Les Poètes et les Comédiens diront que ces Comédies ne se jouent pas souvent, et que s’il en échappe quelques-unes, c’est pour plaire au peuple qui les demande, et que pour eux ils aimeraient mieux tirer du profit des Pièces sérieuses quand elles sont en crédit, afin de se conserver en honneur et en estime, et qu’on n’eût plus rien à leur reprocher. […] C’est à quoi il faudrait travailler au moins pour conserver leur estime ; car ceux qui se mêlent de juger des choses, voient bien, à ce qu’ils disent, que pour le présent on n’a garde de les abolir : Il est question pourtant de faire cesser le bruit et les plaintes.
Toutes deux ont favorisé les Protestans contre les Catholiques dont elles craignoient la puissance & le zèle ; mais à Londres en faisant ouvertement profession de leur Doctrine pour conserver la couronne ; à Paris secrettement contre les Catholiques pour se maintenir dans le gouvernement. […] Toutes deux intriguantes se mêlant de toutes les affaires des Royaumes voisins ; mais en deça de la mer entretenant la guerre civile, on évitoit les guerres étrangères pour ne pas risquer son crédit ; au-delà de la mer pour se conserver en étaignannt la guerre civile, & occupant la nation à des guerres étrangères. […] Philippe n’étoit pas aimé, ce Prince n’étoit ni beau ni petit maître, sérieux, triste, sévère, pouvoit-il être du goût d’une Actrice, dont le cœur étoit déjà pris ; on a prétendu qu’il agissoit par intérêt, ce qui est plus croyable, il espéroit d’épouser Elisabeth si sa femme venoit à mourir, & de conserver ainsi la couronne, au lieu qne si Elisabeth étoit morte, la couronne auroit passé à Marie Stuart, Reine d’Écosse, mariée au Roi de France, qu’elle auroit rendu trop puissante. […] Le Parlement l’avoit souvent prié de choisir un époux, mais c’étoit une franche coquette qui vouloit jouir de sa liberté, & vivre dans le libertinage d’un célibat volontaire, en évitant l’éclat du crime, & conserver les honneurs de la virginité. […] La religion d’Élisabeth, plus libre que celle de Henri son père, conserva la Confession sacramentelle sans l’ordonner, les Fêtes, les jeûnes, les abstinences sans y obliger ; la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie sans impanation ubiquite ni transubstantation, la Hiérarchie ecclésiastique d’Évêques, Curés, Chanoines, Prêtres, Diacres, sans Chef universel de l’Église chrétienne, mais seulement un Chef particulier de l’Église d’Angleterre, & se donne elle-même hardiment pour Chef & Gouvernante de son Église ; la Communion sous les deux espèces sans nécessité de le recevoir ; le Clergé, sans dîmes, sans privilège qui les distingue des Laïques ; elle avoit grande envie de conserver des Cardinaux pour se faire à elle-même un sacré collège en écarlate ; elle vouloit encore conserver les images sans honorer ni invoquer les Saints ; elle croyoit les images propres à orner les Églises, & utiles à instruire les peuples ; mais les Protestans rigides s’y opposèrent si vivement qu’elle se rendit enfin avec peine.
Mais un Chrétien qui désire sincérement de conserver ou de recouvrer la justice, a-t-il des combats à essuyer, a-t-il des combats à essuyer, a-t-il des obstacles à vaincre ?
Chrisostome, si lors même qu’on est le plus eloigné de tout ce qui peut blesser la pudeur, il en coûte tant pour se conserver dans la pureté que Dieu exige de nous ; comment notre ame pourra t-elle demeurer chaste, quand elle se plaîra à entendre des choses si dangereuses ?
Celui de se conformer à ce goût général ; de conserver toujours une conscience sans reproche, un esprit sensé, une âme tendre, & de laisser quelquefois échapper au-dehors les apparences de l’étourderie & de la frivolité.
On y fait entendre qu’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, et que, pour le réparer, il est indispensable de tuer un agresseur.