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156. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Les Magistrats sont obligez de défendre des actions indifferentes, & quelquefois utiles d’elles-mesmes, quand elles peuvent porter quelque préjudice à l’Estat, & quand ils ont quelque raison d’en apprehender les suites ; ils n’ont pas le soin & la vigilance qu’ils sont obligez d’avoir pour les peuples, s’ils souffrent ce qui peut troubler leur repos, nuire à leur santé, leur causer de la disette, ou quelqu’autre misere. […] Tertullien veut seulement enseigner aux Fidelles qu’il est tres-difficile que dans la multitude des mouvemens que les Comedies ont coûtume de causer, il n’y en ait de criminels ; que le saint Esprit, blessé par des agitations si differentes, n’abandonne ceux qui n’ont pas assez de soin de le garder, qu’après avoir esté nous-mesmes agitez par des mouvemens dont la qualité est si difficile à reconnoistre, nous ne tombions où nostre méchante inclination nous pousse, comme les pailles & les autres matieres legeres, qui ayans esté quelque temps balancées par les vents, tombent enfin, parce qu’elles ont assez de pesanteur pour ne pouvoir pas se soûtenir elles-mesmes : pourveu que ce ne soit pas déja une lourde chutte de s’estre exposé à tomber en venant en des lieux où l’on sçavoit bien que l’innocence seroit en grand danger, & en faisant moins d’estat du salut que de la vie & de la fortune, qu’on ne voudroit pas exposer pour ces especes de plaisirs. […] La seule consideration de l’honesteté publique nous a portez à corriger & à prévenir la corruption & l’infamie que les Comedies peuvent causer à l’Estat.

157. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

L’ame de Fenelon en fut imbue, tendre & sensible, quelle incendie il y causa ! […] Il épousa la fille de sa maîtresse, que tout le monde croyoit être sa propre fille, sans cesser d’entretenir commerce avec d’autres Comédiennes, ce qui causa les plus grandes brouilleries avec sa femme. […] On ne peut excuser les Jeux Floraux qu’en disant qu’on a voulu faire la leçon à l’Académie Françoise, en proposant l’éloge d’un Savant qui valoit cent fois son Tabarin, ce qui cependant a causé le plus grand scandale.

158. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Je conclus de là, Monsieur, que la composition ni la représentation d’une Tragédie n’ont rien en soi de vicieux, ni qui puisse causer les regrets de l’Auteur, ou des Acteurs ; & que tout le mal, qui est très-grand quand il y en a, consiste dans l’espèce de la Tragédie, dans la qualité des Acteurs, & dans le lieu de la Représentation. […] Outre que les ouvrages de cette nature, quelque repentir qu’ils ayent causé à l’Auteur, peuvent comme amusemens littéraires, occuper le loisir de Commentateurs pleins de Religion & de piété, vous ne serez vous-même que trop attentif à relever l’abus qu’il a fait de ce fonds de tendresse & de sentiment dont la nature l’avoit doué ; à censurer les Tragédies où l’amour domine trop, & celles où il ne devoit point avoir de part. […] Je ne comprends pas comment une Piece de ce caractère auroit pû causer des remords à son Auteur.

159. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Sic itaque vicit causa melior, ut in possessione sua permaneret deterior, & de meliore quodammodo triumpharet. […] Quæ te causa, Ludovice Magne, impulit, ut ab otio ad laborem revocares alterum illum cothurni Gallici Principem, & ab eo Tragœdias puellis nobilibus agendas extunderes ? […] Cur autem apud Censores morum pios & eruditos in ipso Theatri nomine impressa hæreat ignominiæ nota, in promptu causa est. […] En falloit-il tant pour causer de plus tristes orages, des incendies, & des naufrages plus réels ?

160. (1648) Della cristiana moderazione del teatro. Detto la qualità delle Commedie pp. -272

. « Quando uditur aliquis causa ludi turpibus verbis, vel factis; aut etiam his, que vergunt in proximi nocumentum, quæ de se sunt peccata mortalia. […] « Turpiloquium est peccatum mortale ex circumstantia, que sit causa mortalis peccati ; qualis est circunstantia scandali adstantium; ut accidit, quando audientes non sunt probata virtutis. […] . « Componentes, aut representantes Comoedias, quæ res valderupes, ac ad Venerem excitantes continent, peccare mortaliter: quia sunt multis causa ruina. […] est astringi uxorem pracepto comitandi virum, qualitercumq velis transferre domicilium, modo non ex causa turpi, et inhonesta. […] ipsius consuetudinem vagandi noverat; sed hoc intelligitur, quando non est inhonesta, et turpis vagandi causa; tunc enim cum vir vagando peccet, non tenerum uxor eius peccato consentire.

161. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Ce tems est trop éloigné pour nous causer la moindre inquiétude.

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