/ 267
92. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

« Encore que nous ayons aboli les cérémonies profanes, nous ne voulons pas néanmoins détruire la joie de vos Sujets dans les assemblées qu'ils font aux jours de Fêtes.

93. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

Renonce, renonce âme dévote aux plaisirs de la terre, choisis des plaisirs spirituels : Que les saintes lectures te charment, comme les mondains sont charmés par leurs mauvais livres ; Que les saintes assemblées et la prédication de la parole te divertissent, comme ils se divertissent à leurs criminels spectacles : Que les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les affligés, te soient ce que sont aux gens du monde, leurs vaines courses, leurs jeux, et leurs conversations emportées, et si tu prends des relâches, que l’honnêteté et la sévère vertu soient les modératrices de tous tes plaisirs.

94. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Bienheureux est l’homme qui ne s’est point trouvé dans l’assemblée des impies, qui ne s’est point atteste dans le chemin des pécheurs, et qui m’a point pris séancem dans la chaire de pestilencen : Soutenant que ces paroles dans leur véritable sens, condamnent ces actions et ceux qui y prennent part. […] Psaume du même Prophète : Je ne me suis point trouvé dans le conseil de la vanité, et j’ai fait toujours profession de m’éloigner de ceux qui se portaient au mal : J’ai haï l’assemblée des méchants, et je n’ay point voulu m’asseoir avec les impieso.

95. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

On voit en une infinité d’endroits de leurs écrits, surtout de ceux de saint Chrysostome, les marques d’un zèle Apostolique contre cette pernicieuse inclination qui commençait déjà à corrompre l’innocence des fidèles, ils les ont considéréb comme une invention du diable pour amollir le courage des soldats de Jésus-Christ, ils déplorent l’aveuglement extrême de ceux qui croient qu’on peut assister à ces représentations dont on n’a guère coutume de remporter que des imaginations honteuses, ou des desseins criminels, ils font voir l’obligation indispensable qu’on a de quitter ces occasions prochaines d’incontinence, ils appellent ces assemblées des sources publiques de lubricité, où la grande Babylone mère des fornications de la terre fait boire le vin de sa prostitution, ils les décrient comme des fêtes du diable, et obligent ceux qui y ont assisté de se purifier par la pénitence avant que de rentrer dans l’Eglise, enfin ils font des peintures si affreuses de l’état où l’on se trouve au sortir de ces divertissements profanes, qu’on ne peut les voir sans frémir et sans s’étonner de l’éffroyable aveuglement des hommes, à qui les plus grands dérèglements ne font horreur, que lorsqu’ils sont rares, mais qui cessent d’en être choqués dés qu’ils deviennent communs. […] Comment sortir innocent de ces assemblées profanes où Dieu est déshonoré, où le démon préside, où la raison entraînée par les sens devient incapable d’éclairer et de conduire la volonté, où la concupiscence sans mord et sans frein, ne voit rien qui ne l’irrite, où la modestie et la retenue devient un vice, ô combien de fois dans la suite ces réjouissances séculières ont-elles été changées en deuil par les événements les plus tragiques que produit le transport furieux de la jalousie.

96. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Il est donc à propos que cette espèce de gens perdent plutôt son temps au spectacle que dans les Cabarets, les assemblées de jeu, et dans les réduits impudiques où leur paresse les conduirait infailliblement, ne sachant où porter ailleurs leur oisiveté. […] C’est une bonne chose dont on pourrait, j’en conviens, reprocher aux Césars qu’ils abusaient ; mais dans des Etats bien constitués, il sera toujours sage d’employer un moyen propre à rendre les factions pour ainsi dire impossibles, puisqu’il détourne les oisifs des Assemblées secrètes et dangereuses. […] On s’adresse dans certains cas à l’assemblée des Comédiens du Roi comme au Tribunal compétent : vingt décisions différentes se succèdent, tantôt en faveur de l’un, tantôt en faveur de l’autre. Des Juges qui n’ont point de Code sont rarement d’accord : les chambres de ce Tribunal ne sont pas toujours assemblées. […] Ne croyez pas que ce soit pour égayer l’assemblée ; cela serait bon, si tous les Comédiens avaient l’hilarité d’un Armand, d’un Poisson, d’un Préville, ou d’un Carlin ; mais un Baron, un Dufresne, un Grandval, un Sarasin, un Lekain ne sont pas plaisants : c’est pourtant eux qui jouissent le plus souvent de l’honneur d’être admis à la table des Grands ; et par quelle raison ?

97. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Les disgrâces qui entrecoupent les grands desseins ; contentent, parce qu’elles excitent la miséricorde dont la nature a mis les semences dans notre cœur ; elles servent de consolation à la misère des affligés, et de lustre à la fortune des plus heureux : la magnificence des Théâtres, les changements des scènes ; la beauté, les ornements des personnages, contribuent beaucoup au plaisir, et une secrète sympathie fait que les mouvements du cœur sont plus forts, néanmoins plus doux, en ce qu’ils paraissent plus justes étant communs dans les assemblées.

/ 267