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42. (1675) Traité de la comédie « XX.  » pp. 306-308

Car si personne ne doute que ce ne fût une vie très criminelle que celle d'un homme qui ne ferait que manger, et qui serait à table depuis le matin jusqu'au soir, ce que le Prophète condamne par ces paroles : « Vae qui consurgitis mane ad ebrietatem sectandam, et potandum usque ad vesperam » ; il est facile de voir que ce n'est pas moins abuser de la vie que Dieu nous a donnée pour le servir, que de la passer toute dans ce qu'on appelle divertissement ; puisque le mot même nous avertit qu'on ne le doit rechercher que pour nous divertir, et nous distraire des pensées et des occupations laborieuses, qui causent dans l'âme une espèce de lassitude qu'on a besoin de réparer.

43. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Il y a des Pièces entières qui sont de ce style, et d’autres qui ne causent pas moins de mal, à ce que l’on pense, par le mépris des lois du Mariage et de toutes les bonnes mœurs, ce qui est leur principal sujet ; Et pour montrer que ce ne sont point de misérables Farces faites à la hâte, comme celles que les Saltimbanques et Charlatans jouent aux places publiques, elles sont faites toutes exprès par des Auteurs dont les noms sont aux affiches et aux Livres imprimés, comme voulant en tirer de la gloire, et l’on trouve de ces belles Pièces autant en Vers qu’en Prose. […] Leurs Poètes ont pensé avoir atteint au suprême degré de leur Art, d’avoir exprimé naïvement toutes les passions, et c’est où l’on trouve le plus de danger ; C’est comme les Peintres qui ayant employé tous leurs efforts à représenter des Nudités dans leurs Tableaux, sont condamnés par les personnes austères qui croient que de tels objets causent de mauvais désirs.

44. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Seconde Lettre. De madame Des Tianges, À sa Sœur. » pp. 21-24

Je serais tentée de le croire atteint d’une plénitude de bonheur ; maladie dangereuse pour tous deux, & que tu lui auras maladroitement causée.

45. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

C’est de notre premier aspect que dépend l’illusion ; si l’amour semble croître par l’habitude à se voir, dans la vérité, ce n’est que le dévelopement, & l’affaiblissement peut-être de ce premier sentiment d’étonnement & d’admiration qu’une Beauté nonconnue avait d’abord causé.

46. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quinzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 275-277

… Mais ne crains-tu pas, que s’il venait à voir dans celle qui le charme, une épouse… Je frissonne… Cette action si belle peut causer un éclat… Oh !

47. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

Le spectateur entrait aussi dans le même esprit : il louait et admirait un comédien qui lui causait ces émotions ; ce qui, continue-t-il, n’est autre chose «  que d’arroser de mauvaises herbes qu’il fallait laisser entièrement dessécher ».

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