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166. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Henriade, Chant II. […] C’est leur propre figure, leurs parures, leur manege, leurs caresses, ce sont leurs chants, leurs gestes, leur déclamation ; ce sont leurs nudités, leurs attitudes, leur linge transparent ; ce sont des figures immodestes repandues dans les décorations, dans leurs habits, dans leurs meubles ; ce sont leurs portraits toujours indécens, les vers qu’on leur adresse toujours licentieux.

167. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

… … … … … Non, ces bords désormais ne seront plus profanes ; Ils contiennent ta cendre ; & ce triste tombeau Honoré par nos chants, consacré par tes manes,  Est pour nous un temple nouveau. […] … On entend le bruit de concerts enchanteurs, Dont la molle harmonie inspire les langueurs : Les voix de mille amans, les chants de leurs maîtresses, Qui célebrent leur honte, & vantent leurs foiblesses. […] Chant.

168. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Il est pourtant vrai que cette différence ne consiste que du plus au moins : même pièce, même rôle, mêmes habits, même chant, même danse, mêmes décorations, même spectacle, c'est toujours l'esquisse du tableau, l'essai de la représentation, l'imitation de la réalité, le commencement de l'orage, le prélude de l'acte, le germe de la volupté, l'ébauche de la passion.

169. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Un chrétien ne se permet pas un assemblage profâne de deux objets de son amour & de ses chants qui s’excluent mutuellement, le vice & la vertu, Dieu & le péché. […] Presque tout l’ouvrage, sur-tout le quatrieme chant sur l’hiver, est plein de cette pernicieuse philosophie.

170. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Si vous ajoûtés ces dégradations insensibles, ces chutes ménagées, ces inflexions délicates, ces passages rapides sans être précipités, ces éclats foudroyans sans être affectés, enfin cette belle & majestueuse déclamation aussi éloignée du ton de commerce que du chant, ainsi que selon le genre, cette admirable familiarité aussi distante du bas que du précieux : un rolle bien exécuté après cela n’est-il pas un prodige ? […] Les Paroles, le Geste, le Chant, la Musique, la Déclamation : il n’est rien qui ne conspire à réveiller chez-nous ce fonds de sentiment qui s’endort On ne voit point un beau modéle sans ambition, des qualités rares sans envie, des indignitées sans horreurs, des actes d’humanité sans plaisir, des mouvemens de tendresse sans émotion, le vrai mérite sans jalousie, la frivolité sans mépris, les petits airs sans dédain : qui a-t-il de plus puissant sur nos mœurs, sur notre génie, sur notre caractére ?

171. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

en parlant de David qui dansa devant l’Arche au son des flûtes, des tambours et des autres instruments, avoue que ce n’est point un mal de danser et de chanter ; mais il prétend que cela n’excuse point les Chrétiens qui assistent à des danses lascives, et à des chants impurs, qui font retentir les louanges des Idoles. D’où il vous est facile de juger que ce saint Docteur ne condamne pas absolument les Danses, les Chants, les Opéras et les Comédies, mais seulement les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles.

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