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36. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « XVI. » pp. 69-70

Mais ne doutez point qu’elle ne publie aussi les charitables Avis que l’on vous donne, pour vous porter à rentrer en vous-mêmes, et à réparer le scandale que vos Processions et vos Ballets causent à l’Eglise.

37. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

en la langue Latine, les distingue fort bien, nommant ces derniers Scénatiques, comme Cicéron nous apprend qu'ils portaient indifféremment le nom de Scéniques et Scénatiques « Multi artifices ex Græcia venerunt honoris eius causa. » Senec. ep. 11. […] « Multi artifices ex Græcia venerunt honoris eius causa. » Senec. ep. 11.

38. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

« Igitur nostri tantum causa profectus, sat fuerit illorum celebrare memoriam : non enim nostris indigent laudibus ornari, sed nos ipsorum vitæ historia, et commemoratione, imitationis gratia indigemus. » Voilà quelles doivent être les occupations des Chrétiens les jours des Fêtes. […] « Igitur nostri tantum causa profectus, sat fuerit illorum celebrare memoriam : non enim nostris indigent laudibus ornari, sed nos ipsorum vitæ historia, et commemoratione, imitationis gratia indigemus. » In Resp. ad Bulgaros c. 11.

39. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Quel désordre, quel ravage ne peut-elle pas causer dans l’imagination des Spectateurs, suivant les différentes situations où ils se trouvent ? […] Qu’on ne me dise pas que des amours qui causent tant de tourments à ceux qui en sont possédés, et qui les portent à tant d’extravagances, sont plus propres à corriger de cette passion qu’à l’exciter : Cela pourrait se dire avec quelque vraisemblance, si, après tous ces tourments, et toutes ces extravagances, les Amants finissaient par être réellement malheureux : En ce cas les Spectateurs pourraient concevoir de l’aversion pour une passion qui ne produit que des peines dans sa fin, comme dans son progrès : mais malheureusement l’amour de Théâtre, et surtout celui de la Comédie, a toujours un succès heureux ; et le Spectateur en conclut avec raison, que les maux soufferts par les Amants, pour arriver à ce succès favorable, loin d’être une juste punition due à une passion condamnable, sont plutôt une persécution injuste suscitée à la vertu qui finit par en triompher.

40. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Mais comme il n’est pas nécessaire, & qu’il est même très difficile qu’elle aille toujours jusqu’à son but, & qu’il suffit qu’elle en approche, il suffit par conséquent qu’elle excite en moi cette émotion que causent la Crainte & la Pitié. […] Il n’en dit rien, parce que son seul objet, est de recommander ce qui cause le plus d’émotion : si un ennemi tue son ennemi, la vue du sang en causera ; mais si un fils tue son pere, l’émotion sera bien plus grande. […] Il a défini lui-même dans sa Rhétorique la Pitié, l’affliction que nous causent les malheurs d’une personne qui ne les mérite pas. […] Aristote a donc refléchi en grand Philosophe sur la nature du plaisir qu’elle doit causer ; il ne parle pas non plus dans le Passage que j’ai cité, de la Tragédie en général ; mais comme je l’ai fait remarquer, de la plus belle. […] Platon débite une très belle maxime, quand il dit que n’y ayant rien sur la terre qui doive nous causer de grandes douleurs, on ne doit point flatter en nous cette foible Partie de nous-mêmes, cette Partie plaintive qui aime à s’épancher en gémissemens.

41. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XX.  » pp. 478-479

Car si personne ne doute que ce ne fût une vie très criminelle que celle d'un homme qui ne ferait que manger, et qui serait à table depuis le matin jusqu'au soir ; ce que le Prophète condamne par ces paroles : « Vae qui consurgitis mane ad ebrietatem sectandam, et potandum usque ad vesperam » ; il est facile de voir que ce n'est pas moins abuser de la vie que Dieu nous a donnée pour le servir, que de la passer toute dans ce qu'on appelle divertissement ; puisque le mot même nous avertit qu'on ne le doit rechercher que pour nous divertir et nous distraire des pensées et des occupations laborieuses, qui causent dans l'âme une espèce de lassitude qui a besoin d'être réparée.

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