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65. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

L’art de l’Auteur dramatique ne se borne cependant pas, comme celui du Comédien, à faire un beau tableau, à l’animer, à le bien colorier, à le rendre agréable, frappant, achevé. […] La cinquième est peut-être la plus agréable espèce de Comédie. […] La neuvième offre une agréable variété ; on peut mettre les Pièces de ce genre dans la bouche des nouveaux Acteurs, mais en modérant un peu ce qu’elles ont de trop sémillant, de trop vif. […] La onzième, composée des Comédies-Farces, offre quelquefois un délassement agréable ; on peut la tolérer, en châtiant les indécences d’action, de geste & de discours, s’il s’en trouvait. […] Il arrive de-là que l’attention à former la jeunesse, à l’assouplir par les Exercices agréables, n’est pas assez générale.

66. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

C’était un homme élégant et agréable, vir elegans et jocundus (un petit maître), un homme exercé par le cothurne Français, Gallicano cothurno exercitatus (un Comédien), qui pérora d’une manière facétieuse, facete peroravit (en plaisantant légèrement). […] Il dit que cet Evêque était un homme « poli, agréable, qui avait l’air tout à fait Français, et parla d’une manière également forte et agréable », ce qui ne rend point du tout le cothurno Gallicano exercitatus facete peroravit, à moins que Maimbourg ne pense que l’air Français est un air de théâtre, qu’un homme poli et agréable est un Comédien, et que les facéties sont des traits de force.

67. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Il s’ensuivra seulement que les Auteurs dramatiques n’auront réellement mérité de leur patrie, que lorsqu’ils auront joint l’utile à l’agréable. […] Pour se permettre des digressions, il faudrait avoir le talent de les rendre intéressantes, instructives, ou agréables. […] D’abord, je conviens que je suis un de ces partisans du théâtre, qui vous diront que si les Auteurs abusent du pouvoir d’émouvoir les cœurs, cette faute doit être attribuée aux Artistes, et nullement à l’art même : et j’avoue qu’en consultant mon cœur, à la fin de plusieurs pièces dramatiques, je me suis senti plus disposé à régler mes passions, qu’après avoir lu tous les Moralistes anciens et modernes : j’avoue aussi ingénument que je ne conçois pas comment « le théâtre purge les passions qu’on n’a pas, et fomente celles qu’on a. » Cette métaphysique est trop au-dessus de mon faible entendement : je la respecte donc, et me contente de prouver qu’il purge en nous les passions, que nous avons, par des moyens plus sûrs, quoique plus agréables, qu’aucun de ceux qu’ont employés tous les Philosophes, et tous les Ecrivains sacrés et profanes. […] Il suffit de montrer des pièces qui soient et agréables et utiles, de trouver des Auteurs qui aient su plaire et instruire, pour que l’on tire des faits ces deux conclusions : l’une, qu’il est des moyens employés par les Poètes dramatiques, pour purger en nous les passions ; l’autre, que les Auteurs, qui se contentent de plaire, négligent l’objet le plus noble de leur art.

68. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Tout en est mauvais et pernicieux (de la Comédie), tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; et les plaisirs même du Comique étant fondés sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs. […] « Dans une grande ville pleine de gens intrigants, désœuvrés, sans religion, sans principes, dont l’imagination dépravée par l’oisiveté, la fainéantise, par l’amour du plaisir, et par de grands besoins, n’engendre que des monstres, et n’inspire que des forfaits ; dans les grandes villes où les mœurs et l’honneur ne sont rien, parce que chacun dérobant aisément sa conduite aux yeux du public, ne se montre que par son crédit, et n’est estimé que par ses richesses ; la Police ne saurait trop multiplier les plaisirs permis, ni trop s’appliquer à les rendre agréables, pour ôter aux particuliers la tentation d’en chercher de plus dangereux. […] Rendre ridicule les vices et les défauts, ce qui est l’effet du Comique, c’est fortifier et rendre agréables les vices du cœur humain.

69. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Avis au lecteur. » pp. -

Si le premier est d'un style partout élevé avec beaucoup d'élégance et de justesse ; le dernier a beaucoup d'endroits qui feront reconnaître qu'il vient de la même origine ; et si le dernier est rempli d'une doctrine curieuse, et de difficile recherche, on se peut souvenir que le premier a toujours eu quelques principes savants et singuliers pour le fondement des plus agréables choses qu'il contient.

70. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVIII. Sentiment d’Aristote.  » pp. 66-68

, que « l’action suit de près le discours, et qu’on se laisse aisément gagner aux choses dont on aime l’expression »: maxime importante dans la vie, et qui donne l’exclusion aux sentiments agréables qui font maintenant le fond et le sujet favori de nos pièces de théâtre.

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