Car elle est fort élégante, et sa diction est pure et nette, et accommodée au parler et devis commun.
A l’égard de Géta qui, non moins innocent que Justine, succombe comme elle à leur commun malheur, et dont on dit communément que la mort est la catastrophe de la Pièce, je ne suis pas de cet avis ; parce que je donne au terme de Catastrophe un sens tout différent.
Je n’ai pas dessein de retoucher l’autorité de l’Ecriture, dont il a été parlé plus haut : mais je ne puis m’empêcher d’admirer ici l’indulgence de notre Docteur, qui après avoir rapporté quelques endroits de l’Ecriture, où il est fait mention de danses et de tambours, qui n’ont rien de commun avec les Spectacles, il conclut néanmoins doucereusement qu’il n’obligerait pas un Pénitent à s’en abstenir. […] Ce n’est pas que celui-ci ne soit des plus communs, il est même si commun qu’il est trivial, puisqu’il est pris des carrefours des rues ; mais c’est qu’assurément il a peu de rapport à une conclusion vraiment Théologique.
J'insère que la raison qui a empêché les Auteurs profanes de déclamer contre les infamies des Spectacles qui faisaient partie de l’idolâtrie populaire, n’ayant point lieu à l’égard des Comédies, puisqu’il est indubitable que les Pièces de Théâtre Tragiques ou Comiques n’ont jamais été regardées comme une partie de ce culte ; les Auteurs profanes n’auraient pas manqué de déclamer avec beaucoup plus de liberté et de violence contre les infamies des Comédies, si, comme vous le prétendez, ces infamies avaient été communes aux Comédies comme aux autres Spectacles : ainsi leur silence et leur affectation me persuade que les Comédies étaient exemptes de ces infamies. […] Je me contente à présent de vous dire que Lactance, Saint Jérôme, Saint Augustin, Saint Chrysostome, Alexander Alexandro que vous citez pages 16 et 17, en parlant des infamies des Spectacles des Anciens, n’ont pas prétendu comme vous que ces infamies fussent communes à toute sorte de Spectacles. […] Quoi on en sera quitte, en vous disant, voilà, mon Père, tout ce dont je me sens coupable, cela sera commode : car enfin on n’aime pas ces grands raisonneurs qui damnent à ce qu’on prétend, tout le monde, qui font mille questions pour découvrir le fond et le secret des consciences, qui font naître mille scrupules sur les choses du monde les plus communes et les plus usitées, qui en veulent plus savoir qu’on n’a envie de leur en faire connaître, vous serez le fait de ces gens-là : car vous vous contenterez de ce qu’ils vous diront ; et s’ils ne vous disent pas que la Comédie ait fait aucun méchant effet en eux, s’ils ne se confessent pas même d’y avoir été, ils seront innocents à vos yeux, et vous les renverrez absous sans scrupule. […] Au reste, je ne veux pas entrer ici dans le détail de quelques autres occasions extraordinaires, où l’on pourrait prétendre que certaines personnes qui iraient quelquefois à la Comédie, n’offenseraient pas Dieu, du moins mortellement, il faudrait toujours supposer dans ces occasions où l’on voudrait faire quelque exception des règles communes et générales, ou que ces personnes ne recevraient point de mauvaise impression de la Comédie, ou que leur exemple ne causerait point de scandale, ou qu’elles ne feraient point pour cela de dépense blâmable, qui contribuât en partie à faire subsister la Comédie.
Bernardin se plaint avec feu d’une chose qu’il dit fort commune de son temps en Italie ; ce sont les queues traînantes des robes des femmes.
Aux pieux exercices ardemment Catholique, Il en emportera Dieu sait quelles reliques, Qui macerant la chair, lui fera ressentir D’un plaisir passager le commun repentir.