Il n’est donc pas si étonnant que la Poésie de ces Idolâtres ne fût pas toujours régulière, et qu’ils se permissent pour le Théâtre quelques libertés : ils trouvaient dans leur Théologie du fondement à cette conduite. […] Dryden dans sa Poésie Dramatique semble en vouloir à cette conduite de Térence. […] Peut-être que cette conduite de Térence avait sa source dans une modestie qui lui était naturelle, et qui influait après cela par choix sur ses Ouvrages. […] l’homme laissé à sa mauvaise conduite ? […] Le Comique est-il moins redevable de sa conduite au naturel et au vraisemblable, que ne l’est le Tragique ?
La comédie du Fâcheux n’est qu’un amas de traits des mêmes caracteres, mais sans conduite. […] Cette conduite occasionna bien des démêlés dans le ménage. […] Il fut suivi des plus injurieux traitemens de cette belle mère hautaine, & de la plus mauvaise conduite de sa noble conquête. […] A le bien prendre, les titres de sa gloire ne sont que le monument de l’infamie de sa personne & de sa conduite. […] On sent bien aussi que les jeunes personnes qui s’y rendent, y trouvent des Docteurs en morale dont la doctrine & la conduite sont la parodie de l’Evangile.
On a vu ensuite que les puissances séculières portèrent la réforme dans les théâtres, et les régularisèrent en agissant en conformité avec la conduite des papes à l’égard des comédiens à Rome et en Italie.
Dryden dira-t-il que Jupiter étant connu pour une Idole de sale mémoire, sa conduite feinte ne saurait guère être pernicieuse ? […] après bien des discours obscènes, Berinthie est conduite dans un lieu que tous les Spectateurs savent être un infâme rendez-vous. […] Cette conduite est aussi peu sage que celle d’un Joaillier qui couperait un diamant en deux. […] Quelle conduite étrange, de perdre d’honneur des gens par les endroits mêmes par où ils valent ? […] En vérité si vous vouliez un peu vous comparer avec vous-même, vous ne trouveriez dans votre conduite qu’inconséquence et contradiction !
De faire connoître la mauvaise conduite des Administrateurs de la République, & des Généraux d’Armée, d’engager le Peuple à terminer par une Paix nécessaire, une Guerre qui duroit depuis plusieurs années, de lui faire sentir le ridicule de sa Religion, de lui reveler les fourberies de ses Prêtres, & de lui inspirer du mépris pour les Philosophes, qui ne débitent que de vaines subtilités. […] Quelque noble qu’il puisse être, je crois qu’au plaisir de voir des intrigues merveilleusement conduites & dénouées, à celui d’entendre des sentimens délicatement développés, & des portraits ingénieusement faits, les hommes préfereront toujours celui d’aller rire d’eux-mêmes, en se regardant dans un miroir qu’un autre Moliere leur présentera.
Tels sont les personnages auxquels nos Poètes destinent communément quelque parti considérable : et ceux à qui cette distinction n’est pas accordée, n’essuient du moins aucun reproche sur leur conduite scandaleuse ; que dis-je ? […] Loin qu’il soit même averti de ses vices, il est proposé pour modèle de conduite, de politesse, de bel esprit ; et il est encore représenté riche et heureux, afin que son exemple fasse sûrement son impression. […] Mais, ne peut-il pas être que cette conduite de nos Dramatiques ne soit qu’une conséquence de leur paresse ? […] Cette conduite de Sophocle n’est pas seulement plus instructive que l’autre ; elle est encore plus naturelle. […] » La rareté de la vertu dans les hommes pouvait et devait être exprimée autrement : il n’était pas nécessaire d’insulter pour cela tout le sexe, et encore moins de condamner par un insigne blasphème la conduite du Créateur.