Il est difficile de faire un ouvrage où l’on instruit en amusant, où l’on couvre l’aridité du savant des charmes d’une diction élégante, où l’on enchaîne le raisonnement & les images de Vénus. » Ils appellent ces explications galantes, cette lecture amusante ; en cela bien différente de celle de son concurrent, grave, sérieuse, profonde, qui traite fort peu galamment Vénus de prostituée, & son culte un tissu de prostitution publique en son honneur : ce que le galant abbé combat de toutes ses forces. […] Toutes les pieces à suïcide dont il y a un grand nombre, ne sont-elles pas d’un goût fort approchant, & même plus atroces que les combats à outrance de l’ancienne chevalerie.
Saül n’a point fait de vœu, il défend sous peine de la vie à tous ses soldats, comme tout Général peut faire, de manger avant la fin du combat. […] Cet esprit acariâtre, à propos de l’éloge de son Curé, répand son fiel sur les Ecclésiastiques : On ne le vit jamais affectant le scrupule, Crier à l’hérétique, au schisme, à l’incrédule, A signaler son nom vainement empressé, Et prompt à déployer un zèle intéressé, Il ne se borne pas à tonner dans le Temple, Et s’il combat le mal, c’est par de bons exemples.
Lisez attentivement ce morceau : Je cours à mon supplice & non pas au combat, Cette tirade trop longue pour être citée toute entière, ne manque pas de force ni de vivacité. […] C’est un choc continuel d’antithèses ; le supplice & le combat, la mort & la vie, le cœur & le bras, la main de Chimène & celle de Sanche.
Tertullien, nous n’y trouvons nulle part, que, de même qu’elle défend, en termes exprès, d’adorer les Idoles, ou de commettre des homicides, des trahisons, et des adultères, elle commande aussi expressément de n’aller point au Cirque et au Théâtre, de ne point voir les combats des Gladiateurs, enfin de n’assister à aucun Spectacle. […] qui craint les coups de s’enfuir du combat, ou bien si une jeune Veuve qui ne s’accommoderait pas du Célibat, ferait un péché mortel de passer en de secondes Noces avant l’année de son veuvage ?
Dites, continue le grave Bossuet, que la pudeur d’une jeune fille n’est offensée que par accident, par tous les discours où une personne de son sexe parle de ses combats, où elle avoue sa faute et l’avoue à son vainqueur même, comme elle l’appelle.
La suite des Mémoires du Marquis de Beauvau, depuis la mort de Charles IV jusqu’au mariage du Dauphin avec la sœur de l’Electeur de Baviere, n’est qu’un détail ennuyeux, en style de gazette, des petits combats qui se sont donnés pendant la guerre terminée à la paix de Nimegue.