(C. de Scenicis) condamne à une grosse amende celui qui prend chez soi ou amène ailleurs une Comédienne, comme l’action la plus contraire à l’honnêteté publique, par l’infamie d’une société si déshonorante. […] (Codex Theodosianus de Scenicis) le défend absolument ; elle défend même d’avoir des esclaves de ce caractère, ni de faire instruire les siennes à de pareils exercices : « Fidicinam nulli liceat emere vel docere, vel conviviis adhibere, nec eruditas hujus artis fœminas habere mancipia. » Tous les saints Pères ont condamné cette coutume ; il était ordonné aux Ecclésiastiques de sortir des repas où ils se trouvaient, dès que ces femmes y entraient. […] La danseuse lui intenta un procès ; cependant mieux conseillée, elle ne voulut pas courir le risque d’un arrêt qui l’aurait infailliblement condamnée, elle s’accommoda. […] Dans la jurisprudence Française la loi ordonne la peine, mais elle ne doit être subie que par l’arrêt qui y condamne. […] Car en tolérant les spectacles pour éviter un plus grand mal, aucun Prince, aucune loi ne s’est jamais avisé de les déclarer innocents, encore moins la profession de Comédien, que toutes les lois civiles et canoniques sans exception ont condamnée, même en la tolérant ; surtout un Prince aussi pieux que Louis XIII, qui n’avait point de goût pour la comédie, et désapprouvait la conduite et les dépenses énormes du Cardinal à cet égard, oserait-il tenir un langage si contraire à la religion.
Ces deux imaginations qui me sont tombées dans l’esprit, ne sont pas si Visionaires qu’elles n’ayent quelque sorte de fondement ; & tel qui voudra leur faire justice ne condamnera pas absolument ma pensée.
La tragédie ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condamnée par les principes de ce philosophe.
Malgré toutes les preuves qui démontrent évidemment le danger des spectacles, les partisans de la Comédie osent avancer, avec un ton d’assurance, que les Saints Peres ne l’ont jamais condamnée, & que le Chef de l’Eglise la tolere à Rome. […] Parmi les Ecrivains ecclésiastiques, on n’en peut citer aucun qui se soit exprimé d’une maniere équivoque sur ce sujet ; pas un seul qui n’ait condamné les spectacles. […] Il est démontré que l’Ecriture-Sainte, l’Eglise & les Peres, la raison & les païens mêmes, ont toujours condamné les spectacles. […] Et quand on a quelques écrits à se reprocher, il faut s’accuser sans réserve, dès que ce remords les condamne ; il seroit trop incertain de compter que ces écrits soient brûlés au flambeau qui doit éclairer notre agonie….
Il passe de là aux spectacles ; il condamne absolument les pantomimes, comme indécens, mimorum exercitia, les tournois, les combats de taureaux, comme cruels, torneamenta, & distingue deux sortes d’histrionats, l’histrionat honnête, de la maniere & avec les conditions que nous venons d’expliquer, & l’histrionat malhonnête, qui ne les observe pas, & dont les profits, dit-il, comme celui des Courtisannes, est un gain honteux, turpe lucrum, quoiqu’il n’y ait pas une obligation rigoureuse & de justice à la restitution. […] Thomas ni aucun Casuiste n’ont donnée ; c’est une témérité qu’ils ont tous unanimement condamnée, & que les plus grands adoucissemens de la morale relâchée n’ont jamais excusée. […] Thomas & des scolastiques, & rapporte les Pères & les Conciles qui l’ont condamné. […] Segneri Jésuite, l’homme le plus célèbre de ce siecle en Italie par sa piété, ses talens, ses ouvrages, ouvertement décidé contre le théatre, qui par-tout avec le plus grand zèle l’a condamné & poursuivi.
Tous leurs Casuistes ne le condamnent que conditionnellement, c’est-à-dire quand il est grossier et obscène. […] Paul, ou s'accommodant à tous les goûts pour régner sur tout, comme le prétend Pascal, mène de front le relâchement et la sévérité, prêche l'Evangile et enseigne l'art de Molière, condamne la comédie et la joue, d'une main offre Bourdaloue et de l'autre Busembaums ? […] Escobar et Busembaun le condamnent alors. « Mais n'est-il pas singulier qu'autrefois on ait placé impunément, quoiqu'avec la plus scandaleuse indécence, ce que la religion a de plus respectable ? […] Julien l'Apostat sans doute, car c'était un bon moyen pour affaiblir le christianisme ; et tout ce que les saints Pères et alors et dans tous les temps ont écrit contre le théâtre, ne permet pas de douter que l'Eglise n'eût condamné l'entreprise de ces savants Chrétiens.