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399. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Dans les états de Blois tenus en 1588, le roi Henri III fait signifier au clergé qu’il ait à rentrer dans la discipline qui lui est propre, pag. 332*.

400. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Les choses étant dans cet état, et pendant ce dévotieux entretien, notre Cagot s’approchant toujours de la Dame, même sans y penser à ce qu’il semble, à mesure qu’elle s’éloigne ; enfin il lui prend la main, comme par manière de geste, et pour lui faire quelque protestation qui exige d’elle une attention particulière, et tenant cette main, il la presse si fort entre les siennes, qu’elle est contrainte de lui dire « que vous me serrez fort » : à quoi il répond soudain à propos de ce qu’il disait, se recueillant et s’apercevant de son transport : « c’est par excès de zèle ». […] Il répond, en se disposant pourtant à lui obéir, que « son mari est un fat, un homme préoccupé » jusqu’à l’extravagance, et de sorte, « qu’il est dans un état à tout voir sans rien croire ». […] Je réponds à cela, que l’excès de Ridicule que ces manières ont dans Panulphe, fait que toutes les fois qu’elles se présenteront au Spectateur dans quelque autre occasion, elles lui sembleront assurément ridicules, quoique peut-être elles ne le seront pas tant dans cet autre sujet que dans Panulphe : mais c’est que l’âme, naturellement avide de joie, se laisse ravir nécessairement à la première vue des choses qu’elle a conçues une fois comme extrêmement ridicules, et qui lui rafraîchissent l’idée du plaisir très sensible qu’elle a goûté cette première fois : or, dans cet état l’âme n’est pas capable de faire la différence du sujet où elle voit ces objets ridicules, avec celui où elle les a premièrement vus. […] La raison en est, que comme il n’y a rien qui nous plaise tant à voir en autrui, qu’un sentiment passionné ; ce qui est peut-être le plus grand principe de la véritable Rhétorique ; aussi n’y a-t-il rien qui déplaise plus que la froideur et l’apathie qui accompagne le sentiment de ridicule, surtout dans une personne qu’on aime : de sorte qu’il est plus avantageux d’en être haï ; parce que,quelque passion qu’une femme ait pour vous, elle est toujours favorable, étant toujours une marque que vous êtes capable de la toucher, qu’elle vous estime, et qu’elle est bien aise que vous l’aimiez ; au lieu que ne la toucher point du tout, et lui être indifférent, à plus forte raison lui paraître méprisable, pour peu que ce soit, c’est toujours être à son égard dans un néant le plus cruel du monde, quand elle est tout au vôtre : de sorte que, pour peu qu’un homme ait de courage ou d’autre voie ouverte pour revenir à la liberté et à la raison, la moindre marque qu’il aura de paraître ridicule, le guérira absolument, ou du moins le troublera, et le mettra en désordre, et par conséquent hors d’état de pousser une femme à bout pour cette fois, et elle de même en sûreté quant à lui ; ce qui est le but de ma réflexion.

401. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Il fut engagé dès la première jeunesse dans l’état Ecclésiastique : et quoiqu’il reconnut assez qu’il n’y était point appelé, il y demeura jusqu’à la vingt-quatrième année de son âge, que Dieu le fit entrer dans l’état du mariage, où il l’appelait, prenant le soin de lui choisir une sage et vertueuse compagne pour l’aider à se conduire : « Faciamus ei adjutorium simile sibi. […] Je l’ai vu souvent déplorer l’état de ceux qui en retiennent plusieurs, quoique simples, l’un étant suffisant pour les entretenir selon les bornes de la tempérance Ecclésiastique. […] , où l’on commence à entrer dans l’état d’homme parfait, et où l’on est capable de soutenir la violence des persécutions qui nous viennent de la part des hommes, et de résister à toutes les tempêtes que le monde peut exciter contre nous. […] Bientôt après le travail excessif qu’il avait pris en l’état où il était, et le soin des affaires échauffèrent tellement son poumon, que la fièvre le prit avec des accès, et des douleurs si violentes qu’il fut à l’extrémité. […] Au lieu que dans un état, où il n’y aurait que des personnes de probité, et d’honnêtes gens, on n’eût pas dû même les mettre au rang des choses humaines.

402. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Mais êtes-vous en état de les lire, & de les entendre mieux, que le grand Bossuet ? […] Permettez que je vous fasse ici une question… Ces arbitres, ces hommes immortels &c &c, sont-ils en état de prononcer sur la cause des spectacles, ou ne le sont-ils pas ? […] Nos spectacles, dans leur état actuel, ne sont pas, à beaucoup près, des lieux surs pour la vertu, dit M. de Pompignan, dans sa lettre à Mr. […] Un pécheur, qui reçoit l’absolution dans cet état, généralement parlant, devient coupable d’un sacrilége, & il en fait un second, s’il approche de la Ste. […] Illicités & criminels, parce que ceux qui y vont de plein gré, contribuent à entretenir des freres, dans un état habituel de damnation, & qu’on ne peut contribuer, ni par argent, ni autrement, à l’entretien de ces malheureux, sans partager le mal qu’ils causent & qu’ils font.

403. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Pour les Pères, c’est à vous de nous les citer, c’est à vous, ou à vos amis de nous convaincre par une foule de passages que l’Église nous interdit absolument la Comédie en l’état qu’elle est, alors nous cesserons d’y aller, et nous attendrons patiemment que le temps vienne de mettre les Jésuites sur le théâtre.

404. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

A l’égard du spectacle de l’Opéra, je crois qu’il n’est pas impossible d’en faire peu à peu quelque chose d’utile pour les mœurs ; j’avoue cependant que la chose me paraît très difficile en l’état de corruption et de mollesse où il est de mon temps ; mais après tout il ne faut à l’Académie des spectacles pour en venir à bout que deux moyens, le premier d’avoir un but certain où l’on vise, c’est de faire servir la musique et la poésie non à amollir les mœurs par la volupté, mais à les rendre vertueuses par l’amour de la gloire ; le second c’est de faire en sorte que ce perfectionnement soit presque insensible, car pour nous guérir de la mollesse, maladie enracinée depuis longtemps dans notre nation par une longue habitude, il faut pour ne nous pas révolter se servir d’une méthode qui procède par degrés presque insensibles, et je ne désespère pas que nos successeurs n’entendent chanter avec plus de plaisir les sentiments et les actions des grands hommes, que les maximes honteuses de la mollesse et les sentiments extravagants qu’inspire l’ivresse de l’amour.

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