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31. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Ce divertissement devint annuel, ensuite sacrifice public, cérémonie & spectacle. […] Sophocle fils d’un Maître de forges de Colone, bourg de l’Attique, éleve d’Eschyle, étant devenu un citoyen considérable d’Athènes & grand guerrier, commanda les armées avec Périclès ; & il ne composa ses cent dix sept pieces, que lorsqu’il voulut se reposer & se délasser des fatigues de la guerre. […] Occupés d’abord de leurs premieres conquêtes sur les Carthaginois, & de leurs dissentions domestiques, les Romains n’aimoient alors que les fêtes où ils célébroient leurs triomphes par des jeux où le sang des hommes & des animaux étoit répandu ; & leurs mœurs ne devinrent plus douces, qu’après que, vainqueurs des Perses & des Grecs, ils firent passer dans Rome toutes les richesses de l’Asie. […] Sous Auguste l’Empire devenu tranquille, produisit des chefs-d’œuvres de poésie, mais d’un genre étranger à la représentation. […] Enfin les villes devenues considérables, & les Marchands détaillans de toutes espèces ayant été réunis en corps, des troupes de Comédiens ont commencé à être sédentaires comme eux.

32. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Que deviendrait la satisfaction de l’injure que j’ai reçue ? […] les principes du christianisme sont-ils en lui des empêchements qui le rendent inhabile à le devenir ? […] Par conséquent, que devient l’homme lorsque le corps ne subsiste plus ? […] de Dagon, afin d’y devenir la risée des Philistins ? […]  » Cette brutalité présomptueuse valut à Ajax l’indignation de Minerve et fut cause qu’il devint furieux jusqu’à se tuer de sa propre main.

33. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seizième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 278-281

me voila ma Rivale : on est devenu d’un froid… Mais quels plaisirs j’éprouve ! […] Je serai parée de ses dons : il le verra : il deviendra plus passionné, plus hardi, plus heureux !

34. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Epigène ayant le premier fait jouer un drame dont le sujet était étranger à Bacchus, les spectateurs s’écrièrent : « Il n’y a rien là qui regarde Bacchus » : ce qui devint dans la suite un proverbe que l’on appliquait à ceux qui ne traitaient pas la matière qu’ils devaient traiter. […] La comédie n’en devint pas moins nuisible aux bonnes mœurs que la tragédie. […] Cette passion devint si indécente, que, sous le règne de Tibère, le sénat fut obligé de rendre un décret pour défendre aux sénateurs de fréquenter les écoles des pantomimes, et aux chevaliers de leur faire cortège : « Tant il est vrai, dit un auteur, que les professions les plus infâmes peuvent parvenir à être honorées, quand elles servent à l’amusement des grands !  […] Ces anciennes farces, dont le mérite consistait en pointes, en équivoques et en bouffonneries, devinrent des satires.

35. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

On a voulu défendre et venger la religion en mettant en spectacle un tartufe de religion ; vous savez comme nous sommes devenus religieux ! On a joué le tartufe de générosité ; combien nous sommes devenus désintéressés et généreux ! […] On a joué les tartufes de sincérité et d’amitié ; combien nous sommes devenus sincères et bons amis ! […] en un mot, on a joué le Tartufe de mœurs ; regardez comme nous sommes devenus plus sages, comme nos mœurs se sont améliorées ! […] Cet éloignement, ce mépris des heureux scélérats, ou cette indirecte et irrépréhensible censure des chefs de file des vices et des honteuses industries, si elle pouvait être ramenée par ce moyen, avec la maxime oubliée, dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es, deviendrait un des plus puissants ressorts de l’amélioration.

36. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Le succès, le triomphe de ces prêtres ambitieux a réveillé leur fanatisme : du fanatisme à l’intolérance, il n’y a qu’un pas, et l’intolérance, armée du pouvoir et de la force, devient nécessairement persécution. Ici, mes frères, je m’arrête.… je réserve pour les conférences que nous avons entreprises l’histoire de ces prêtres qui, de persécutés, sont devenus persécuteurs. […] Après les leçons que le clergé romain avait reçues pendant les orages de la révolution, les amis de la religion espéraient que l’Eglise, devenue gallicane (comme le demandait l’austère Bossuet), aurait modifié sa discipline et ses dogmes suivant les changements qu’ont apporté dans nos mœurs et dans nos croyances, la diffusion plus générale des lumières, la répartition plus étendue de l’aisance et de la richesse, et la conquête de la liberté qui a fait recouvrer à l’homme sa dignité. […] Qu’est devenue la gloire de ce conquérant ? […] Les spectacles sont devenus dès lors un besoin tel de la société, que, sous Louis XVI, des églises ont été ou commencées ou continuées sans que l’on soit parvenu à les terminer, tandis que la salle de l’Opéra, dévorée par un incendie, a dû être réédifiée dans l’espace de cinquante jours.

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