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310. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

« On ne peut pas aimer le peril, & n’y pas périr. » C’est une illusion : car c’est se trop flâter, que de s’imaginer, qu’étant dans un lieu glissant sur le bord d’un precipice on se soûtiendra, lorsque tout ce qui nous environne, nous pousse. […] Qu’une Dame, dont la malheureuse tâche est de se faire aimer jusqu’à la passion, qui n’est pas honteuse de permettre cent legéres libertés ; qu’une Dame, dont les yeux, les paroles, les habits, l’air vain & coquet cinquante fois par jour étudié au miroir montrent, qu’elle n’a aucun soin de son salut, aille à la Comedie : elle ne sera coupable que de ses propres pechés : mais celles, que vous me peignez en vôtre lettre, ont assez de reputation de vertu, pour servir par leur exemple de prétexte aux autres, qui s’exposent évidemment au peché : & par consequent on ne peut plus doûter qu’elles ne pechent, quand elles vont à la Comedie ; & que les Anges Gardiens des personnes, auxquelles elles auront été une occasion de chute, n’en demandent un jour vengeance à la Justice Divine. […] Oserois-je le dire, Madame, à vous, qui l’aimez tant pour sa douceur & pour sa politesse ?

311. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Ces Messieurs aiment trop leur intérêt pour suivre de sitôt un tel projet.

312. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde.

313. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Pour se livrer à l’envie, à la vengeance, à la colère, au soupçon, etc. il est nécessaire d’être mal né, d’avoir un mauvais caractère et souvent le cœur corrompu : pour aimer il suffit d’être homme.

314. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

La crotte la diminue en couvrant la nudité ; les voiles épais lui déplaisent ; il n’aime que les gaze légeres qui laissent voir le nud : voilà toute la réforme & la décence du théatre, & des écrits modernes. […] Voici ce qui fait à ses yeux le mérite de Lucien : J’aime sur-tout le dedain philosophique, cette noble independance qui ne plie que sous le joug de la raison. […] Que je regrette ton genie, ton abandon, ta bonhommie, j’ai, comme toi, bien du loisir, avec beaucoup d’entousiasme, comme toi, j’aime le plaisir, & là finis la ressemblance ; que le temps me laisse mes jeux, & qu’il emporte mes ouvrages. […] On rapporte cela pour prouver que Dorat aime jusqu’à ses rivaux, évite toute satyre.

315. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Je connais un Poète qui est en cela de meilleure foi que notre Théologien, il reconnaît que nos Spectacles attendrissent les cœurs, et qu’on y apprend à aimer ce qu’il serait à propos qu’on n’aimât point. […] Où est l’homme sage qui voudra s’exposer à perdre la paix intérieure, et à éteindre l’esprit qui anime un vrai Chrétien, pour un divertissement frivole  N'est-il pas écrit que celui qui aime le danger y périra ? […] Tout ce qu’on peut faire pour l’obliger, c’est de ne le point regarder comme Casuiste ni relâché, ni sévère, ni modéré ; et de croire ou ne croire pas « trahir la vérité », ni « blesser » personne, en voulant mettre celle de son ami dans « un plein repos » : mais que malheureusement il se trompe et qui pis est : qu’il semble aimer son erreur.

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