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261. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Il verrait avec regret que ses écoles des femmes et des maris, et autres pièces, n’ont été que des écoles de mauvaises mœurs ; qu’en voulant corriger les vices de quelques parents dénaturés, exceptés de la règle générale, il avait compromis partout l’autorité paternelle ; qu’en voulant corriger les travers d’un petit nombre de maris, il avait jeté du ridicule ou de la défaveur sur tous les chefs de famille, sur les devoirs du mariage, sur les idées religieuses qui les sanctifient ; qu’il avait donné de bonnes leçons de ruses et d’artifices aux épouses qu’il trouverait peut-être en avoir assez bien profité. […] On sentira facilement comment j’aurais été obligé de remonter aussi haut et de généraliser la question, quand même je n’eusse eu en vue que cette démonstration particulière ; il était nécessaire dans les deux cas de combattre, malgré le respect qui lui est dû, la principale autorité sur laquelle les critiques modernes s’appuient dans cette cause, et qui devait m’être opposée par les actionnaires et tous les autres partisans d’un préjugé le plus solidement affermi, naturalisé ; et que, par conséquent les petits coups de hache que je lui porte aujourd’hui ne sauraient renverser de sitôt.

262. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Vous me direz qu’il est question de faits et non de louanges, et que le Philosophe à plus d’égard à la vérité qu’aux hommes : mais cette prétendue vérité n’est pas si claire, ni si indifférente, que vous soyez en droit de l’avancer sans bonnes autorités, et je ne vois pas où l’on en peut prendre pour prouver que les sentiments qu’un corps professe et sur lesquels il se conduit, ne sont pas les liens. […] Il en est quelques autres encore ; mais cela suffit-il pour arrêter le torrent du préjugé public, et pour effacer l’avilissement où la plupart des Auteurs se plaisent à montrer l’âge de la sagesse, de l’expérience et de l’autorité ? […] Quant à ce que disent les édits, que c’est offenser Dieu de se battre, c’est un avis fort pieux sans doute ; mais la loi civile n’est point juge des péchés, et, toutes les fois que l’autorité souveraine voudra s’interposer dans les conflits de l’honneur et de la Religion, elle sera compromise des deux côtes. […] A mesure que la Cour d’honneur aurait acquis de l’autorité sur l’opinion du peuple, par la sagesse et le poids de ses décisions, elle serait devenue peu à peu plus sévère, jusqu’à ce que les occasions légitimes se réduisant tout à fait à rien, le point d’honneur eût changé de principes, et que les duels fussent entièrement abolis. […] Sans altérer l’autorité des pères, les inclinations des enfants seraient un peu plus en liberté ; le premier choix dépendrait un peu plus de leur cœur ; les convenances d’âge, d’humeur, de goût, de caractère seraient un peu plus consultées ; on donnerait moins à celles d’état et de biens qui font des nœuds mal assortis, quand on les suit aux dépens des autres.

263. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Car premièrement c’est avec beaucoup de fondement que dans cette question l’on récuse l’autorité des Pères des cinq premiers siècles. […] C’est à quoi l’on a pu se tromper, quand on a dit dans l’exposé, que les Auteurs Ecclésiastiques des premiers siècles de l’Eglise, comme Salvien et Lactance, n’ont condamné les spectacles que par des raisons particulières qui ne se rencontrent pas dans ceux de ce siècle : on a apporté ci-devant l’autorité de Salvien. […] Les Evêques dans leurs Rituels et dans leurs Instructions touchant les Comédiens n’ont point fait un Droit nouveau : Ils ont suivi en cela les Pères de l’Eglise, et les Conciles dont on a rapporté ci-devant les autorités. […] L’on apporte ordinairement sur cette matière l’autorité de Saint François de Sales, qui dans quelques endroits de son Introduction à la vie dévote, semble favoriser la Comédie.

264. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Que de graves apologistes, Marmontel, Boursault, Fagan, Laval, &c. ces vénérables Pères de l’Église, viennent nous dire d’après Arlequin, la comédie corrige les mœurs, castigat ridendo mores, le vice y est toûjours puni, c’est une école excellente de vertu, &c. nous les prierons d’enchasser ces belles tirades dans la comédie du Menteur, dont elles pourront alonger les scènes, & de compter pour quelque chose Aristote, Horace, Plaute, Térence, dont le grand Corneille emploie l’autorité, & ce père du théatre lui-même, qui les valent bien, ne fût-ce que pour la droiture & la sincérité.

265. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Jugez si les Pères auront invectivé contre, et employé les ornements de l’éloquence et l’autorité dont Jésus-Christ les avait revêtus dans son Eglise pour les en détourner, et extirper ce scandale.

266. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Voilà des autorités respectables que le théâtre ne peut récuser, c’est pour lui un Pere de l’Eglise ; mais ce sont des puérilités, ces images étoient souvent ridicules. […] Le pieux Asa son fils indigné de ces infamies, arracha le bois, détruisit l’autel, brisa la statue, & priva la Reine sa mere de toute autorité.

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