De quoi Sa Majesté ayant été aussi informée, même de ce que depuis on n’avait osé ouvrir les portes de l’Hôtel de Bourgogne ; et ne voulant souffrir qu’un tel excès demeure impuni, il lui aurait plu de Nous envoyer ses ordres exprès et particuliers, tant contre ceux qui sont connus pour être les chefs et les principaux auteurs de cette violence publique, que contre ceux qui se trouveront les avoir assistés.
Ce Prince sentait vivement les désordres d’un spectacle auquel il avait souvent assisté, et quoique époux de la nièce du Cardinal Mazarin, qui avait toujours favorisé le théâtre, il eut le courage de le combattre au milieu d’une Cour qui le goûtait avec le plus de passion.
Car ils sont graves en leurs dictions avec une élégance et majesté accompagnée d’éloquence, laquelle assistée d’une gravité et poids fort propre et convenable au sujet, embellit la variété des sentences.
Mais, après la Réforme, en sera-t-il moins vrai que sur le Théâtre, on ne peut rendre les passions hideuses, parce qu’elles feraient fuir les Spectateurs, & que le vice y sera toujours sous le masque ; Qu’on n’y corrige que le ridicule qui déplaît ; Qu’une satyre bien présente des vices actuels les plus dangereux, y est interdite, par de petites raisons que la crainte & l’orgueil grossissent aux yeux des Grands ; Que les Spectacles sont une école d’arrogance & de persiflage pour la Jeunesse ; Que le Sage ne peut y assister, sans abandonner la sainte sévérité de la Vertu ; que vos Actrices causeront, comme celles d’aujourd’hui, des égaremens, dont elles ne seront pas, à la vérité, toujours l’objet (cela ne serait pas aisé pour tout le monde) mais qui porteront les hommes vers ces Beautés faciles, auprès desquelles ils vont se dépiquer ; que le Spectateur, pour avoir du plaisir, mettra de même ses passions à l’unisson de celles du personage représenté ? […] Peu nous importe la manière dont les Anciens employaient cette passion : leurs femmes vivaient retirées, & ne pouvaient trouver place sur les Théâtres publics, sans blesser la convenance & les usages : elles ne pouvaient même être Spectatrices, que d’un lieu qui les dérobat aux regards des hommes* ; & c’est ainsi que les Dames Grecques assistèrent aux Spectacles : si l’on viola cette règle de décence parmi les Romains, ce fut dans un temps où l’impudence n’avait plus de bornes. […] Les autres articles sont destinés à différens arrangemens nécessaires pour le nouveau Théâtre ; les Rôles de Vieillards, la Direction, les jours de Représentation, les Répétitions, les Places destinées aux Jeunes-gens admis à jouer lorsqu’ils assisteront au Spectacle, les Souffleurs, l’Emploi de la Recette, les Parts-d’Auteur, les Prix, & les Représentations devant le Monarque. […] La Religion Chrétienne était trop différente de celle des anciens Grecs, pour voir du même œil ses Mystères devenir l’amusement du Peuple : l’Eglise, qui s’était montrée d’abord si complaisante pour cette espèce de Tragédie, qu’on avait avancé l’heure des Vêpres les Fêtes & Dimanches, afin que les Fidèles pussent assister aux Représentations des Mystères à changea bientôt cette bonne volonté, en de très-sévères censures.
Cyprian, l’un contre les jeux et joueurs de cartes et de dez, l’autre par lequel il monstre que l’homme chrestien ne doit voir ni assister à aucuns jeux de battelage ni aux spectacles publics, le tout mis en français par L. […] On ne peut assister au spectacle sans peril », p. 191-200. […] -1651) : Instruction chrestienne touchant les spectacles publics des Comoedies et Tragoedies, où est décidée la question, s’ilz doibvent estre permis par le Magistrat, et si les enfans de Dieu y peuvent assister en bonne conscience ? […] Qu’il n’est pas permis aux Ecclésiastiques d’y aller, non plus que d’assister aux farces, bouffonneries et autres Marionnettes […] », p. 299-346.
Vous avez donc tort de dire que « toutes les brillantes maximes qu’on vante avec tant d’emphase sont reléguées à jamais sur la Scene, et; ne servent qu’à nous montrer la vertu comme un jeu de Théatre, bon pour amuser le public ; que la plus avantageuse impression des meilleures Tragédies est de réduire à quelques affections passageres, stériles et; sans effet tous les devoirs de la vie humaine, à peu près comme ces gens polis qui croient avoir fait un acte de charité, en disant au pauvre : Dieu vous assiste. » Vous parlez ici contre vous-même, car si la Tragédie est aussi éloquente que la misere du pauvre qui expose ses besoins, elle ne sera pas toujours sans effet. […] Sixiemement, le Directeur honoraire seroit toujours obligé d’assister à toutes les assemblées pour prévenir les disputes d’emploi. […] Son effet, quant aux mœurs, sera-t-il différent parce qu’on n’aura pas la peine de sortir de la ville pour y assister ? […] Si le Genevois conserve une espéce d’attachement à ses anciennes coutumes, s’il aime à se rassembler pour assister au prix du Canon ou de l’Arquebuse, c’est parceque ces sortes de parties de plaisir ne sont pas fréquentes.