L’Amour d’Eudoxe et d’Héraclius est traité dans cette Tragédie avec un ménagement extraordinaire ; à peine en parle-t-on : à l’exception de la première Scène du quatrième Acte, où il n’est question cependant que de l’importante affaire de la reconnaissance du fils de Maurice, ces Amants ne se trouvent jamais tête à tête sur le Théâtre pour parler de leurs amours.
La gloire d’avoir une cour qui flatte leurs passions, est le seul objet qui fixe leur esprit ; & les maris sont négligés, méprisés, & presque toujours déshonorés, ou deviennent eux-mêmes les adorateurs des héroïnes des coulisses, qu’une affaire de cœur n’effarouche point, & qui sont ordinairement femmes de tous les maris.
La gravité & le ridicule, les affaires importantes & les jeux d’enfans, la magistrature & la comédie, la pourpre & un jeu de cartes, la morgue & les petitesses, les hauteurs & les bassesses, le bel esprit & les platitudes, &c. sont des pieces de tous les jours.
Thomas jusqu’à nos jours, & rapporte l’affaire du P.
Au lieu d’improuver ces divertissemens publics, il serait à desirer qu’on les protégeât plus spécialement, qu’on les annoblît, qu’on en fît, comme chez les Grecs & les Romains, une affaire d’Etat ; que, s’il était possible, le Citoyen y fût admis sans paraître contribuer en rien à la dépense*.
Un philosophe, un homme libre, voit nécessairement plus de défauts dans son ami, que nous n’en voyons dans celui que le plaisir offre à nos cœurs dans le tourbillon des amusements et des affaires.