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89. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Je les invite à écouter les leçons qu’il leur donne & dans l’Art d’aimer & dans le Remède de l’Amour. […] Aime-t-on la science légère qui éfleure tout, les Héros de tous les temps, sur-tout des temps fabuleux, remplissent la scène & les coulisses. […] Elles s’étoient enivrées de ses plaisirs, le regardant comme leur Dieu, & elles n’avoient jamais aimé qu’elles mêmes. […] Le goût de la liberté séduit tout : l’obligation de s’aimer toute la vie est un esclavage effrayant. […] Elles n’aiment pas moins les hommes, ne leur tendent pas moins de pièges, triomphent des passions qu’elles inspirent, veulent être de tout.

90. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

L’homme se plaît, il est vrai, à être occupé d’un objet qui ne lui fait acheter par aucune contention pénible l’agrément d’en jouir ; mais il aime infiniment plus ce qui excite dans son ame des passions séduisantes, dont l’impression le charme par un trouble passager qui se fait sentir sans se faire craindre. […]  : ce sont ces miseres mêmes, qu’on aime à y voir & à y sentir. […] Nous aimons à prévoir les événements qui doivent arriver, par le désir que nous avons de tout connoître, & de satisfaire la curiosité de notre esprit. Nous aimons aussi à être surpris par un événement imprévû, lorsqu’il n’a rien qui nous afflige, ou qui nous menace personnellement, & cette inclination est l’effet du goût que nous avons pour tout ce qui est nouveau ; non-seulement notre ame se plaît à être attentive, mais elle aime le changement dans les objets de son attention, la variété la délasse. […] Quoique nous aimions en général à remarquer & à exprimer des rapports, ils ne nous plaisent pas tous également, & cette différence vient de celle des objets entre lesquels nous les appercevons.

91. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Son penchant dominant étoit plus la volupté que l’ambition, comme il le dit au commencement de son poëme de l’Art d’aimer. […] L’Amour m’inspire, il m’apprend comme on aime. […] Le Sieur Bernard est plus vif, craint moins l’étude & le travail ; il paroît même aimer ce travail & cette étude. […] Le théatre n’est que l’art d’aimer décousu, l’art d’aimer n’est que le théatre mis en ordre. […] Le poëte avoit d’ailleurs de quoi se faire aimer.

92. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Elle aime à dépenser, je contente ses vœux. […] Moliere aime les fuites des filles avec leurs amans. […] Le grand grief de la Moliere étoit que son jaloux entretenoit dans sa maison, à la barbe de sa moitié, la de Brie autre Comédienne, qu’il avoit aimée en même temps que la Bejart, amenée à Paris, & incorporée dans sa troupe. […] Tout se rend à la religion, parce qu’on la croit & qu’on l’aime. […] joindre l’usage des plaisirs permis avec l’éloignement parfait des illicites, la modération avec la liberté, le soin des biens au détachement du cœur : aimer tendrement sa compagne, sans partager ses défauts.

93. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Ce n’est pas tout, ajoute-t-elle : Lorsque vous serez mon époux, Afin que je vous aime, De tems-en-tems absentez-vous. […] Elle répond sans s’éffrayer ; « ce qu’on fait quand on aime ». Caliston se justifie d’oser aimer la Statue, par ce couplet : Ne dois-je pas être aimé d’elle ? […] La bonne Jacinte répond en femme complaisante ; Ah, vous aimez l’amour badin ! […] Je t’aimerai tant, tant, Lui disais-je, ma brunette.

94. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

De là vient qu’ils s’élèvent contre ceux qui leur représentent leurs vices et leurs passions injustes, ils les fuient, ils les évitent, et ne les peuvent supporter de peur que la vérité connue, ne les force d’abandonner ce qu’ils aiment. Ainsi ceux qui aiment les jeux, le bal, la comédie, et qui suivent le luxe et les vanités du siècle, ne veulent point entendre traiter chrétiennement ces matières, afin de pécher plus librement et sans inquiétude, et comme leur goût est dépravé, ils trouvent de l’amertume dans les viandes les plus douces. […] Serait-il possible que vous n’eussiez pas en exécration une chose qui a été si nuisible à toute l’Eglise, qui a tant affligé Jésus-Christ par la mort d’un homme qu’il aimait ? […] Samson le plus fort de tous entre les mains de ses ennemis, devint le plus faible entre les bras de Dalila, qu’il aimait passionnément. […] Mais, répondrez-vous, toujours vivre sans plaisir, ce n’est pas vivre, j’aimerais autant mourir, car la vie Chrétienne n’est qu’une mort continuelle.

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