Si l’Actricisme est un Exercice honnête (comme il en convient page 65), d’où vient suggérer cet odieux moyen de l’anéantir ? […] J’en conviens ; & je n’ai donné cette dénomination a quelques Drames, que parce qu’ils ne pouvaient se nommer Pièces de caractère. […] Voila la raison pour laquelle Aristote & tous les Auteurs qui ont traité de l’art Dramatique, se réunissent à convenir que la Tragédie à précédé la Comédie. […] C’est ici où l’on doit convenir que le Paganisme était bien plus favorable à la Poésie & aux Arts, tels que le Dramatisme, la Musique, la Danse, la Sculpture, la Peinture, que les Religions modernes. […] Ce nom convient-il ?
Aussi ne peut-on pas croire qu’il se trouve jamais un homme sage qui n’accorde facilement, du moins qu’être bouffon de profession, ne convient pas à un homme grave, tel qu’est sans doute un disciple de Jésus-Christ.
Car l’idée de Poète Panégyriste de votre Héros ne convient point du tout à sa Majesté et ne lui ferait point honneur.
Je conviendrai encore, que si j’avais voulu soutenir le contraire, on aurait eu sujet de se moquer de moi ; ses plus grands partisans n’auraient pû s’empêcher de rire des éfforts qu’il m’aurait fallu faire, pour prouver que des défauts sont des beautés. […] 36Denis d’Halicarnasse dans son Traité de l’arrangement des mots, dit qu’il y a trois caractères qui distinguent tous les Ecrivains, de quelque nature qu’ils puissent être ; le prémier convient à merveilles à notre Spectacle ; c’est celui qu’il appelle austère, c’est-à-dire rude & négligé, qui sent moins l’art que la nature. […] Ce berceau, ce séjour plein d’attraits, se trouvent gratifiés d’une fenêtre, que l’idée que nous nous formons des choses ne leur accorda jamais, & qui convient à peine à la cage. […] On convient que Racine est l’auteur le plus élégant que nous ayons en France.
Lorsqu’on représentait, à Madame de Maintenon qu’il ne convenait pas de jouer à S. […] Mais il faut convenir que ces divertissements, au-dessous de la gravité religieuse par leur puérilité, sont bien éloignés de l’indécence et de la dissolution des spectacles. […] Thomas et tout le monde, d’après la loi de Moïse, qui est expresse, c’est une chose mauvaise de se masquer, à moins qu’il ne soit absolument nécessaire pour sauver son honneur ou sa vie ; à plus forte raison d’un sexe à l’autre, d’une personne consacrée à Dieu à un Comédien. 3.° Qu’il n’est pas permis à un Religieux de quitter son habit, même pour peu de temps et pour sa commodité, comme pour jouer à la boule ; à plus forte raison par bouffonnerie. 4.° Qu’il est aussi peu convenable de cacher ses habits et de les couvrir des livrées du vice, et faire un mélange indécent et ridicule du sacré et du profane. 5.° Que ces récréations toutes mondaines ne conviennent point du tout à des personnes consacrées à Dieu, qui font une profession solennelle de renoncer au monde, et qu’elles les exposent à beaucoup de dissipation et de mollesse. […] Missionnaire, qui refusa de choisir, disant qu’« il ne convenait ni à sa profession de Ministre du vrai Dieu, ni à la sainteté de la religion qu’il prêchait, d’assister à la comédie ».
D’abord, je conviens que je suis un de ces partisans du théâtre, qui vous diront que si les Auteurs abusent du pouvoir d’émouvoir les cœurs, cette faute doit être attribuée aux Artistes, et nullement à l’art même : et j’avoue qu’en consultant mon cœur, à la fin de plusieurs pièces dramatiques, je me suis senti plus disposé à régler mes passions, qu’après avoir lu tous les Moralistes anciens et modernes : j’avoue aussi ingénument que je ne conçois pas comment « le théâtre purge les passions qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. » Cette métaphysique est trop au-dessus de mon faible entendement : je la respecte donc, et me contente de prouver qu’il purge en nous les passions, que nous avons, par des moyens plus sûrs, quoique plus agréables, qu’aucun de ceux qu’ont employés tous les Philosophes, et tous les Ecrivains sacrés et profanes. […] « Rien de tout ce qui paraît au théâtre (continuez-vous) ne nous convient, parce que nous y voyons toujours d’autres êtres que nos semblables, et que le tragique les met au-dessus de l’humanité. » Mais le raisonnement est aisé à faire du moindre au grand : « Et si un Roi, pour 5 trop s’abandonner à la vengeance, tombe dans un malheur si grand, qu’il excite la pitié, à plus forte raison celui, qui n’est qu’un homme du commun, doit tenir la bride à de telles passions, de peur qu’elles ne l’abîment dans un pareil malheur. » Et c’est parce que les hommes rabattront assez de la vertu, qu’il faut leur en montrer de plus grands modèles. D’ailleurs, les hommes se montrent quelquefois, au théâtre, dans leur grandeur naturelle ; Sertorius et Pompée n’ont rien de gigantesque, et le siècle précédent vit naître deux Héros que Corneille peut-être avait pris pour ses modèles, « sans se proposer pour objet ce qui n’est point, ni laisser, entre le défaut et l’excès, ce qui est. » S’il est vrai qu’à force de vouloir instruire les spectateurs, on ne les instruit plus ; il faut convenir que toutes les productions de l’esprit auront du moins le même sort, et qu’on doit cesser d’écrire ; et ce n’est certainement pas l’avis de vos lecteurs. […] L’amour des plaisirs physiques est commun à tous les hommes ; l’amour de la gloire convient à des Rois, et c’est dans leurs âmes qu’il faut l’exciter : c’est ce que Racine a fait avec tant d’art ; et Racine a du moins, sur tous les écrivains politiques ou moraux, l’avantage d’attacher ses lecteurs.