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281. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Il se ligue avec tous les ennemis du bon ordre, et par l'esprit frivole qu'il donne, leur assure le plus grand succès ; légèreté qui voltige sans choix et sans discrétion, indifférence qui néglige et ne fait que glisser rapidement sur les plus grandes affaires, vivacité qui offense par mille traits piquants qui font rire aux dépens du prochain, d'autant plus cruels que le bon mot qui les aiguise en rend la plaie plus profonde, épanchement perpétuel hors de soi-même, qui regarde sa maison et son cœur comme une prison insupportable.

282. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Et continuant sur ce ton, il lui fait voir d’autre part les avantages qu’il y a à être aimée d’un homme comme lui : que le commun des gens du monde, Cavaliers et autres gardent mal un secret amoureux, et n’ont rien de plus pressé après avoir reçu une faveur, que de s’en aller vanter ; mais que pour ceux de son espèce, « le soin, dit-il, que nous avons de notre renommée est un gage assuré pour la personne aimée, et l’on trouve avec nous, sans risquer son honneur, de l’amour sans scandale, et du plaisir sans peur ». […] Enfin la Vieille, forcée de prêter l’oreille pour un moment, répond en s’opiniâtrant, que « quelquefois il faut tout voir pour bien juger ; que l’intention est cachée ; que la passion préoccupe, et fait paraître les choses autrement qu’elles ne sont, et qu’enfin il ne faut pas toujours croire tout ce qu’on voit ; qu’ainsi il fallait s’assurer mieux de la chose avant que de faire éclat » : sur quoi son Fils s’emportant lui repart brusquement qu’« elle voudrait donc qu’il eût attendu pour éclater, que Panulphe eusse… Vous me feriez dire quelque sottise ».

283. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Vous en concluez l’innocence de ce divertissement ; & moi je devrois peut-être en conclure la corruption de votre cœur ; je devrois peut-être vous dire que si vous n’y avez pas perdu votre innocence, c’est que vous ne l’y aviez pas portée ; que si des objets si séduisans n’ont point allumé dans votre cœur le feu des passions, c’est qu’il en étoit déja tout consumé ; qu’enfin si le démon ne s’est pas servi de ce moyen pour vous attirer dans ses piéges, c’est qu’il étoit déja assuré de vous y tenir.

284. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

(ce qu’on ne peut douter qui ne soit un état de damnation, aprés l’oracle de la verité même qui nous en assure,) sinon aimer les joyes du monde, l’éclat, la pompe, la vanité, & les divertissemens mondains ?

285. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Ainsi nous assurons & étendons sans cesse l’Empire de la beauté, par des demi-lunes.

286. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Une femme est réellement, & se croit une idôle, dont tout adore les charmes ; elle est sa premiere & sa plus dévote adoratrice, & prêtresse ; son autel est son miroir, & son image l’objet de ses transports réligieux, elle en attend d’aussi vifs de tous ceux qui la voient, & pour les obtenir elle épuise tout ce qu’elle croit pouvoir l’embellir, & le fard lui en paroît un moyen assuré ; l’idolâtrie de son côté, croyoit ne pouvoir mieux honorer ses Dieux, qu’en les embéllissant, les fardant, les enluminant comme les femmes.

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