S’il ose quelque jour me demander ma tête. Je ne m’explique point, Osmin, mais je prétends Que du moins il faudra la demander longtemps. […] Distinction des tyrannicides, qu’un Français rejette avec horreur, puisque les partisans du sentiment contraire n’en demandent pas davantage, pour avoir le champ libre. […] Cet anneau eût bien mieux figuré dans le livre des Assertions qu’un Santarelli, un Sa, etc. dont un million d’âmes qui ont vu jouer ces pièces, auraient demandé comme Pascal : « Ah ! […] On demande du sang, Rome sera contente.
Sur ce que l’on pourrait dire, qu’il en faudrait ôter ce qu’il y a de mauvais ; réformer les abus, non pas rejeter la chose ; Je réponds, qu’après avoir montré, que ni l’auteur, ni la matière, ni la forme, ni la fin, c’est-à-dire ni les principes intérieurs, ni les extérieurs, n’en valent rien ; on serait bien empêché, d’y trouver quelque chose de bon, et qui pût retenir le nom de tels jeux, que l’on demande i. […] Je confesse qu’ès Comédies et Tragédies, il y a de belles sentences, des préceptes utiles, et avertissements sérieux : Mais ce n’est pas ce que demandent ceux, qui crient contre nous : Ils ne les goûtent point, en les lisant ès livres, en les oyant prononcer à un Ecolier ; ne daigneraient faire trois pas, pour les apprendre, se souciant encore moins de les pratiquer : Enfin, ils n’y tâteraient jamais, s’il n’y voyaient ces déguisements ; s’ils ne sentaient la fumée de ces sauces de la cuisine infernale. […] Que celui qui aurait envie de danser, le pourrait faire tout seul en sa chambre : par ce moyen s’en allaient à vau-l’eau les branles ; ou danses rondes ; auxquelles, comme dit quelqu’un, le Diable fait le centre, et les anges la circonférence ; on faisait aussi évanouir la plupart des autres danses, qui demandent compagnie : et ne se fut pas trouvé grand nombre de danseurs à cette mode ; Encore estimait-on, qu’il ne serait pas trop séant, à un fidèle, combattant en l’Eglise militante, sous l’enseigne de la croix en temps toujours calamiteux, ou pour soi, ou pour les membres d’un même corps ; de sauter, et gambader, comme un fol, en une chambre à part, cela sentant plus son bouffon, ou son ivrogne, que son Chrétien, au jugement même des Païens, l’un d’entre lesquels ditCic. pro Mur. […] Nous savons, grâces à Dieu, et ne sentons que trop, ce que demande l’état de la vie humaine en ce monde : Nous ne faisons la guerre, ni à la nature, ni à la société ; nous accordons tout ce qu’on peut alléguer, pour la nécessité des recréations ; mais nous disons, qu’elles doivent être séantes aux Chrétiens, non contraires à Jésus-Christ, ni à son Evangile ; que l’on doit en user selon la raison, non selon notre passion ; que l’on doit viser à ce qui est agréable à Dieu, et convenable à notre profession ; Qu’il faut éprouver et discerner toutes choses, et retenir ce qui est bon : Qu’il faut combattre, et repousser les mauvaises coutumes, et les scandaleux exemples, comme les plus pernicieux ennemis de l’intégrité de nos mœurs : Que si entre les Païens tels exercices de farceries et bateleries, étaient indignes d’un personnage de qualité, voir suffisaient à déshonorer ceux qui s’en mêlaient, il préjudicient bien plus à la gravité et sainteté requises en un Chrétien. […] Je prie le lecteur de la lire sur le lieuew, et désirerais bien, que quelques-uns considérassent cette sévère mais très juste répréhension, que cet Evêque-là fait, sur la fin de ce 6. livre, à ceux de Trèves, qui après la ruine de leur ville, après des massacres, et autres malheurs, présentèrent requête aux Empereurs, pour avoir permission de célébrer des spectacles ; prononçant, que ceux qui faisaient cette demande à leurs Princes, étaient plus malheureux à cause de la pe rte de leur sens et entendement, qu’ils montraient en cela, qu’à cause de la perte de leurs biens et parents, perdus par la guerre.
Si vous me demandez des instructions là-dessus, et des règles de toute la bienséance, qui doit être gardée en pareilles rencontres. […] Quoiqu’il en soit il est toujours vrai que l’entretien est une honnête relâche de notre esprit ; car les choses dont il s’y parle ordinairement ne sont ni si sérieuses, ni d’une si haute élévation, qu’elles demandent une attention bien pénible. […] Proposez-lui deux personnes, dont l’une a cultivé la terre un jour de fête, l’autre est allée au bal : Demandez-lui laquelle est la plus coupable, il vous répondra que la seconde a fait un plus grand péché que la première. […] Il est bien temps de conclure et de revenir à notre demande : Peut-on prendre le divertissement de la Comédie sans blesser sa conscience ? […] Quelque requête qu’on eût à présenter à l’Empereur Andronicus le jeune, on était assuré qu’elle serait décrétée en toute la forme qu’on voulait, pourvu qu’on joignit à la demande un chien de Chasse ou un oiseau.
Au contraire Anacreon, ce Poëte galant, ce grand maître du vice, demandoit qu’on lui jettât abondamment des parfums sur l’estomac, parce que de là l’odeur iroit plus directement au cœur, & y parviendroit plus vite pour échauffer sa passion : Advola, & unguentis mihi pectus irriga, ut cor citius obtineat. […] Il est défendu, dit-il, à un mari de donner à sa femme, on a droit de le lui faire rendre ; mais s’il lui a donné des parfums, ou de l’argent pour en acheter, on ne peut lui rien demander, tout a péri, Mortua L. […] Ainsi réduit au désespoir à charge à lui-même & à tout le monde, il demande vainement une grace qu’il ne mérite pas d’obtenir, & meurt dans l’impénitence.
Car ces trois Estats devoient estre d’accord sur le merite de celuy qui le demandoit, & quiconque avoit obtenu les glorieux suffrages des uns & des autres, pouvoit estendre la Pompe du iour de son Triomphe à tous les desirs que sa gloire pouvoit luy suggerer, & à toute la magnificence que ses facultez ou ses conquestes estoient capables de soustenir. […] Cet enfant augmentant le nombre de ses premieres années, ne diminua point ses premieres disgraces, & fut contraint de demander l’aumône publiquement, & de gagner sa vie à penser des chevaux. […] Le serment pris, le General, ou les siens pour luy, presentoient leur Requeste pour obtenir le Triomphe : & pour en faire la demande avec plus d’éclat & plus de politesse, on commettoit un des plus diserts & des plus galants Orateurs, pour en rendre le merite plus connu, & l’Arrest qui devoit intervenir, plus juridique & plus solemnel.
Se voyant en train de devenir riche, il demande en mariage la petite Colette, aimée de Basile qu’elle aime. […] En conséquence, la jeune fille fait avec lui l’innocente, lui demande ce que c’est que l’amour, ce qu’on fait quand on est marié. […] Dans je ne sais plus quelle intrigue un Coquin demande à d’autres, comment il faut s’y prendre pour se délivrer des obstacles que leur oppose certain personnage, et l’un d’eux répond de sang froid : la riviere coule pour tout le monde J’ai vu, oui, j’ai vu tous les Spectateurs s’indigner de cette atroce application d’un Proverbe consolant dans son vrai sens ; j’ai vu frémir jusqu’aux Tartares ; les Tartares, Monsieur, sont la foule de gens sans aveu, qui, chaque soir, se répandent sous les galeries, dans le jardin et les différens jeux du Palais-royal.