qui espéraient en lui.

21. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

C’est la doctrine de Saint Antonin et de Sylvestre, sur l’autorité d’un Chapitre du sixième des Décrétales, où le Pape Grégoire dixième ordonne qu’on bannisse de tous les lieux consacrés à Dieu, et destinés au culte divin, tout ce qui peut troubler la paix des Divins Offices, causer de l’interruption dans les Prières, ou mettre quelque autre empêchement au repos et à la dévotion des Chrétiens ; et que l’on en éloigne toute sorte d’assemblées, et d’actions séculières, et profanes, afin que non seulement on ne pèche point dans les lieux où l’on vient demander la rémission des péchés ; mais qu’on y vaque encore avec quiétude d’esprit, et avec une application tranquille aux Exercices spirituels auxquels ces sacrés lieux ont été dédiés.

22. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Monseigneur de Nemours » pp. -

ce sont les doctes pucelles, Saintes, divines, immortelles, Les chastes vierges, les neuf sœurs, Qui viennent en notre Province, Admirer et chérir un Prince Qui se nourrit de leurs douceurs. […] Princesse que l’honneur honore, Tu vois au lever de l’aurore De ton fils, renaître un Soleil, Luisant d’autant de gentillesses Qu’on a vu briller de sagesses Aux feux divins de ton bel œil.

23. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Il y a des Rituels particuliers, qui excommunient ceux qui assistent aux Spectacles les jours de Fêtes et de Dimanches, pendant le Service divin ; c’est ce qu’on publie au Prône de tous les Dimanches, dans toutes les Paroisses de Paris, pour faire souvenir les peuples, que c’est encore un plus grand péché d’assister aux Spectacles les jours de Fêtes, pendant le Service divin. […] Car ceux qui selon les Lois divines ont été chassés de l’Eglise et demeurent dehors, donnent par leur conduite quelque bonne espérance, qu’après s’être corrigés des péchés pour lesquels ils ont été chassés de l’Eglise, ils y rentreront avec une conscience pure. […] Car si en ce lieu où l’on chante les Psaumes, où l’on explique la parole de Dieu, où l’on craint et respecte sa divine Majesté, la concupiscence ne laisse pas de s’y glisser secrètement dans les cœurs comme un subtil larron : ceux qui sont toujours à la Comédie, où ils ne voient et n’entendent rien de bon, comment pourront-ils surmonter la concupiscence ?

24. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Oui sans doute, du moins quand il s’empare des divines Ecritures, qu’il ose faire parler les Prophètes et agir les Saints, s’approprier le langage de la Divinité, et représenter des événements qui n’ont été consignés dans nos saints livres que pour servir à notre instruction. Peut-on changer leur destination divine, pour en faire un usage contraire ? […] Sans doute rien n’offre à l’esprit, au cœur, à l’imagination, des traits plus sublimes, des sentiments plus touchants, des spectacles plus merveilleux, que l’histoire Sainte ; mais comme la magnificence des palais des Princes n’est pas faite pour réjouir la populace, la magnificence de la divine parole est encore moins faite pour amuser les pécheurs. […] A plus forte raison sont-elles infiniment opposées à la sainteté de l’état Ecclésiastique, et déplacées sur des lèvres qui prononcent les paroles divines de la consécration et des sacrements, et annoncent les grandes vérités du christianisme. […] Est-ce au théâtre qu’on trouvera cette lumière céleste, cette onction divine, ces grâces surnaturelles, qui convertissaient les idolâtres, et qui convertissent les pécheurs ?

25. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Quand les peuples considèrent ces célèbres iniquités qui ont violé la foi divine et humaine pour l’accomplissement d’un dessein, les péchés de la vie commune en comparaison de cela ne leur paraissent plus que des atomes, leur conscience s’y tient assurée, et sans en concevoir des remords, elle se croit assez juste de n’être point si méchante. […] Ce n’est pas un amour purement brutal et sensible, qui fait les grands désordres dans le monde ; c’est cet autre amour qui tient de l’esprit, qui se repaît de ses idées ; qui ne veut pour prix que des complaisances, qui se figure quelque choses de divin en son objet, et qui lui croit aussi rendre des respects fort innocents ; c’est cet amour qui met les soupirs au cœur, les larmes aux yeux, la pâleur sur le visage, qui occupe jour et nuit toutes les pensées, qui porte l’extravagance et à la fureur, et voilà l’amour que les plus chastes théâtres mettent dans les cœurs. […] Il demande que les Magistrats s’opposent à cela et au commerce de semblables pièces, beaucoup plus que des poisons puis qu’elles infectent les sources de la vie civile, qu’elles étouffent l’amour de la vertu, qu’elle font un jeu des crimes, et qu’elles portent efficacement les hommes à tout ce que les lois divines et humaines leur défendent.

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