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27. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Quels crimes sont plus capables d’attirer les foudres, & les plus redoutables fleaux de Dieu, que ceux que saint Chrysostome considere comme des supplices commencez, comme les premiers effets des justes ressentimens de Dieu ? […] Mais pourquoy serons-nous assez ingrats pour ne nous pas contenter de cette multitude surprenante, & presque iufinie de plaisirs que Dieu prodigue & à nos sens & à nostre esprit, & pour ne pas rendre aumoins à ce bien-faicteur la reconnoissance dont nous sommes capables ? […] L’Auteur est peut-estre vivant, reconnu de toute la terre pour Saint, pour orthodoxe ; ses ouvrages precedens ne respirent, & ne sont capables d’inspirer que la plus saine doctrine, & que la plus pure pieté. […] Ils avoient raison de juger qu’elles n’estoient pas assez chastes, quand elles ne craignoient pas de voir & d’entendre ce qui estoit capable de les corrompre. […] Que je serois heureux si ce Discours arrivoit jusqu’aux personnes capables d’apporter quelque ordre à ces abus, ou par leur autorité, ou par leurs remontrances.

28. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVI.  » p. 485

C'est pourquoi il y a sujet de craindre que toutes les prières des gens du monde qui sont pleines de ces sortes de distractions, ne soient plus capables d'irriter Dieu que de l'apaiser, et qu'elles ne soient du nombre de celles dont le Prophète dit : « Et oratio ejus fiat in peccatum.

29. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Mais qui de vous seroit capable d’hésiter dans une pareille alternative ? […] Je veux, mes Frères, examiner avec vous cette réforme prétendue des Spectacles, & vous prouver que, dans l’état où ils sont aujourd’hui, ils sont plus capables que jamais de faire sur les cœurs les impressions les plus dangereuses, & les plus incompatibles avec la piété. […] Je ne parle ici, mes Frères, que d’après vos propres aveux : éloigné par principes autant que par devoir & par bienséance de ces plaisirs dangereux, je ne les connois point par moi-même : quelqu’un qui les auroit goûtés, vous les peindroit sans doute avec des couleurs plus fortes & plus capables de vous en donner de l’horreur. […] Oui ; si quelque chose est capable de nous avilir aux yeux des Sages, c’est l’importance que nous attachons à cet art frivole & dangereux ; c’est de voir que les comédies & les comédiens soient l’objet continuel de nos conversations comme de nos ouvrages périodiques, & qu’on soit en quelque sorte obligé de se bannir de la société, lorsqu’on n’est pas en état d’y rendre compte du bon ou du mauvais succès d’une pièce nouvelle, du jeu d’un acteur, de la figure ou de la voix d’une actrice. […] Qu’importe qu’on ne voie, qu’on n’entende plus directement dans les Spectacles rien qui puisse alarmer la pudeur & salir l’imagination, si tout y est d’ailleurs destiné à séduire l’esprit & à corrompre le cœur ; si le voile qu’on y jette sur des objets honteux en eux-mêmes, n’est qu’un artifice pour insinuer plus sûrement dans les ames le poison d’un amour profane & criminel, & percer de ses traits envénimés ceux que la grossièreté & l’indécence des paroles seroient capables de révolter ?

30. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — III.  » p. 457

On doit toujours la regarder comme le honteux effet du péché; comme une source de poison capable de nous infecter à tous moments, si Dieu n'en arrêtait les mauvaises suites.

31. (1675) Traité de la comédie « XXVI.  » p. 317

C'est pourquoi il y a sujet de craindre que toutes les prières des gens du monde qui sont pleines de ces sortes de distractions, ne soient plus capables d'irriter Dieu que de l'apaiser, et qu'elles ne soient du nombre de celles dont le Prophète dit : « Et oratio ejus fiat in peccatum.

32. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — II.  »

Or le principal frein qui sert à l'arrêter est une certaine horreur que la coutume et la bonne éducation en impriment ; et rien ne diminue davantage cette horreur que la Comédie; parce que cette passion y paraît avec honneur et d'une manière qui, au lieu de la rendre horrible est capable au contraire de la rendre aimable.

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