Mais Sylvestre ouvre encore davantage la porte au relâchement de la discipline Ecclésiastique, que cet Auteur a commencé d’introduire ; et donnant plus d’étendue à la fausse liberté que désirent ceux qui ne cherchent que leur plaisir ; il condamne l’opinion d’Angélus d’une excessive sévérité, pour avoir mis au rang des divins Offices les Vêpres et les Sermons, et parce qu’il n’excuse pas de grief péchéb, ceux qui auraient employé quelque temps notable, c’est-à-dire la plus grande partie du jour dans cette sorte d’exercices.
Faisons-leur sentir combien les objets dans lesquels ils font consister les plaisirs sont méprisables, opposons dans mes tableaux des gens raisonnables à des fous, profitons du penchant de mes spectateurs à la volupté pour en faire des Amants tendres, galants, et raisonnables, ce qui me serait impossible s’ils n’avaient aucun goût pour le plaisir ; ils aiment la société, qu’ils apprennent de moi quels sont les amusements honnêtes qu’ils doivent chercher dans la société ; pour leur faire préférer la compagnie des femmes estimables, tâchons de leur inspirer du dégoût et même de l’horreur pour les débauches de cabaret auxquelles ils se livrent beaucoup moins par goût que pour suivre la mode ; faisons-leur sentir que ces rubans, ces pompons, ces colifichets dont ils sont affublés les rendent ridicules aux yeux du Sexe, et que la licence de leurs propos les rend aussi méprisables qu’une conversation galante et sensée les rendrait aimables aux yeux des personnes dont ils désirent la conquête. […] Rappelez-vous Monsieur quels applaudissements on donne généralement à cette tirade d’Arlequin Sauvage que voici : « Je pense que vous êtes fous, car vous cherchez avec beaucoup de soins une infinité de choses inutiles, vous êtes pauvres, parce que vous bornez vos biens dans l’argent, ou d’autres diableries, au lieu de jouir simplement de la nature comme nous qui ne voulons rien avoir, afin de jouir plus librement de tout. […] Vos livres éternels ne me contentent pas, Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la Ville ; M'ôter pour faire bien, du grenier de céans Cette longue Lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l’aspect importune ; Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la Lune, Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous. […] Les femmes d’à présent sont bien loin de ces mœurs, Elles veulent écrire et devenir Auteurs : Nulle science n’est pour elles trop profonde Et céans beaucoup plus qu’en aucun lieu du monde, Les secrets les plus hauts s’y laissent concevoir, Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir ; On y sait comme vont Lune, Etoile polaire, Venus, Saturne et Mars dont je n’ai point affaire ; Et dans ce vain savoir qu’on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot dont j’ai besoin.
Rousseau, quel est le plus criminel d’un paysan assez fou pour épouser une Demoiselle, ou d’une femme qui cherche à déshonorer son époux ! […] Nous qui cherchons la vérité de bonne foi, commençons par nous bien entendre. […] L’homme livré à l’instinct des bêtes chercherait partout sa moitié ; et au défaut de la beauté, la laideur serait adorée. […] » Je veux que ce jeune homme n’ait vu au théâtre que des Constance, des Cénie, qu’il n’y ait vu peindre l’amour qu’intéressant et vertueux : l’âme pleine de ces idées, il cherchera, dites-vous une Cénie, une Constance ; mais est-ce dans la société des femmes perdues qu’il ira la chercher ? […] Ne faut-il pas s’abstenir aussi d’exposer sur le théâtre l’amitié pure et sainte, de peur que quelque jeune homme épris de ses charmes ne la cherche parmi des fripons ?
Quant à celle-ci, où l’on voit une épouse prêter l’oreille aux fleurettes d’un amant, en recevoir des lettres, lui répondre, lui donner un rendez-vous nocturne, chercher à déshonorer son mari, dont elle raconte les ridicules à un séducteur à qui elle fait un signe de pitié au moment où on lui rappelle le respect qu’elle doit aux nœuds sacrés du mariage ; et tout cela se faisant de manière à divertir, à être approuvé des spectateurs, à faire applaudir l’infidélité, les détours, les mensonges, l’impudence ; quant à ce spectacle, dis-je, il n’y en a pas de plus dangereux pour les femmes de tous les rangs et de tous les ordres ; parce qu’en voyant applaudir une femme noble de mépriser ainsi les devoirs du mariage, de fouler aux pieds le précepte de la foi conjugale, en un mot de se jouer de son mari, sous prétexte qu’il est paysan, il n’est pas douteux que les femmes roturières n’aient la noblesse de penser qu’il doit leur être permis d’en agir de même envers leurs maris, quand ils sont lourdauds, malotrus ou bêtes, etc. […] La guerre injuste qu’il a faite ici à la vertu, ainsi que la guerre inconsidérée qu’il fit au vice dans le Tartufe, a été continuée par d’autres maîtres en fait de cette arme, qui, à son imitation, ont sabré aussi les hommes vertueux, sous le même prétexte qu’ils ne l’étaient pas avec perfection…… Ces éplucheurs de vertus ressemblent parfaitement aux spadassins qui cherchent des occasions de ferrailler, et qui, pour un oui, pour un non, mettent l’épée à la main1. […] Ces écrivains célèbres ont prouvé que les leçons particulières, que l’instruction à domicile est souvent préférable à celle qu’on va chercher à la tumultueuse école du théâtre ; puisqu’elle en a l’efficacité sans en avoir les inconvénients.
Elle est la plus foible ; elle lui est soumise ; elle est confiée à ses soins ; c’est à lui à la ménager, à la soutenir, à la défendre ; faut-il qu’il lui tende des piéges, qu’il cherche à briser en elle le joug de la vertu, pour en faire sa proie ? […] Les acteurs ne cherchent qu’à lui plaire, & mendient bassement son suffrage. […] Qu’on ne cherche point de Mentors au théatre ; chaque actrice est de droit émancipée, n’a plus besoin de mere ni de tuteur.
soupirans après une beauté ; ils ne cherchent qu’à attendrir nos cœurs par les attraits de la molesse. […] On sort du spectacle le cœur si rempli des douceurs d’amour, & l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plutôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs & les mêmes sacrifices que l’on a vus si bien représentés sur le théatre.