Les feuilles d’un arbre réfléchies sur les globules de l’air, me paraissent vertes ; et à travers les pores ou conduits d’un prisme, elles sont tout aussi véritablement rouges pour moi. […] [NDE] Dans son Effets de l'air sur le corps humain considéré dans le son, ou Discours sur le chant, Mézières dit qu'il avait soumis son ouvrage « aux lumières d'une personne savante et autorisée » et qu'il incorpore ses corrections ou changements en lettres italiques dans les Notes.
L’Académie de musique n’est autre chose que l’opéra, qui s’est donné ce nom brillant, & par là un air scientifique. […] Tout cela doit suivre la mesure, agir en cadence, entrer dans le goût, le mouvement d’un air, avec l’oreille la plus exacte & la plus prompte. […] L’Auteur du Mercure trouve mauvais qu’on mette l’hymen à côté du lascif par deux raisons très-fausses ; pour donner le change, par un air de pruderie, il prétend que le mot lascif emporte une chaleur & un emportement physique, & que le mariage est ordinairement tiede & indifférent. […] Le caractère des airs de danse de Rameau, dit encore Dorat, est une harmonie si impérieuse & si déterminante, qu’on n’y tient pas. Cela est vrai ; tout air de danse entraîne naurellement à danser.
J’ai vu l’homme du monde le plus fier prendre des airs modestes après la comédie du glorieux. […] Il leur en fait un mérite, un air de dignité, un devoir d’état, un apanage de naissance. […] Il y est même beaucoup moins répandu & fréquenté qu’en France, où chaque bourgade croit du bel air de jouer la comédie, sans penser qu’elle la donne en la jouant.
Qu’un air d’importance qui, comme un Ministre d’État, peut à peine respirer, parce que l’une dans l’autre, il y a une piéce à lire chaque mois. […] C’est là que du haut de son fauteuil, l’un d’un air indifférent, l’autre d’un regard dédaigneux, tantôt d’un souris malin, tantôt d’un ait de compassion, celui-ci par des sarcasmes, un autre avec des injures, accablent l’auteur tremblant & à demi mort, attend comme un criminel sur la scélette, sa destinée de cette cour altiere. […] Sans doute la fréquentation des gens d’esprit, les beaux vers qu’ils apprennent par cœur, & qu’ils récitent, donnent à quelques-uns un vernis, un air, un jargon leur forme un ton qui a quelque chose d’élégant & de noble.
Je trouve dans un seul Air de l’Alceste, un précis de toute la morale de ces Poèmes : Straton.
Bien loin d’instruire et de reprendre les Grands, le théâtre entretient, flatte, augmente tous leurs défauts, oisiveté, paresse, frivolité, raillerie, mollesse, faste, luxe, hauteur, ambition, dissimulation, intrigue, etc. bien plus dangereusement que pour la bourgeoisie et le peuple, parce qu’il leur en fait un mérite, un air de dignité, un devoir d’état, un apanage de la naissance, surtout il nourrit leur vanité. […] Les Comédiens y prennent des airs de grandeur, un ton de fierté, un goût de luxe, un esprit de profusion ruineux et ridicule. […] Un Comédien affectant de grands airs, parlant de ses gens, de ses équipages, de ses bijoux, le disputant à ce qu’il y a de plus élevé, se familiarisant avec lui ; une Actrice enseignant à une nouvelle débutante ce jargon méprisant, ces démarches altières, etc. tout cela vaudrait bien le ridicule de M. […] Ils ne réussissent que mieux ; outre la foule des libertins qui savent bien à quoi s’en tenir, ils attirent les honnêtes gens dont cet air de modestie diminue les justes alarmes.