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86. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — V.  » p. 459

Ce qui rend le danger de la Comédie plus grand, est qu'elle éloigne tous les remèdes qui peuvent empêcher la mauvaise impression qu'elle fait.

87. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Les noms sacrés & vénérables dont on abuse pour justifier la composition des Ouvrages Dramatiques & le danger des Spectacles, les Textes prétendus favorables, les Anecdotes fabriquées, les Sophismes des autres & les miens, tout cela n’étoit que du bruit, & un bruit bien foible contre ce sentiment impérieux qui réclamoit dans mon cœur. […] Si la prétention de ce caractère, si répandue auiourd’hui, si maussade comme l’est toute prétention, & si gauche dans ceux qui l’ont malgré la nature & sans succès, n’étoit qu’un de ces ridicules qui ne sont que de la fatuité sans danger, ou de la sottise sans conséquence, je ne m’y serois plus arrêté ; l’objet du portrait ne vaudroit pas les frais des crayons : mais outre sa comique absurdité, cette prétention est de plus si contraire aux régles établies, à l’honnêteté publique, & au respect dû à la Raison, que je me suis cru obligé d’en conserver les traits & la censure, par l’intérêt que tout Citoyen qui pense doit prendre aux droits de la Vertu & de la Vérité.

88. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

En effet, que prétend Corneille dans le Cid, sinon que l’on ait pour Chiméne les yeux de Rodrigue, qu’on l’aime, & que l’on tremble avec lui lorsqu’il est en danger de la perdre, & qu’on s’estime heureux avec cet amant qui la posséde enfin ? […] Toute la Scene roule ordinairement sur une intrigue amoureuse : le Héros s’expose aux plus grands dangers pour la faire réussir, & quand l’obstacle ne céde point à la passion, il se livre au désespoir, la mort qu’il se donne est le dénouement de la Tragédie.

89. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Qu’on mette deux bâtons à la place des épées ; que le Voltigeur fasse tendre sa corde à pieds de hauteur sur une prairie, il fera vainement les mêmes sauts & les mêmes tours, on ne daignera plus le regarder ; l’attention cesse avec le danger. D’où peu donc venir ce plaisir extrême, qui accompagne seulement le danger où se trouvent nos semblables ?

90. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

On appelle occasion prochaine de péché, tout ce qui expose au danger moral, ou probable de pécher. Or, les Spectacles, selon les Conciles, les Peres &c, exposent au danger moral ou probable de pécher, ils sont donc une occasion prochaine de péché. […] Tant il est vrai, que celui qui s’expose au danger, court à une perte certaine : qui amat periculum, peribit in illo. […] C’est-à-dire, qu’il faut plutot s’exposer à tout perdre, que de s’exposer au danger de pécher. » Conférences d’Angers pag. 202. […] de payer le luxe de celles-ci, d’entretenir par la leur corruption, de les aider à exposer leur cœur en proie, de s’exposer soi-même au danger de leur chants &c ? 

91. (1677) L’Octavius « Paragraphe XII du texte latin » pp. 42-46

Toi qui te figures une immortalité après cette vie, ne sens-tu pas ta condition, ne reconnais-tu pas ta faiblesse lorsque tu vois les dangers, lorsque tu es dans les ardeurs de la fièvre, et dans les tranchées de la douleur : Misérable, qui ne veut pas confesser sa misère alors qu’il la sent.

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