Le tableau historique de plusieurs saints honorés par l’Eglise catholique, apostolique et romaine, qui ont été comédiens de profession, et qui ont souffert le martyre pour la foi de Jésus-Christ ; Le récit de plusieurs processions, messes, et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui ont été et sont encore, par leur scandale et leurs obscénités, infiniment plus nuisibles à la religion que l’exercice de la profession de comédien ; L’exposé de divers conciles constitutifs de la discipline ecclésiastique qui imposent aux évêques et aux prêtres, dans leur vie privée, des devoirs qui ne sont plus pratiqués de nos jours et qu’il est utile de rappeler à leur mémoire ; attendu que puisqu’ils se montrent rigides observateurs des canons des conciles, à l’égard des fidèles, ils doivent eux-mêmes donner l’exemple de leur soumission aux lois qui leur sont propres, et sans l’exécution desquelles la religion perdrait son lustre et l’utilité de son institution ; L’oubli qui a eu lieu, de la part des évêques et des prêtres, de ces lois canoniques sur la discipline qu’ils doivent pratiquer, a excité l’ambition du clergé, au point de vouloir s’emparer du gouvernement de l’Etat, et lui a fait commettre des crimes qui ont ensanglanté le trône de nos rois, et bouleversé le royaume. […] Sa personne est sacrée, et nul n’a le droit d’y attenter, sans encourir les anathèmes prononcés par les lois ecclésiastiques, contre les prêtres et les laïques qui se rendraient coupables d’un crime aussi infâme.
On est forcé de faire grace au peu de décence (au scandale) de voir toute cette action (ce crime) se passer en présence des autres Nymphes (& du parterre) & des autres Chasseurs, spectateurs attentifs de l’événement. […] La danseuse, qui n’a autre chose à faire, est toute concentrée dans l’expression de la passion, le goût du crime & la vue de l’objet. […] C’est ce qui causa le crime & le malheur d’Hérode ; une danseuse fit perdre la vie au plus grand, au plus saint des enfans des hommes. […] Cependant Hérode en est hors de lui-même, il jure de donner tout ce que lui demandera la danseuse qui l’a enchanté ; & pour lui plaire, il commet un crime : la tête du saint Précurseur est la récompense d’une danseuse. […] L’exposition du crime dans un Médecin, dans un Casuiste, peut être très-lascive, quoique très-froide.
En permettant de diffamer les Dieux par la représentation de leurs crimes, ils laissaient la liberté de diffamer les hommes : les hommes méritent-ils plus de respect que les Dieux ? […] Vous n’en êtes que plus impie de leur imputer de faux crimes. […] Vous avez dégradé les Comédiens, éloignez ces Dieux qui se plaisent dans la représentation de leurs crimes, soit qu’ils soient véritables, ce qui est le comble de l’infamie, soit qu’ils soient faux, ce qui serait le comble de la calomnie. […] Celui qui donne aux Comédiens, aux femmes débauchées, est-ce à l’ouvrage de Dieu que vous donnez, ou à leur crime ? […] Porter de l’argent aux Comédiens, c’est un crime énorme, on y est souvent applaudi, mais c’est parce que le monde loue le pécheur dans ses iniquités : « Donare Histrionibus, vitium est immane, non virtus. » (L.
Mais parce que la fin de la comédie est de délecter, et que les pratiques de la vertu ne sont pas celles qui plaisent le plus à notre nature, on les a quittées pour représenter ce qui peut être dans la complaisance des passions, et l’on se propose pour dernière fin, une volupté qui est l’amorce commune de tous les vices ; et d’autant que ces acteurs veulent donner de l’admiration, ils vous font voir des prodiges de méchanceté, des usurpateurs qui s’élèvent dessus les trônes par toutes sortes de crimes, en mettant sous leurs pieds, tous ceux qui ne peuvent servir autrement à leur fortune : des inimitiés éternelles ; des vengeances toujours extrêmes ; la cruauté n’épargne ni l’âge, ni le mérite, ni le sexe ; elle s’étend jusques aux derniers degrés d’une famille, et jusques aux cendres des défunts ; ce ne sont que duels, que guerres, qu’assassinats, où pour donner plus de compassion, l’innocence demeure toujours opprimée. […] Que cet art est pernicieux qui ne laisse point mourir les crimes avec le temps, et qui fait l’extrait de ce que les siècles passés ont eu de plus abominable, qui fait renaître ces venins ; qui les donne sans le tempérament que les longueurs, ou que le mélange des affaires y apportent, afin d’agir avec plus de violence sur l’intégrité des cœurs. […] Ceux qui voient faire un larcin, un blasphème, un sacrilège, n’en commettent pas le crime, s’ils ni donnent point leur consentement, dit un saint Père Salvia lib.
La noblesse des crimes est inconnue dans la religion. […] C’est l’esprit du théatre, & celui du libertinage : les crimes ne sont que des jeux. […] Quel seroit le sort des familles, des princes, des états, si leur état flotant au gré du hazard, dépendoit du caprice, de l’inconstance, des crimes des deux époux ? […] Le rendez-vous fut accepté, le crime constaté par des témoins occulaires, toutes les formalités remplies, & la dissolution prononcée. […] Personne ne la lui disputa, quoique bâtard : ce fruit du crime ne tenta point les parens, gens de bien & d’honneur ; & sans doute le pere n’eût point souffert que son fils en fût privé.
Jamais l’infamie n’a été attachée à la condition d’esclave ; l’esclavage est un malheur, et non un crime, et le châtiment de l’infamie n’a jamais été imposé qu’au crime. […] Il est défendu, comme un crime énorme, de rien donner aux Comédiens (C. […] On ne peut pas, dit la loi, donner caution du crime : « Maleficii fidejussor accipi non potest. » (L. […] ) donnent cette règle, que quoique l’infamie soit attachée au crime, et encourue de droit dès qu’il est commis, elle n’est exécutée que par l’ordre du Juge. C’est une règle commune à toutes les peines : le voleur, l’assassin, quoique infâme et pendable pour son crime, n’est pendu qu’après la condamnation.