Cet écrivain a poussé l’insolence jusqu’à prétendre que ce grand Roi était l’ami des jésuites, et comme un lâche hypocrite, il ose citer les propres expressions de ce bon prince, tandis que notre écrivain jésuite sait bien lui-même que la crainte seule avait arraché de tels compliments de la bouche de ce monarque effrayé du crédit des jésuites, puisqu’il avait traité avec eux comme de puissance à puissance, et qu’il espérait les ramener vers lui par la douceur ; mais ce fut bien en vain qu’il crut adoucir ces tigres féroces, altérés du sang des Bourbons. Trois fois ils firent couler le sang de l’ami du peuple, du grand Henri IV ; et enfin un scélérat fanatisé par les doctrines régicides des jésuites, s’arma d’un poignard parricide et arracha la vie au meilleur des rois. Et l’écrivain éhonté que je viens de citer, ose le présenter comme l’ami des jésuites ! […] Canning, ami des progrès de la civilisation du monde, et en continuant d’employer le grand levier populaire de la confiance générale, réussira, il n’en faut pas douter, même dans l’entreprise si difficile et si épineuse de l’émancipation des Grecs. […] Ce n’est pas tout encore, les disciples de saint Ignace, ainsi que leurs partisans serviles, leurs écrivains soudoyés, leurs gazetiers salariés, tous d’après le principe d’hypocrisie dont ils sont prédominés, semblent avoir épuisé les dénominations et les expressions les plus sacrées et les plus vénérées, pour en décorer le titre de leurs journaux et de leurs gazettes ; combien ne voit-on pas d’Amis de la religion et du roi, qui ne professent que des principes anti-chrétiens et régicides !
On va, selon vous, s’isoler au spectacle, on y va oublier ses proches, ses concitoyens et ses amis. […] Combien de moments dans la vie où l’homme le plus vertueux oublie ses compatriotes et ses amis sans les aimer moins ; et vous-même, Monsieur, n’auriez-vous renoncé à vivre avec les vôtres que pour y penser toujours ? […] qu’un bourgeois qui veut sortir de son état, avoir une femme de la Cour pour maîtresse, et un grand Seigneur pour ami, n’aura pour maîtresse qu’une femme perdue, et pour ami qu’un honnête voleur ; dans les scènes d’Harpagon et de son fils ? […] La seule chose que j’oserais blâmer dans le rôle du Misanthrope, c’est qu’Alceste n’a pas toujours tort d’être en colère contre l’ami raisonnable et Philosophe, que Molière a voulu lui opposer comme un modèle de la conduite qu’on doit tenir avec les hommes. […] » s’écrie l’Enfant prodigue, après avoir fait à son valet la peinture odieuse de l’ingratitude et de la dureté de ses anciens amis ; « Et les femmes ?
[NDE] 1712 : à vos amis, et plus encore à vos amies ; d.
Quelques amis se proposent de la jouer dans la maison du mari, lui donnent un rôle & un autre à sa femme. […] Le seul projet de celle-ci fait changer de résolution, par une mauvaise honte, le mari infidele qui avoit envie de se convertir, & rend inutiles tous les efforts d’un ami sage qui avoit agi avec succès. […] En voici de toute espèce, que l’on voit avec surprise, non seulement dans des domestiques & des amis petit-maîtres, on s’y attend, mais dans la bouche de Sophie, amie raisonnable, &, ce qui est tout-à-fait indécent, dans la bouche d’Argante père, qui au lieu de consoler, d’exhorter sa fille en père vertueux, se met du côté des railleurs, & conte ses prouesses galantes, dont il fait trophée ; ce qui révolte & scandalise par de mauvais exemples & de mauvais discours dans une personne si respectable, faite pour inspirer la vertu à ses enfans. […] La séparation se fait le lendemain des noces, chacun a son appartement, ses domestiques, sa table, ses amis. […] Elles sont moins gênées : le beaupère est méprisé, la bellesœur chassée, l’ami de la maison congédié, l’enfant livré à une nourrice ou à une gouvernante.
Elles en inspirent le goût à leur famille & à leurs amis, elles y attirent leurs amans, pour qui c’est le plus favorable & le plus ordinaire rendez-vous ; elles forment des troupes d’Acteurs & d’Actrices dans les maisons particulieres. […] On dit qu’en plusieurs autres villes, Bordeaux, Marseille, Rouen, les troupes des Comédiens jouissent des mêmes prérogatives, & en font part à leurs amies. […] ce sont vos concitoyennes, vos amies, vos parentes, votre fille, votre sœur, ce sont des filles d’une haute naissance, d’une fortune brillante, d’une beauté rare, d’un esprit supérieur, qui s’immolent pour Dieu. […] L’Ami des femmes, ouvrage ingénieux & sage, en parle ainsi : Nos spectacles semblent consacrés à perpétuer les mystères de la ridicule idolâtrie des femmes ; l’opéra sur-tout est une liturgie d’amour, pleine d’hymnes dévotes, & d’une dévotion bien chaude pour ce petit Dieu. […] Les femmes n’aimeront guère leur Ami, quoiqu’encore trop indulgent.
C'est au Protecteur des Arts, c’est à l’Ami des talents que j’offre l’Apologie de celui que j’exerce pour l’amusement de son auguste Cour ; quel moyen plus sûr de rendre mes arguments invincibles que de les décorer du nom de Votre Majesté ?