On demande où c’est que l’Evangile défend ces profanes divertissements ? […] Ces faux Prophètes, qui s’étudient à ne dire jamais rien qui ne plaisent, et qui tâchent de se faire accroire à eux-mêmes que c’est l’esprit de Dieu qui les guide, seront-ils bien reçus à dire qu’ils ne pensaient pas qu’il y eût du mal d’assister quelquefois aux spectacles, quand le Seigneur leur demandera compte de tant de gens qui s’y seront perdus ? […] Certainement l’esprit de Dieu porterait bien plutôt à éviter ces divertissements dangereux, qu’à lui demander la grâce d’être préservé de la corruption qui s’y rencontre.
On me demandera, sans doute, ce que c’est que cette vraisemblance, sans laquelle il ne peut y avoir rien de parfait ; je vais tâcher de l’éxpliquer. […] Je demande d’abord dans quel endroit se passe l’action ?
Par mon Billet, je demande des avis. […] A la demie, nous avons entendu une voiture : c’était monsieur D’Alzan : lorsqu’il a paru, mon amie m’a présentée : il nous a fait l’accueil que j’en devais attendre ; ensuite il nous a demandé si nous ne m’avions pas vue ?
La nouvelle qu’on lui en porte le surprend, il ne l’accepte point d’abord, il demande du temps pour se résoudre. Il consulte la volonté de Dieu, il fait demander quelle est celle de son Souverain, et après avoir vu que tout s’accorde à le faire monter plus haut, il se fait un devoir d’obéir à un ordre si exprès et si légitime.
Je le demande à ces Pédans maussades, pour qui les plaisirs des autres sont un supplice, & qui cependant se livrent sans réserve au plus doux de tous pour leurs cœurs ulcérés, à celui de fronder, Quel crime y a-t-il à rire du tableau vivant des ridicules ; à s’attendrir à la vue des misères humaines ; à se livrer à l’admiration, à l’enthousiasme qu’excite l’héroïsme de la vertu ; à ressentir la douce, la délicieuse émotion d’un amour honnête ? […] » D’où il suit deux choses : la première que les spectacles où on voit la force du corps & la souplesse, ne demandent presque point d’art, puisque le jeu en est franc, sérieux, & réel, & qu’au contraire ceux où l’on voit l’action de l’áme, demandent un art infini, puisque tout y est mensonge, & qu’on veut le faire passer pour vérité. […] Ses voluptueux accens demandaient les cœurs avec le langage de la vertu ; mais c’était pour les livrer à la corruption. […] Et moi, je demanderais au sieur Ch***, s’il est permis de manquer de respect au Public, en lui débitant sérieusement des absurdités ?
Rien ne doit moins nous étonner que de voir la musique perfectionnée plutôt que les autres arts ; elle ne demandait pas tant d’èxpérience & de délicatesse. […] Je demande s’il n’est pas naturel que tel Magicien fasse changer le lieu de la Scène trois ou quatre fois, & que des Dieux opèrent les prodiges les plus étonnans ? […] Prenons pour éxemple Alceste 56 ; on verra que l’intrigue des Opéras-Sérieux en général demande une plus grande étendue de tems que celle qu’on a prescrite aux Poèmes simplement récités. […] Je demande si l’on peut dans un instant traverser un bras de mer considérable, former un siége dans toutes les règles, & faire la conquête d’une Ville fortifiée ? […] Je demande si toutes ces difficultés, ces traverses, ces dégoûts, ont engagé beaucoup d’Auteurs à travailler pour le grand-Opéra ?