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78. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Dites-moi, continue Tertullien, si ce sont vos Dieux dont vous vous moquez, ou les Acteurs qui les représentent, et leurs infâmes aventures : « Utrum Deos an Mimos in jocis et strophis rideatis. […] Mais le théâtre est bien plus infâme que le cirque par le vice : « Nunc transimus ad scenicos ludos, à loci vitio ». […] Ces mêmes Magistrats qui donnent des spectacles au peuple, dégradent un métier dont ils font tant de cas, déclarent infâme, chassent du Sénat, du barreau, de la tribune, de l'ordre équestre, privent de tous les honneurs, les Comédiens, Gladiateurs, Athlètes, qu'ils aiment éperduement, auxquels ils se livrent par des crimes qu'eux-mêmes punissent.

79. (1647) Traité des théâtres pp. -

Les Lois donc réduisant là ceux qui montaient sur les Théâtres, et les flétrissant ainsi, semblaient avoir voulu pourvoir à ce qu’aucun ne suivît une profession, qui les rendait infâmes et déshonorés. […] Sous les Empereurs Chrétiens, cette même Loi, qui déclarait infâmes ceux qui montaient sur le Théâtre ayant retenu sa vigueur, Nous trouvons en la Constitution 115, que si un fils, malgré le Père, se jetait entre les Comédiens, il était en sa puissance de l’exhéréderbl. […] Tout cela étant constant, je demande quel jugement on doit faire des Théâtres, et si on les peut tenir pour honnêtes, puis que ceux qui y montent sont marqués comme gens infâmes, et indignes de tenir rang entre les Citoyens. […] 2. d’une concession à une jeunesse honnête, pour s’exercer, à l’aveu d’une profession laquelle ceux qui suivent sont déclarés infâmes ? […] Nous avons produit des Lois civiles qui déclarent infâmes tous ceux qui s’en mêlent. 6.

80. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Et certes il n'y avait point d'apparence de souffrir que des âmes qui venaient de se purifier de leurs vieilles corruptions, qui s'étaient sanctifiées dans les eaux du Baptême, qui étaient parvenues à la connaissance du vrai Dieu, et qui par les mouvements du Saint Esprit, et en la présence des Anges avaient renoncé courageusement à Satan, à son service, et à toutes ses pompes ; que ces Ames, dis-je, témoignassent encore cette inclination à leurs premières impiétés, qu'elles fussent tous les jours abandonnées au culte des Idoles, qu'elles reconnussent un Bacchus et une Vénus, infâmes protecteurs des Ivrognes et des Débauchés, pour des puissances Divines, et qu'à la vue de tout un peuple, et à la face du Ciel et de la Terre, elles retournassent au service des Démons, dans le plus superbe lieu de leur Empire, et dans la plus glorieuse pompe que la superstition leur ait jamais consacrée. […] Qui peut ignorer quels sont les esprits à qui ces infâmes donnent du plaisir, s'il ignore qu'il y a de ces Esprits immondes, qui trompent les hommes sous le faux titre de Dieux Serm. 8.

81. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 2. SIECLE. » pp. 81-106

Mais n'est-ce pas quelque infâme qui se masque du visage de votre Dieu ? […] Les Auteurs des Spectacles, et ceux qui sont chargés de les faire représenter abaissent autant les Comédiens, qu'ils relèvent la Comédie; ils les déclarent infâmes par leurs Edits, ils leur font changer d'état pour les exclure de la Cour, du Barreau, du Senat et de l'Ordre des Chevaliers; ils les privent de tous honneurs, et de toutes dignités.

82. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Et comme autrefois après que l’on eût fait plusieurs lois, pour arrêter le désespoir des Vierges Milésiennes, qui se précipitaient à la mort, voyant qu’on n’en pouvait venir à bout : Les Magistrats s’avisèrent de publier un Edit, qui déclarait infâmes ces filles et les exposait à la peine d’une honteuse nudité après leur mortc. […] Tout travail mérite récompense ; et qui ne voit qu’il faudrait détruire le commerce, si les choses se donnaient pour rien : au contraire, il faudrait avouer que les Comédiens seraient infâmes, s’ils prenaient votre argent sans vous donner du plaisir, ou s’ils vous donnaient du plaisir pour rien, qui ne les estimerait gens pleins de grand loisir ?

83. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Et si ce métier eût été réputé infâme, comment aurait-on pu honorer et récompenser l’art de le bien exercer ? […] Et on laisse vomir, imprimer, et distribuer au Citoyen de Genève, des libelles infâmes, contre ce qu’il y a de plus respectable dans les Nations !

84. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Jules-Romain, peintre célebre, profana son pinceau en peignant seize attitudes de la plus infâme lubricité ; & Marc Raimondi les grava pour en répandre par-tout les estampes, comme les Carraches ont étalé toutes sortes d’obscénités dans la galerie des Médicis à Florence. […] Il est vrai que ces productions faites invitâ minervâ, pour de l’argent ou par hypocrisie, pour s’excuser de ses infâmes ragiona menti, étoient si mal écrits qu’ils déplurent à tout le monde, & sur-tout à l’Inquisition, qui les condamna comme hérétiques. […] Il s’applaudissoit de ses infâmes succès, comme une actrice de ses conquêtes. […] Son buste est d’un côté, & de l’autre une figure infâme, avec ces paroles : totus in toto, & totus in quâlibet parte . […] Il composoit dans la même vue des livres de dévotion, qu’il dédioit à des personnes pieuses, pour attraper quelque récompense ; & dans le même temps il en composoit d’infâmes, qu’il dédioit à des courtisannes.

85. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « MANDEMENT  du Chapitre d’Auxerre, Touchant la Comédie. » pp. 51-58

  A ces causes, en nous conformant au Rituel, & aux Ordonnaces Synodales de ce Diocèse, Nous ordonnons aux Curés, Confesseurs & Prédicateurs de la Ville & Faux-bourgs d’Auxerre, d’instruire en public & en particulier, tous les Fidéles de l’un & de l’autre sexe, de l’obligation où ils sont de s’abstenir de divertissemens si préjudiciables à leur salut ; & de n’avoir aucune société avec des gens, que les loix ecclésiastiques & civiles ont toujours regardés comme infâmes.

86. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

D’une Vénus infâme adorateurs fidèles, Leurs flammes n’étaient point honteuses, criminelles : L’amour le plus indigne, et le plus vicieux Avait, pour s’excuser, l’exemple de leurs Dieux.

87. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

Les unes ne les admettent point à la participation des Sacrements, et les autres les déclarent infâmes.

88. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Comment voulez-vous que ces personnes, qui la composent, qui ont la même passion infiniment plus vive et plus ardente, dont le corps est nourri si délicatement, vêtu avec tant de mollesse, et de luxe, assiégées de jeunes gens, qui abandonnent tous leur sens, pour en boire le poison avec plus de liberté, qui jettent mille regards malhonnêtes, leurs yeux étant comme des canaux voluptueux par où passe l’amour, et comme les ambassadeurs de cette infâme passion, qui ont des entretiens pleins de tendresse, et souvent pleins de dissolutions : quand il ne se passerait point autre chose, pouvez-vous dire en bonne foi, que les uns et les autres sont chastes ? […] Les infâmes privautés, auxquelles la danse donne occasion par le mélange de deux sexes, ne donnent-ils pas un juste sujet de craindre pour la pudeur des Filles qui s’y adonnent ? […] les appelle des actions infâmes.

89. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

quelque chose de si horrible et de si infâme que la Comédie, comme on la jouait du temps de nos pères, qu’il n’y a personne à l’heure qu’il est, qui ne la condamnât, comme ils ont fait. […] En effet, supposé que les Pièces qu’on joue présentement ne soient pas à beaucoup près si infâmes, que l’étaient celles du temps passé ; supposé que les expressions en soient honnêtes ; que les Acteurs en soient sages, retenus et circonspects dans tous leurs gestes et leurs postures ; la manière de traiter les passions, et de tâcher de les allumer dans le cœur des Spectateurs, n’est-elle pas toujours la même ? […] « Ainsi c’est une chose infâme, Femmes Savantes.

90. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

La société des Comédiens a toujours paru si dangereuse et si déshonorante pour les Magistrats, que la loi Romaine leur défend d’aller jamais dans leurs maisons, non plus que dans celles des personnes infâmes (Tacit. […] Peut-il paraître au théâtre, que son état même l’oblige de proscrire, sans être censé l’autoriser, sans jeter dans la tristesse les gens de bien qui voient mépriser la vertu et triompher le vice, et remplir de joie les méchants, qui ont droit de s’autoriser dans leurs désordres par de si grands exemples, et sans tendre des pièges aux âmes faibles, dont on affaiblit les remords, et donner de l’audace aux Comédiens, dont on entretient et accrédite l’infâme profession par la même autorité qui l’a couverte d’infamie ? […] Elle nous fait voir, dit-on, que c’est depuis peu de temps seulement que les Ministres de l’Eglise usent envers la société d’une autorité arbitraire. » Enfin on tire une fausse conséquence de cette maxime vraie en matière criminelle « non bis in idem : Si l’Acteur et l’Auteur, dit-on, sont infâmes dans l’ordre des lois, il résulte de cette peine d’infamie, que la peine de la loi contre un délit détruit toute autre peine, parce qu’on ne doit jamais punir deux fois pour le même délit. ».

91. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

interdit la Communion à ceux qui jouaient sur le Théâtre, il ne parle que des Histrions, et montre assez clairement qu'il n'entend par là que ces Bouffons infâmes que les paroles et les postures rendaient odieux à tous ceux qui conservaient les moindres restes de l'honnêteté.

92. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Loin d’y garder les bienséances, la pudeur y était offensée par des postures infâmes et par des représentations que les gens les plus déréglés, s’ils ne sont pas de la lie du peuple, condamneraient eux-mêmes aujourd’hui.

93. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Tant de moyens de répression, seront véritablement infaillibles pour donner raison au jésuitisme, et pour imposer silence aux courageux adversaires, des infâmes casuistes de la société ignacienne, qui n’ont cessé et ne cessent encore de prêcher la morale la plus dépravée, et d’autoriser le régicide. […] Les sentences de cet infâme tribunal, ne seraient soumises ni à une cour d’appel, ni à une cour de cassation.

94. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

, 1. par le jugement que les hommes font de ceux qui les représentent, et qui passent dans leur esprit pour des gens infâmes Chap. […] Paul, l’attachement que l’on a aux richesses est une espèce d’idolâtrie ; celui que l’on a au plaisir en est une d’autant plus dangereuse, qu’elle engage l’homme à se sacrifier lui-même à la volupté, qui est la plus infâme de toutes les idoles.

95. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

par une Ordonnance de l’an 789. les mit au nombre des personnes infâmes, et auxquelles il n’était pas permis de former aucune accusation en Justice.

96. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Après que les lois Romaines ont mis au nombre des infâmes, ceux qui représentent des comédies pour donner du plaisir au Peuple ; après que les lois Ecclésiastiques les ont chassés des divins mystères, comme des profanes, comme des maîtres d’impudicité et des ministres d’enfer, je ne sais quel jugement on doit faire de leurs auditeurs, et je me figure que comme en la magie, la peine de ceux qui les écoutent, et qui les enseignent serait égale, si la corruption de notre siècle, n’avait rendu ce mal trop commun Lib.

97. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Enfin, on tire une fausse conséquence de cette maxime vrai en matiere criminelle, non bis in idem, « Si l’Acteur & l’Auteur sont infâmes, dit-on , dans l’ordre des Loix, il resulte de cette peine d’infamie, que la peine de la Loi contre un délit, détruit toute autre peine ; parce que la régle est certaine, qu’on ne doit jamais punir deux fois pour le même délit.

98. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Le démon peut agir sur les corps ; il l’a fait plusieurs fois lorsque Dieu le lui a permis : l’ancien & le nouveau Testament en rapportent beaucoup d’exemples ; l’Eglise en est persuadée, les prieres, les exorcismes, qui sont de la plus haute antiquité, ne permettent pas d’en douter : mais les circonstances ridicules, infâmes, extravagantes qu’on y ajoute, ne portent sur aucune autorité, l’Ecriture n’en rapporte aucune, l’Eglise les condamne.

99. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

On les exclut des Ordres Sacrés comme des personnes infâmes, et on leur refuse la sépulture Ecclésiastique.

100. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Ces gens-là étant, déclarés infâmes, comme ils sont, dit-il, il les faut chasser.

101. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

Lorsque les prêtres sont parvenus à augmenter leur action sur les citoyens au mépris des lois civiles, ils finissent par atteindre la personne des rois ; et tel prince qui leur abandonne une certaine autorité sur ses sujets, doit trembler que cette même autorité ne parvienne un jour à saper les fondements de sa puissance, et à le précipiter lui-même par un parricide infâme dans l’horreur de la mort.

102. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Rousseau dit4 que quand une Française croit chanter, elle aboie5 ; que la Comédie est infâme par sa nature, et que les Acteurs et les Spectateurs sont tous des scélérats dignes du gibet.

103. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Ne me dites pas que Tertullien ne parle que des Spectacles infâmes. […] Quoiqu’il en soit, ils sont toujours exclus des Charges publiques, l’Eglise les regarde et les traite comme des Excommuniés, et le Public comme des Infâmes. […] Je dis plus encore, à savoir, que les Comédiens se regardent eux-mêmes comme infâmes, qu’ils ont pour la plupart de l’horreur et du mépris pour leur profession. […] Mais ce Prêtre se servit de la réponse pour le Confondre, et lui dit qu’il ne devait pas être surpris si dans le monde on avait un si grand mépris pour sa profession, et qu’on la regardât comme infâme, puisque lui-même n’en avait pas d’autres sentiments. […] Il ne dit pas ni que ces Spectacles fussent infâmes, ni que les Chrétiens y passassent les jours entiers ; mais vous supposez toujours que tous les Spectacles des Anciens étaient infâmes, et j’ai prouvé le contraire.

104. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 111 Le principe pernicieux qui consiste à ne point divulguer les actes d’immoralité des prêtres, est inscrit positivement, dans les constitutions de l’infâme société des jésuites. […] Page 151 Origine de la doctrine infâme des régicides.

105. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Les contes & la plupart des œuvres de Dorat sont beaucoup plus licencieux que les contes de Lafontaine ; c’est une vraie nudité, une infâme obscénité, en style plus élégant que Marot, Regnier, & Rabelais, mais plus dangereux ; il ne s’en cache pas, la modestie lui est inconnue ; on n’a pas besoin de savoir qu’il étoit livré au théatre & aux Actrices ; son style, selon l’expression de Boileau, se sent des lieux que frequentoit l’Auteur ; il allarme souvent les oreilles pudiques . […] C’est une lettre de Beelzébuth à l’occasion du Poëme infâme de la Pucelle, écrite du fonds des enfers à Voltaire son premier ministre, où l’irreligion & les mœurs sont tournées en décision. […] Les Baisers & le Mois de mai sont deux Poëmes infâmes du sieur Dorat, une suite des tableaux obscenes & des nudités a demi gazées par un langage élégant & des vers faciles, une imagination riante qui assaisonne le vice & le fait boire à longs traits.

106. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

FIN L’infâme troupe en France condamnée, Et malgré France en France ramenée, Entreprenant Salmonée imiter, Dedans Lyon voulut Dieu dépiter, Contrefaisant son magnifique ouvrage: Mais le loyer de ce félon ouvrage, Fut, est, sera honte et destruction De Salmonée et de sa nation.

107. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

de Sénancourt ne sait donc pas que ce principe qu’il professe, se trouve inscrit positivement et clairement dans les constitutions de l’infâme société des jésuites dont on ne saurait trop dévoiler les doctrines fausses et horribles ainsi que tant d’auteurs l’ont prouvé et pour ainsi dire inutilement, tant est grande leur influence !

108. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Mais un Comédien n’a point d’existence civile, il est incapable de toutes les charges, il est infâme par toutes les loix. […] A la bonne heure, la contradiction entre les pieces de Théatre est commune : mais il est inexcusable de blesser par la Scène la plus infâme, les yeux & l’imagination du spectateur.

109. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

« Je ne puis estimer ces dangereux auteurs, Qui, de l’honneur en vers infâmes déserteurs, Trahissant la vertu sur un papier coupable, Aux yeux de leurs lecteurs, rendent le vice aimable. » Boileau, Art Poétique. […] où Cicéron, le sauveur de la république, Cicéron, de tous ceux qui portèrent le nom de pères de la patrie, le premier qui en fut honoré et le seul qui le mérita, nous est montré comme un vil rhéteur, un lâche : tandis que l’infâme Catilina, couvert de crimes qu’on n’oserait nommer, prêt d’égorger tous ses magistrats et de réduire sa patrie en cendres, fait le rôle d’un grand homme, et réunit par ses talents, sa fermeté et son courage, toute l’estime des spectateurs ?

110. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

 : un Libertin qui séduit autant de filles qu’il en rencontre : un Enfant qui se moque de son Père, et qui souhaite sa mort : un Impie qui raille le Ciel, et qui se rit de ses foudres : un Athée qui réduit toute la Foi à deux et deux sont quatre, et quatre et quatre sont huit : un Extravagant qui raisonne grotesquement de Dieu, et qui par une chute affectée « casse le nez à ses argumentsj » : un Valet infâme fait au badinage de son Maître, dont toute la créance aboutit au Moine Bouru : « car pourvu que l’on croie le Moine Bouru, tout va bien, le reste n’est que Bagatellek » ; un Démon qui se mêle dans toutes les Scènes, et qui répand sur le Théâtre les plus noires fumées de l’Enfer : et enfin un Molière pire que tout cela, habillé en Sganarelle, qui se moque de Dieu et du Diable ; qui joue le Ciel et l’Enfer, qui souffle le chaud et le froid, qui confond la vertu et le vice : qui croit et ne croit pas, qui pleure et qui rit, qui reprend et qui approuve, qui est Censeur et Athée, qui est hypocrite et libertin, qui est homme et démon tout ensemble : « un Diable incarné Dans sa Requête. […] Mais le Foudre est un Foudre en peinture, qui n’offense point le Maître, et qui fait rire le Valet ; et je ne crois pas qu’il fût à propos, pour l’édification de l’Auditeur, de se gausser du châtiment de tant de crimes, ni qu’il y eût sujet à Sganarelle de railler en voyant son Maître foudroyé ; puisqu’il était complice de ses crimes, et le ministre de ses infâmes plaisirs.

111. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Quelle sera, au contraire, leur indignation, quand ils verront ce même Néron, séduit par l’infâme Narcisse, s’abandonner au plus lâche des crimes ? […] Je suis fils d’un Pêcheur, et non pas d’un infâme.

112. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Qu’on ait cru plaire à cette Reine en la représentant dans un état aussi infâme, il faut qu’on l’ait connue bien dépravée ; il faut l’être beaucoup en effet pour le souffrir, pour accepter de pareils présens, pour garder avec respect de pareilles images, pour les porter sur soi avec confiance comme de reliques, pour les donner à garder comme un précieux trésor. […] Cathérine donnoit à ses enfans des fêtes infâmes, où à la place des Officiers ordinaires, elle les faisoit servir par les plus belles femmes de la Cour, demi nues, qui en portant les plats, & leur offrant des coupes pleines d’un vin délicieux, mettoient sous leurs yeux les objets les plus capables de les faire tomber dans une double ivresse. […] Fourbe, perfide, accablant de caresses ceux qu’elle alloit assassiner, s’attachant toujours ouvertement au parti le plus fort, quel qu’il fût, & secourant, aidant, animant le parti le plus foible, pour les balancer l’un par l’autre ; soulevant le Prince de Condé, & le remerciant par une lettre qui subsiste encore, d’avoir pris les armes contre le Roi son fils ; suspecte à tous les partis, & detestée de tous ; autant méprisée avec justice, que ménagée par crainte & par intérêt ; déchirée par des libelles infâmes, & faisant assez peu de cas de son honneur pour en rire, & assurer qu’on n’en disoit pas assez, & au lieu de se corriger, faire encore pis. […] Dans le tome des Dames galantes, livre infâme, tissu de grossieretés, il décrie les femmes les plus distinguées, & se donne impudemment pour acteurs dans les avantures qu’il rapporte.

113. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

L’objet des successeurs des Confrères de la passion contre qui l’Eglise a lancé ses foudres était moins d’attirer le Peuple pour l’instruire et l’édifier que de procurer aux Spectateurs l’occasion de se livrer au plus infâme débordement, et de leur faire payer le plus cher qu’ils pouvaient les commodités qu’ils procuraient aux crimes. […] Prenez-y garde Monsieur, ce n’est pas lorsque les Jeux Scéniques furent institués qu’ils furent avilis, ils étaient des actes de Religion, dont les Acteurs étaient les Ministres : on les considérait donc comme des gens consacrés au service des Dieux ; ce n’était pas alors que le Préteur disait : « Quisquis in scenam prodierit infamis est. »fk Ce fut lorsque ces Spectacles sacrés devinrent profanes et impudiques qu’ils furent abandonnés aux talents des esclaves et de gens déjà méprisés avant de monter sur la scène ; ce fut pour empêcher les honnêtes gens d’exercer une profession licencieuse, de se confondre avec des hommes vils, pour insulter par des satires odieuses et personnelles les meilleurs citoyens, et alarmer la pudeur par l’exécution de rôles infâmes, tant par le style que par les vices des personnages qu’ils représentaient. […] Les premiers spectacles qui parurent en France furent édifiants ; aussi leurs Acteurs furent-ils honorés de titres et de privilèges : ils ne représentaient que les Mystères ou le Martyre de quelque Saint : devenus moins dévots et plus avares, ils affermèrent leur Théâtre à des Farceurs infâmes ; on leur reproche quelque part à eux-mêmes d’avoir allié des spectacles impudiques et des scènes lascives aux objets les plus dignes de vénération. […] [NDE] Digeste de Justinien, Livre III, Titre II « De ceux qui sont notés d’infamie », 2, § 5, in Corpus de droit civil, ca. 530 : « celui qui montera sur un théâtre, sera infâme » [trad.

114. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Les comédiens & les baladins ont toujours passés pour des gens infâmes.J’ai remarqué, qu’avant même la publication de l’Evangile, parmi les Peuples les mieux policés, tous ceux qui servoient aux plaisirs des autres, ont toujours été estimés infâmes ; les Comédiens, les Baladins, les Danseurs, & tous les autres ministres de la volupté. […] Nous les regardons de même selon nos loix & nos coutumes : cependant ces hommes ne s’adonnent à ces exercices estimés infâmes, que pour servir à nos plaisirs. […] Le même, Liv. 2. de la Cité de Dieu, montre que les Romains tenoient pour infâmes les comédiens. […] Les comédiens & les baladins ont toujours passés pour des gens infâmes.

115. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Pour faire un livre d’assertions plus infâme en tout genre que celui qui a fait condamner ces Pères, on n’a qu’à extraire la moitié des opéra, comédies, tragédies, farces, théâtre italien, on fera une chaîne de tradition non interrompue, jusqu’au moment présent, des plus grandes horreurs, même du régicide. […] Il aurait horreur de son infâme métier, s’il les faisait.

116. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Car si quelqu’un vous priait au contraire de lui dire quelqu’une de ces Chansons infâmes, et de ces Odes honteuses et diaboliques, il s’en trouverait plusieurs qui les auraient apprises avec soin, et qui les réciteraient avec plaisir. […] N’endurez point que des bouches qui doivent être un jour sanctifiées par la nourriture céleste du Corps de Jésus-Christ, soient profanées par des Chansons infâmes, et que des langues qui doivent être teintes dans le Sang du Sauveur, se servent d’un langage tout corrompu.

117. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Que les personnes infâmes, tels que sont les Comédiens, ne soient point reçus à former des accusations. […] Mais une infinité d’autres passages qui se lisent dans les Pères, renversent sa prétention : Qu’ils n’aient parlé contre les Théâtres, que parce qu’il s’y passait des idolâtries, ou qu’on y faisait des saletés ; ceux que nous venons de citer prouvent avec évidence que les Saints ont regardé ces sortes de plaisirs même exempts des désordres grossiers, comme défendus aux Chrétiens ; et ceux qui les représentent, comme gens infâmes, indignes de la participation des saints Mystères, et qu’on ne pouvait recevoir à pénitence, s’ils ne renonçaient à leur malheureuse Profession, qui n’est propre qu’à séduire les âmes, et faire naître toute sorte de passions dans le cœur. […] par le rapport très fidèle que ces bons Pères nous en firent, que le saint homme Paphnuce, qui menait sur la terre une vie toute Angélique, ayant un jour prié Dieu de lui faire connaître auquel des Saints il ressemblait ; un Ange lui répondit, qu’il était semblable à un certain Joueur de flûte qui gagnait sa vie à chanter dans un Bourg proche de là : Ce qui ne l’ayant pas moins surpris qu’étonné, il s’en alla en grande hâte dans ce Bourg y chercher cet homme ; et l’ayant trouvé, il s’enquit de lui ce qu’il avait fait de saint et de bon, et l’interrogea très particulièrement de toutes ses actions : À quoi il répondit selon la vÉrité, qu’il était un grand pécheur, qu’il avait mené une vie infâme, et que de voleur qu’il était auparavant, il était passé dans le métier honteux qu’il lui voyait exercer alors. […] Je dirai seulement en général, que rien n’est plus opposé aux règles de la bienséance et de la modestie, puisqu’il est d’une notoriété publique, qu’on y entend et qu’on y voit des choses qui sont tout-à-fait infâmes. […] Il n’est donc pas vrai que les Comedies telles qu’on les joue à présent soient si réformées, si modestes, et si bien réglées que le prétend celui qui leur a composé une nouvelle Apologie : il faut dire, au contraire, qu’elles sont très mauvaises ; que ceux qui les jouent sont des gens qui ont toujours été regardés comme infâmes, et que ceux qui y vont, mettent leur salut en grand danger.

118. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

., ou le peuvent laisser, et garder, quand bon leur semble, ayant pleine et entière liberté, de l’un et de l’autre : comme ils peuvent librement manger du lièvre, et du pourceau, ou bien s’en abstenir, selon que bon leur semble : Si le premierar ; tous ceux qui portent habits convenables à leur sexe, Judaïsent ; et n’y aura plus de vrais Chrétiens, que les Bateleurs, qui se déguisent ; Ceux que les lois politiques déclarent infâmes, que l’on ne daignait enrôler au nombre des Citoyens à Rome, auquel lieu toutefois y avait tant de milliers de méchants garnements jouissant de ce droit, seront seuls bourgeois de la cité de Dieu, seuls héritiers du règne céleste, et cohéritiers de Jésus Christ ; mais encore ne sera ce, qu’à la charge, qu’ils soient perpétuellement sur l’Echafaudas ; ou pour le moins, qu’ils se transformeront toujours par les habits, d’hommes en femmes : Si le secondat ; Il est donc en la liberté d’un Ministre, de monter en chaire, en habit de femme, tout aussi librement, qu’en habit d’homme ; comme ils veulent, qu’il soit libre, à un Menestrierau, de monter sur l’Echafaud, en habit déguisé : Et vouloir astreindre le Ministre, à se vêtir d’habit d’homme ; ce sera le contraindre de Judaïser ; ce sera lui ravir la liberté Chrétienne. […] dr , et affirme, qu’il n’y a pas même du plaisir pour un homme docte, et grave ; ailleurs les condamne du tout, comme chose vilaine et infâme. […] I. epist. 10 ei , qui avait appris et exercé ce métier, lorsqu’il était encore païen ; et le voulait continuer, étant devenue Chrétien, non toutefois pour jouer au Théâtre en public, mais pour en façonner d’autres en son privé, et ce à cause de la pauvreté, n’ayant nul autre moyen de gagner sa vie ; enquis, dis-je, s’il devait être admis à la communion de l’Eglise ; répond : « Qu’il n’est pas convenable, ni à la majesté Divine, ni à la discipline de l’Evangile, que la modestie et l’honneur de l’Eglise, soient souillés d’une vilaine et infâme contagion : Car, ajoute-t-ilDeut. 22 ej , si la Loi défend à l’homme de se vêtir d’habit de femme, et si ceux qui le font, sont jugés maudits, combien plus grand crime est-ce de représenter des gestes sales, lâches et efféminés par l’enseignement de cet art impudique. […] En sa Cité de Dieu il allègue CicéronLib. 2. cap. 13 ex , qui fait dire à Scipion, Que les Romains estimant cet art du tout infâme non seulement déniaient droit de bourgeoisie aux Comédiens, mais ne les souffraient non plus entre les gens de guerre, tant ils les jugeaient dépravés et pernicieux.

119. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Voici ce que dit Bossuet sur ce point : « Elle (l’Église) condamne les comédiens, et croit par là défendre assez la comédie ; la décision en est précise dans les Rituels, la pratique en est constante ; on prive des sacrements, et à la vie et à la mort, ceux qui jouent la comédie, s’ils ne renoncent à leur art ; on les passe à la sainte table comme des pécheurs publics ; on les exclut des ordre sacrés, comme des personnes Infâmes ; par une suite infaillible, la sépulture ecclésiastique leur est déniée. […] Est-il croyable qu’il ait voulu approuver une profession qui rend infâmes et excommuniés ceux qui l’exercent ?

120. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Non seulement le métier de Comédien est infâme et criminel, c’est encore un crime de regarder la comédie et de s’y plaire ; les plaisirs d’un esprit lascif dégénèrent en crime. Il n’y eut jamais de nom plus infâme que celui de Comédien : « Exercere Histrionem, non solum turpis et scelesta occupatio, sed etiam conspicere et delectari slagitiosum : lascivientis animi oblectatio delinit in crimen, nec ullum nomen fuit infamius quam Histrionum. » Lamothe le Vayer n’était ni plus dévot ni moins habile qu’Agrippa ; il devait être plus homme de cour, où il a eu des emplois distingués.

121. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S. 

122. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Saint Jean Chrysostome dans le IV. siècle, assure en son homélie 6. sur saint Matthieu, que ceux qui vont à la comédie, & qui témoignent y prendre tant de plaisir, sont en un sens plus coupables que les comédiens mêmes, tout infâmes qu’ils sont ; Non enim tam ille delinquit qui illa simulat, quàm tu præ illo, qui hoc fieri jubes. […] A vous entendre, ce sont tous gens abominables : & en effet, vous les avez qualifiés d’infâmes.

123. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Des visages fardés, des gorges découvertes méritent bien plus d’être chassées du Temple, à coups de fouet, que des marchands de colombes pour le Sacrifice ; ils ne vendent rien moins que des colombes & ce n’est pas pour le Sacrifice qu’on étale cette infâme marchandise, & qu’on fait ce marché honteux. […] Outre le fard dont les actrices sont aussi barbouillées ; leurs paroles, leurs gestes, leur metier infâme, sont un tissu de scandales continuels, sur-tout si une femme se présente fardée à la Sainte Table, elle doit évidemment être réfusée, son état même est un scandale.

124. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Les infâmes commentaires qui ont paru depuis peu sur l’Apocalypse, l’Ecclésiaste, le Cantique des Cantiques, ne font que trop voir combien on abuse de tout ce qu’il y a de plus saint. […] Le rôle infâme de courtisane qu’il fait jouer, pour tenter ce Saint, à la Princesse Héroïne de la pièce, suffisait pour la faire mépriser.

125. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

qu'il est infâme de prendre les odieuses couleurs de toutes sortes d'infamies ! […] Dans l'école et la morale du théâtre au contraire, il faut étaler et embellir les forfaits, exercer les gens dans les lieux infâmes, les lier aux mauvaises compagnies, pour les rendre vertueux.

126. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Il l’appelle un métier infâme et pernicieux, et il la fait la source d’une infinité de crimes, et la boutique de l’impudicité, et de la méchanceté ; où les personnes de tout sexe, de tout âge, et de toute condition se pervertissent et se corrompent. […] Et si les Comédiens sont infâmes, pour monter sur le théâtre. […] Mais, me direz-vous, les enfants même de qualité, ne doivent-ils pas être déclarés infâmes, comme le sont les comédiens, puisqu’ils montent aussi bien qu’eux sur le Théâtre.

127. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

J’ose donc le premier élever la voix, (& je ne suis que l’écho du Public) pour arrêter cet abus infâme, pour réveiller la paresse des Acteurs.

128. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

Vos yeux ne sont point souillés d’un plaisir infâme, mais le plaisir que vous donnez aux autres, vous souille vous-même.

129. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Le premier fut que les hommes de théâtre seraient déclarés infâmes et incapables d’arriver jamais ni à l’état de Sénateur, ou de Chevalier, ni à aucune Charge publique. […] Il est comme le parrain de tous les autres, à qui il a donné le nom et la malice : Son Auteur fut Jean de Meung, lequel pour avoir des compagnons de la passion infâme qui le portait à la lubricité, la coucha sur le papier sous des noms et des personnes empruntées, à qui il a fait prendre tous les sentiments de son cœur ; il ne se peut dire de combien de désordres il fut cause. […] Pour ces mêmes raisons les Turcs ne souffrent point qu’on joue à l’argent en quelque jeu que ce soit, si quelqu’un le fait, on le rend infâme pour la première fois, s’il y retourne on le condamne à une grosse amande, s’il continue on le punit au corps. […] quand ces infâmes cérémonies n’auraient point donné occasion à Dieu, de défendre aux hommes de prendre des robes de femmes, ou aux femmes de prendre des habits d’hommes, il y avait assez d’autres motifs qui portaient Dieu à le faire. […] Croyons que ce fut un cas fortuit à leur égard : Mais à l’égard de Dieu il n’y a rien de casuel, et ce qui nous semble un coup d’aventure, est un trait de providence, n’a-t-on pas reconnu que plusieurs personnes impudiques ont pris prétexte des mascarades pour jouir de leurs infâmes plaisirs ?

130. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Je ne vous déclarerai pas leur crime par mes discours ; mais par les propres paroles de celui qui doit juger toutes les actions des hommes : Celui, dit-il, qui verra une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l’adultère dans son cœur. » Si une femme négligemment parée, qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux Spectacles non par hasard, mais de propos délibéré, et avec tant d’ardeur, qu’ils abandonnent l’Eglise par un mépris insupportable pour y aller ; ceux qui regardent ces femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque les paroles, les voix, les chants impudiques et tendres les portent à la volupté ?

131. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Il est utile à la société de mettre les méchants, les injustes, les scélérats sur le théâtre, mais à condition que le Poète les peindra avec les traits et les couleurs qui peuvent exciter dans le spectateur l’horreur de l’injustice, de la méchanceté, de la scélératesse, et jamais avec des traits et des couleurs qui diminuent le crime en y déguisant le sentiment et les opinions des criminels : et serait-ce un projet digne d’un honnête homme et d’un bon citoyen d’employer beaucoup d’esprit à exciter des larmes pour le malheureux Cartouche ou pour le malheureux Nivet morts sur la roue, pour l’infâme Catilina détesté de tous les bons citoyens ?

132. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Après tout, les jeunes gens, encore plus que les autres, devraient s’interdire des divertissements où l’on expose à leurs yeux d’infâmes portraits, et tracés par des mains habiles : en se permettant ces amusements prétendus, ils risquent de sentir naître en eux des passions qu’on n’étouffe point sans peine, et qu’on ne contente en quoi que ce soit sans crime. […] Qu’eût-on dit si comme ce grand Docteur de l’Eglise, j’eusse fait voir cette Vierge dans le lieu infâme ? […] Ce sont communément des collections de tout ce que les Poètes les plus sales de l’antiquité nous ont transmis de plus infâme.

133. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

-C. y vienne entendre ces chants lascifs, ces propos obscènes de la bouche des acteurs ; qu’il consente à ces gestes libertins, à ces nudités infâmes, à ces danses, à ces ballets impudiques si opposés à la sainteté de sa morale ? […] Grâce à l’infâme répertoire de la scène française, on a eu soin de se mettre au courant de la pièce par la lecture et par l’étude, qu’on en a déjà faite avant la représentation.

134. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Messaline, femme de l’Empereur Claude, en étoit amoureuse aussi ; pour se défaire de sa rivale elle la fit accuser de quelque conjuration, pour éviter un supplice infâme, Poppée se donna la mort. […] Le voilà, continue Juvenal, qui porte sa glorieuse & pesante armure, le miroir de l’infâme Othon : ille tanet speculum pathili gestamen Othonis .

135. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

La majesté divine, la discipline évangélique, l’honneur de l’Eglise, ne permettent pas de la souiller par une communication si infâme, « tum turpis et infami contagione fœdari ». […] » L’esprit du démon s’est emparé de ces lieux infâmes, ils sont pleins du démon et de ses anges : pourriez-vous vous y plaire ?

136. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Ainsi c’est par son inspiration, dit saint Ambroise, que tant d’écrivains composent des Poésies lascives et criminelles, et que tant de personnes font métier de les répéter ; métier infâme, métier scandaleux, que les Romains eux-mêmes regardèrent avec indignation, et qui, malgré tous les éloges qu’on s’efforce de lui donner, n’est encore aux yeux de toute la Nation, qu’un objet de mépris et d’avilissement. […] parce que vous êtes tellement corrompus que rien n’est plus capable de vous pervertir ; parce que vous êtes tellement familiarisés avec le crime, que rien ne peut plus vous séduire ; parce que vous êtes rassasiés de ses infâmes voluptés dont l’habitude conduit à l’endurcissement ; parce que le péché qui règne en vous, vous rend insensibles aux plus terribles vérités.

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