Il avait composé 75 Tragédies.
Sans se donner la peine de composer un Ouvrage nouveau, sur un sujet qui n’a été déjà que trop débattu, il aurait bien mieux valu faire réimprimer ce qui a été dit pour la défense du Théâtre, par le Père Caffaro, Théatin de Parisb.
Je n’ai jamais pu concevoir quel plaisir on peut prendre à imaginer et à composer le personnage d’un scélérat, à se mettre à sa place, tandis qu’on le représente, à lui prêter l’éclat le plus imposant.
Saint Charles Borromée a fait composer un Livre particulier contre la Comédie, où l’Auteur dit que les Comédies sont mauvaises, au moins à cause des circonstances qui les accompagnent, et de leurs effets ; c’est pour cela qu’elles sont défendues.
Comment n’avez-vous pas senti, que si ceux qui représentent nos pièces méritent d’être déshonorés, ceux qui les composent mériteraient aussi de l’être ; et qu’ainsi en élevant les uns et en avilissant les autres, nous avons été tout à la fois bien inconséquents et bien barbares ? […] La plupart de nos Orateurs Chrétiens en attaquant la Comédie, condamnent ce qu’ils ne connaissent pas ; vous avez au contraire étudié, analysé, composé vous-même pour en mieux juger les effets, le poison dangereux dont vous cherchez à nous préserver ; et vous décriez nos pièces de Théâtre avec l’avantage non seulement d’en avoir vu, mais d’en avoir fait. […] Les Spectacles, selon vous, sont nécessaires dans une Ville aussi corrompue que celle que vous avez habitée longtemps ; et c’est apparemment pour ses habitants pervers, (car ce n’est pas certainement pour votre patrie) que vos pièces ont été composées.
C’est à cause de ses funestes suites que Platon bannit les Poètes de sa République ; et qu’un Père de l’Eglise appelle la Poésie, une liqueur dont le poison se compose dans les pharmacopées du démon Je sais bien que l’abus d’une chose n’est pas toujours une raison d’en supprimer l’usage. […] N’est-ce pas composer des farces et non des Poèmes que de métamorphoser les caractères ou les défigurer par des couleurs étrangères à l’idée générale qu’en ont tous les hommes ? […] Car en premier lieu ; c’est un fait que les Poèmes d’Aristophane ne roulent jamais sur l’amour ; bien qu’il n’ait composé que des Comédies.