Mais laissons les raisonnements aussi faibles que profanes de cet auteur : quiconque voudra défendre les comédies du dimanche par ses raisonnements ou par d’autres, quels qu’ils soient, qu’il nous dise quel privilège a le métier de la comédie par-dessus les autres, pour avoir droit d’occuper le jour du Seigneur, ou de s’en approprier une partie ?
On avait de plus à reprocher à ces derniers, des processions profanes, mêlées de danses indécentes, et d’autant plus condamnables qu’elles se faisaient en présence du saint-sacrement.
Nous défendons aussi de mêler des paroles profanes et qui sentent le libertinage du siècle, dans la Symphonie si on en emploie, et dans les Programmes qui restant dans les mains du public peuvent faire un mauvais effet s’ils ne sont exacts.
Et tant les entrepreneurs que les joueurs sont gens ignares non lettrés qui ne savent ni a ni b qui n’ont intelligence non seulement de la sainte écriture immo z ni d’écritures profanes. […] [NDE] N’a pas le sens adversatif du latin immo : ni même d’écriture profane.
La forme que les Auteurs donnent à ces ouvrages profanes pour les mettre dans leur plus beau jour, les rendeg encore plus dangereux que la matière. […] Je me contenterais de vous faire remarquer qu’il ne proscrit pas ces Spectacles du Christianisme, seulement comme ayant leur source dans idolâtrie, qui faisait de ces actions profanes des sacrifices à leurs fausses divinités : où comme s’il ne s’y passait rien qui ne fût contraire à l’humanité naturelle, à l’homme qui abhorre le sang : Mais comme des pompes du Diable, auxquelles nous avons renoncé entrant dans l’Église par le Baptême, et devenant membres de Jésus-Christ, qui a fait profession au nom de tous ses enfants de n’être point du monde : et comme des nourrices des mauvais désirs qui sont les sources fécondes de tous les péchés.
Les spectacles inspirent l’amour profane. « Fuis ce lieu dangereux, innocente pudeur ; Fuis ces rochers couverts des débris de l’honneur »r Comme l’amour profane est la source des plus grands désordres, rien n’est plus dangereux que d’allumer, de fomenter, de nourrir cette passion, et de détruire ce qui la tient en bride.
Croyez-vous qu’un Ballet profane et follement idolâtre soit bien propre à persuader au monde que M. le Cardinal Grimaldi ait été de ces Pasteurs négligents et lâches qui n’ont nul soin de faire la guerre aux vices, et qui au lieu de faire régner la paix et la vérité parmi leurs peuples les laissent assiéger, comme vous dites, et enchaîner par les vices ?
« Illud etiam præmonemus, ne quis in legem nostram, quam dudum tulimus, committat : nullum solis. die populo spectaculum præbeat, nec divinam venerationem confecta solennitate confundat. » C’est-à-dire par la danse, ou par la Comédie, ou par quelque autre divertissement profane, « et en causant par ce moyen de la confusion, et du désordre dans nos solennités ».
Est-il probable qu'une musique toute profane produise à l'Opéra les effets que les cantiques du Seigneur ne produisent pas toujours dans les lieux Saints.
bref, je ne sais que penser. » Telle était la situation du théâtre, lorsque vers le milieu du seizième siècle la comédie profane intervint avec ses obscénités, et rivalisa avec la religieuse jusqu’au siècle de Louis XIV, où les Corneille et les Racine commencèrent à illustrer notre scène, et lui donnèrent un caractère de décence et de moralité.
Tout n’est que vertu morale, loi naturelle, pur pélagianisme, qui attribue tout à la force de la volonté & de la raison, & trouve tout en soi-même : éducation toute profane, où le christianisme n’entre pour rien. […] Le Saint-Esprit a ainsi voulu peindre sous les traits d’un amour profane les chastes libertés de l’amour conjugal, & les saintes délices de l’amour divin. Malheur à l’impie qui les profane par ses scandaleuses applications.
On s’apperçut enfin que c’étoit profaner les Mysteres que de les représenter sur un Théâtre, avec un mélange de Scenes bouffonnes : & lorsque les Confreres de la Passion acheterent l’Hôtel de Bourgogne, dans l’Arrêt qui confirma leur établissement, il leur fut ordonné de n’y jouer que des Sujets profanes. […] Les premieres Tragédies profanes y furent semblables aux Piéces Angloises & Hollandoises, c’est-à-dire, pleines de meurtres, de supplices, de spectres.
Dans ce Conventicule on a discuté sans doute les objections triomphantes qui sont énoncées dans le Mémoire ; la premiere que je saisis est l’origine sacro-sainte de la Comédie Françoise, dès l’année 14021 ; il s’étoit introduit en France, parmi les Confreres de la Passion, une sorte de Comédie bizarre où l’on représentoit nos saints mystéres, Charles VI. assista à plusieurs représentations : ces pieux Auteurs, (dont vous & votre troupe, Mademoiselle, si nous nous en rapportons au témoignage de votre Avocat, êtes descendues en ligne droite,) dressoient leur Théâtre en une Chapelle, tout le profit passoit dans les mains des pauvres : ce Spectacle, tout religieux qu’il étoit en son objet, ne put conserver long-tems sa décence premiere, il admit des fourrures profanes, qui attirerent un interdit sur toute la piéce. […] Prélat, de représenter devant le peuple la vénérable Passion de Jesus-Christ, les glorieux combats des Martyrs, les actions édifiantes des saints Personnages ; mais la malice des hommes ayant infecté ces Exercices, de maniere qu’ils sont devenus un sujet de risée & de mépris pour les uns, une pierre de scandale pour les autres ; c’est pourquoi nous avons statué que désormais aucuns des Mystéres de la religion, ni rien de tout ce qui concerne la gloire des Saints, ne soient représentés, soit que le Spectacle se produise en un Temple ou dans une maison profane : on se contentera de narrer les pieux événemens, & de porter les fidéles à imiter, à vénérer, à invoquer ceux dont ils apprendront les vertus & les miracles.
La plupart des tragédies de Sophocle et d'Euripide sont de cette nature, et si les siècles suivants n'avaient pas ajouté plus de corruption dans le choix des sujets et dans la manière de les traiter, il serait bien difficile de blâmer la Comédie dans les Païens, quoiqu'elle fût toujours très blâmable dans les Chrétiens dont la vocation est si sainte et si relevée, que les Pères nous témoignent que les spectacles profanes leur ont toujours été interdits: mais outre cela, il est très certain que c'est à tort qu'on prétend justifier celles de ce temps par l'exemple des anciennes, rien n'étant si dissemblable qu'elles le sont. […] Y a-t-il rien de plus délicat et de plus passionné que ce qu'il y a de profane ?
Embrassez la pureté du Christianisme, et éloignez de vous ces profanes divinités ; comme les Censeurs ont exclus les Comédiens de vos honneurs et de vos dignités les notant d'infamie. […] Mais quels Spectacles pouvons-nous offrir à un homme Chrétien que nous voulons retirer des Spectacles vains, et profanes du monde ?
J’ai beau lui exagérer le sacrifice que je lui ai fait, il se met à rire, et me soutient qu’il m’a trouvée très profane. » » Je demanderais volontiers à M. de Montesquieu en quel de ces endroits qu’il peint avec tant d’agrément et de vérité, il voudrait placer un Officier de Cour souveraine. […] C’est là que le galant Jurisconsulte s’égaie sur tous les crimes et toute la matière de cette passion, à l’occasion des lois et des canons qui peuvent y avoir quelque rapport, qu’il entre-mêle d’une infinité de passages, d’histoires et de fables des Poètes et des Auteurs profanes, à peu près dans le goût du recueil des Arrêts d’amour.
Des danses profanes seront-elles plus exemptes de désordre que ne l’ont été les danses sacrées ? […] Cet Auteur ne traite pas mieux la danse profane, publique & particuliere, que les danses sacrées. […] Soit qu’on ait porté la danse sacrée des Payens dans la société, comme il le croit, ou, ce qui est plus vrai-semblable, que la danse profane, plus ancienne que le paganisme, ait été introduite dans le culte des faux Dieux, il est certain que la danse & ce culte obscène ont les plus grands rapports.
C’est l’amour profane que l’on adore, à qui l’on attire des adorateurs en ce Temple funeste de la volupté : combien de victimes sont immolées sur ses autels, à chaque représentation ?
Se moquer de Dieu devant les yeux de toute une ville, exposer en risée la sainte vérité, faire que les profanes et athées se jouent audacieusement de tout ce qu’on proposera de vie et de mort éternelle, renvoyant le tout aux théâtres des jésuites : ce sera, si l’on croit ces drôles, un passetemps, un vain épouvantail, un jeu de trois jours, un spectacle remplissant les esprits mal assurés de vaines et détestables imaginations.
Mais ce ne fut d’abord qu’un mélange de farces profanes jouées concurremment avec les mysteres. […] Ces Pieces profanes parurent plus tard en Angleterre : la premiere qui y fut donnée, eut lieu le 7 Mai 1520 ; & c’étoit une Comédie de Plaute qui fut représentée. […] Ils composoient des Vers sur des sujets d’Histoire sacrée & profane qu’ils chantoient sur une tribune ; ce qui en Allemagne dura jusque vers l’an 1630, qu’on commença à y former le Théatre, en prenant pour modeles ceux des Grecs & des Romains. […] Ils penserent que c’étoit le moyen d’empêcher ces Religieux de se mêler avec les Séculiers, & de les exclure des assemblées profanes. […] Cet auguste Tribunal les défendit par ses Arrêts des 9 Décembre 1541 & 19 Novembre 1548, & on ne vit plus représenter que des sujets profanes.
ils achetèrent ensuite la place et les masures de l’ancien Hôtel de Bourgogne, où ils bâtirent et y élevèrent un théâtre, pour y continuer leurs représentations qui dégénérèrent et devinrent bientôt profanes : de sorte que le Parlement leur défendit par un Arrêt, rendu en 1548. de continuer à représenter le Mystère de la Passion et autres sacrés Mystères : Ils cessèrent donc leurs représentations ; mais au lieu d’en demeurer là, ils louèrent aux Comédiens Français et Italiens, leur théâtre et ce qui en dépendait, à l’exception d’une loge qu’ils s’y réservèrent : et enfin en 1676. le revenu de cette Confrérie fut uni à l’Hôpital Général. […] » Cela étant ainsi, nous pouvons donc assurer, comme une chose constante, que c’est avec raison que les Comédiens, et tous autres gens de cette trempe, dont l’emploi est d’exciter ou d’entretenir l’amour mondain et profane, sont privés de la participation des choses saintes ; et il n’est pas moins certain, que l’on ne peut sans péché assister à leurs spectacles.
Les Peres de l’Eglise & même les Auteurs profanes se sont déclarés constamment contre la Comédie. 4°.
Ainsi, par exemple, ces representations profanes, ces spectacles ou assistent tant des mondains oisifs & voluptueux, ces assemblées publiques & de pur plaisir, ou sont reçûs tous ceux qui amene, soit l’envie de paroître, soit l’envie de voir, en deux mots, pour me faire toûjours mieux entendre, Comedies & Bals, sont-ce des Divertissemens permis ou défendus ?
Ce qu’en dit ici Tertullien ne détruit point ce qu’en rapportent les historiens profanes.
Personne n’a porté l’irréligion jusqu’à faire de la comédie une partie du cérémonial & du culte public, ou si dans quelques Eglises on a eu l’imbécillité de le défigurer par un si profane mélange, on l’a appelé la fête des foux : nom très-convenable, qui en donne l’idée qu’on doit en avoir, & que tout le monde en avoit. […] Dans les divertissemens même modérés & permis, le péché peut se trouver dans la matiere, si ce sont des choses galantes, des choses saintes mêlées aux profanes, si on joue des choses saintes, si on le fait dans un temps, dans un lieu saint, avec des habits ecclésiastiques, d’une maniere indécente, &c.
les uns sacrifient avec zèle le plaisir du spectacle, pour assister au service divin ; les autres ne trouvent pas un moment pour entendre la messe ou le sermon, et passent trois ou quatre heures à la comédie, ou peut-être après avoir fait de la messe un spectacle profane, où ils ne sont allés que pour voir et pour être vus, ils passeront de l’Eglise au théâtre, comme on passe des coulisses sur la scène. […] Cyrille, d’employer les saints jours au jeu, aux danses, aux spectacles, et se rendre d’autant plus criminel, que les jours qu’on devrait sanctifier, et qu’on profane, sont plus saints : « O cæcam impietatem, diebus festis, cum magis virtutibus est incumbendum, et a sceleribus abstinendum, curritur ad ludos, spectacula, choreas, ad irrisionem divini nominis, et diei prævaricationem, eo gravius fit peccatum, quo tempore sanctiori committitur. » Ajoutons, en terminant ce chapitre, que selon l’esprit et les lois de l’Eglise, on ne doit pas aller à la comédie les jours de jeûne.
Il est vrai qu'on y voit ordinairement un petit assaisonnement de condamnation des spectacles ; mais à couvert de ce sauf-conduit, le Journaliste vogue aussitôt du meilleur cœur, sur cette mer dont il a d'abord redouté les écueils, et se livre avec autant de plaisir que de goût et d'érudition à toutes ces discussions intéressantes ; il éclaircit, approfondit, apprécie, approuve, juge communément bien et trop bien ces matières profanes. […] Bornons-nous à celui de leurs livres, qui, sans exception est le mieux écrit, et dont l'objet est le plus éloigné de ces idées profanes, l’Histoire du Peuple de Dieu.
Le Prélat dit dans le même discours : Le sacré & le profane, le sérieux & le comique, la Chaire & le Théâtre doivent se liguer pour rendre le vice odieux.
En verité avons-nous la même foi, osons-nous bien attendre le même Paradis que ces hommes dont Tertullien fait l’éloge dans son Apologetique, lesquels se glorifient de ne savoir ce que c’est l’Amphitéatre, de ne prendre nulle part à ces profanes divertissemens, de n’oser en faire le sujet de leur entretien, de ne pas même endurer qu’on leur en parle.
Il n’est pas à propos de nous en expliquer davantage, ni encore de nous étendre sur cet abus déplorable, qui n’est que trop connu, et qui fait gémir toutes les bonnes âmes ; je veux dire sur cette coutume malheureuse de perdre le temps le plus saint, et les jours qui sont consacrés à la piété dans les divertissements mondains, et profanes.
Saint Augustin assure que c’est un reste de Paganisme, d’autant que les anciens Idolâtres par cette cérémonie profane honoraient leurs faux Dieux.
L’Auteur n’est pas de l’avis des saints Peres, des Synodes Protestans, de tous les gens de bien, de Boileau, de Fagan, de Ricoboni, & du plus grand nombre des Dramatiques, qui ne veulent point qu’on profane l’Ecriture en la mettant sur le théatre. […] On doit à la vertu ce choix judicieux, même dans les traits de la fable & de l’histoire profane, à plus forte raison dans l’histoire sainte, à qui on doit le plus profond respect. […] L’Auteur ose encore censurer Athalie, parce que les passions n’y ont ni la chaleur ni la violence des sujets profanes ; car il aime, ce galant homme, la violence des passions. Cependant Phedre, qu’il cite pour sujet profane, est moins indécente que Thamar.
Ainsi l’emploi des Comédiens établi pour donner aux hommes une recréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérité d’être défendu, et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération, c’est-à-dire qu’ils ne disent ou ne fassent rien d’illicite ; qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. […] De peur que vous ne croyez que les Saints Pères exagèrent, et que la Comédie n’était pas autre dans ce temps-là qu’elle est aujourd’hui, mais que pour en détourner les Fidèles, les Prédicateurs de l’Evangile et les Auteurs Ecclésiastiques, la dépeignaient avec de si affreuses couleurs ; je veux bien que vous ne vous en rapportiez pas seulement à ceux-ci, mais que vous consultiez les Auteurs profanes. […] Mais qu’ai-je affaire de vous rapporter des exemples tirés de l’Histoire Profane, à vous qui la savez à fond : c’est à vous que je m’en rapporte moi-même. […] « Que le repos et la joie étaient des Médecins à tous les maux. » Cette vérité est si constante, tant dans l’exercice des vertus que dans celui de l’esprit que les Saints Pères en ont parlé en mêmes termes que les profanes.
Le Prince l’emporta sur le Prelat, le profane sur le sacré ; au lieu que le sacré eût dû corriger le profane : renversement ordinaire, on fait plus de cas de la noblesse que de la dignité, on vit plus en Seigneur qu’en Evêque.
Mais la comédie subsista, s’embellit, devint tous les jours plus profane & plus licencieuse. […] Je ne sais si les réflexions qu’on a faites dans le livre précédent sur l’indécence d’un monument si profane dans l’Eglise en a fait changer la destination ; mais ce changement étoit indispensable.
Les mêmes raisons doivent les bannir de la scène, non-seulement par l’indécence d’exposer à des yeux malins & profanes un état spécialement consacré par la religion, ce qui lui fait perdre tout le respect qui lui est dû, & a fait porter les ordonnances les plus sévères pour interdire ces jeux sacrilèges, mais encore parce que de tels rôles ne peuvent faire de bonnes pieces, ni produire de bons effets. […] Quoi qu’il en soit de son érudition sacrée & profane, qui paroît médiocre, du moins ignore-t-il les bienséances.
Ce n’est que depuis ce temps que nos Poètes se sont appliqués à la composition de Poèmes Dramatiques sur des sujets profanes ; et que ces Pièces ont été données au public sur le théâtre, suivant la permission qui en avait été accordée par l’Arrêt. […] Etienne Jodelle qui vivait sous Charles IX. et sous Henry III. fut le premier qui s’appliqua au Poème Dramatique sur des sujets sérieux tirés de l’Histoire profane ; il fit deux Tragédies, Cléopatre et Dion, et deux Comédies, la Rencontre et l’Eugène.
On trouve dans l’ouvrage de cet Écrivain beaucoup d’érudition sacrée & profane, & les mêmes raisonnements que dans les Auteurs précédents.
Evitez les discours vains et profanes ; ils répandent, comme la gangrène, la dépravation des mœurs et l’irréligion : « Prophana et vaniloquia devita, multùm enim proficiunt ad impietatem ; sermo eorum, ut cancer, serpit. » Eh ! […] Un rôle dévot dans un libertin est révoltant, un rôle impie est scandaleux : l’hypocrisie profane les autels, l’impiété les renverse.
Non, ces bords désormais ne seront plus profanes, Ils contiennent ta cendre ; et ce triste tombeau, Honoré par mes chants, consacré par tes manes, Est pour nous un temple nouveau. […] Mais c’était alors une espèce d’insulte et d’impiété, par le mélange des choses saintes avec les plus profanes : la piété des fidèles était encore trop pure, pour n’être pas indignée d’un pareil assemblage.
M. de Vintimille, Archevêque de Paris, trouva si indécent qu’on chantât des choses saintes sur le théâtre de l’opéra, qu’il le défendit, et il n’y eut point de concert, jusqu’à ce qu’on eût trouvé un lieu moins profane (Histoire de l’Opéra, pag. […] 4.), le paiement de quarante mille livres par an, que la Troupe fait à l’Hôpital, voudraient encore le faire valoir comme une marque de communion avec l’Eglise, et on ne manque pas d’y joindre un grand éloge de la charité des Comédiens, et des railleries amères de l’avidité et de l’ingratitude de l’Eglise, qui ne trouve jamais profane l’argent de ceux qu’elle excommunie.
il lui recommande par exprèsd de ne se point amuser à aucuns discours profanes et vains, qui ne servent que pour l’impiété.
» Que les Prédicateurs et les Théologiens, frappés de ces exemples, ne cessent point de crier contre les Spectacles, tandis que l’Eglise lance ses foudres contre les Comédiens ; qu’ils représentent le Théâtre, comme l’école de l’impureté, la nourriture des passions, l’assemblage des ruses du démon pour les réveiller, où les yeux sont environnés d’objets séducteurs, les oreilles ouvertes à des discours souvent obscènes et toujours profanes, qui infectent le cœur et l’esprit.
Il plaidait, il faisait des Vers, tout cela est également profane selon vos maximes.
Des voix profanes, & des paroles sacrées ! […] Déploye, s’il le faut, toute la force de ton bras, & qu’elle retombe dans les enfers l’affreuse tyrannie de nos fêtes profanes ! […] Que ne puis-je me dissimuler qu’Arethuse (dans l’Opéra de Proserpine) vendredi prochain, elle nous chantera encore ses amours avec Alphée, & que pour conclusion de l’enlevement de Proserpine, nous chantant le triomphe de l’amour profane, cette Calliope toujours victorieuse nous enlevera, comme hier, nos applaudissemens ! […] O abîme incompréhensible du cœur humain, pour qui est une même chose & le profane & le sacré !
N’est-ce pas plutôt un Théâtre, ou la vanité & la galanterie étalent le luxe des modes profanes, & déployent les ressorts de la coquetterie mondaine ?
N’est-ce pas montrer le peu d’estime, qu’on fait de la parole de Dieu, en comparaison d’un theatre profane ?
N’est-ce pas plutôt un Théatre, où la vanité & la galanterie étalent le luxe des modes profanes, & déployent les ressorts de la coquetterie mondaine ?
Quand on pense que les comédiens passent leur vie toute entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à représenter devant les spectateurs, l’image de quelque vice, et qu’ils sont obligés d’exciter en eux des passions vicieuses, on ne peut s’empêcher de reconnaître que la comédie est par sa nature même une école et un exercice du vice, et qu’il est impossible d’allier ce métier avec la pureté de la religion ; que c’est un métier profane et indigne d’un chrétien.
) le sacré et le profane en ont été la proie tour à tour. […] Venez poètes profanes et idolâtres, venez contraster avec les Chrétiens ; venez nous communiquer des lumières que la raison avoit distribuées parmi vous, qu’après vous le Christianisme a répandues avec tant de profusion sur la terre, et qui s’éteignent à mesure qu’il s’éteint lui-même parmi nous.
Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens. Ainsi comme l’on tient un livre pour dangereux, lorsqu’à la faveur de quelques sentimens Orthodoxes, qui y sont bien touchez & répandus çà & là, on en fait couler d’autres qui sont impies ou suspects ; parce qu’on juge avec raison, que c’est un serpent caché sous des fleurs, & que le venin, sans cet artifice, en seroit sans effet ; pourquoy n’en diroit on pas le même de ces Tragedies, où le profane est confondu avec le sacré, & où les maximes les plus opposées au Christianisme sont mises en la bouche de ces Chrétiens de Theâtre, qui soutiennent si mal le personnage qu’ils representent ?
C’est un profane, un sacrilege qu’il faut chasser du Temple des graces, & envoyer coëffer les Actrices du Monomotapa. […] Qu’on parcoure toutes les histoires sacrées & profanes, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Josué, David, les Prophêtes, les Apôtres, les Saints, les grands Hommes, Magistrats, Guerriers, Littérateurs, on n’en trouvera point qui se soient dégradé jusques-là, au contraire point de libertin, qui n’en ait fait une étude.
Voilà ce qui forme & consacre ce nœud sacré, ou plûtôt ce qui le souille & le profane. […] Cette maniere profane & cavaliere de traiter une des actions de la vie les plus importantes & les plus saintes, accoûtume les esprits à la plus grande licence, à ne plus envisager le mariage que comme une partie de plaisir, un engagement d’inclination, une liberté de satisfaire son amour.
L’imagination est souvent blessée à nos spectacles, par la dissonance qui se trouve entre la personne & l’Actrice (le vice profane tout). […] Le profane spectacle au théatre étalé, Les principes impurs qu’on ose y débiter, Les lascives chansons qui raillent la sagesse, Au tendre & fol amour instruisent la jeunesse.
Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens. Ainsi comme l’on tient un livre pour dangereux, lorsqu’à la faveur de quelques sentimens Orthodoxes, qui y sont bien touchez & répandus çà & là, on en fait couler d’autres qui sont impies ou suspects ; parce qu’on juge avec raison, que c’est un serpent caché sous des fleurs, & que le venin, sans cet artifice, en seroit sans effet ; pourquoy n’en diroit on pas le même de ces Tragedies, où le profane est confondu avec le sacré, & où les maximes les plus opposées au Christianisme sont mises en la bouche de ces Chrétiens de Theâtre, qui soutiennent si mal le personnage qu’ils representent ?
Il semble que l’Auteur se soit proposé principalement de combattre une opinion très-peu chrétienne, par l’autorité la moins suspecte, par celle des Auteurs profanes…. […] Réforme dans les Auteurs, pour qu’on n’y vît point les vices réels colorés en beau, le mérite solide tourné en ridicule, le crime impuni, & la vertu humiliée, & sans récompense ; Réforme dans ceux qui représentent, pour que le rôle qu’ils jouent dans la Société, ne ridiculisât, ne dégradât, n’avilît jamais les personnages d’hommes vertueux, d’honnêtes femmes, qu’ils exécuteroient sur la scene ; Réforme dans la Musique molle & efféminée, dans les habillemens & les parures immodestes ; dans les attitudes indécentes & lascives des Musiciens & des Mimes qui y occuperoient les oreilles & les yeux ; Réforme dans les compagnies qui s’y rendroient, pour n’y pas laisser subsister ce mélange indécent & odieux de femmes respectables, du moins par quelque endroit, & de prostituées qui y vont afficher leur publicité, & étaler aux yeux les fruits de leurs désordres ; Réforme dans les dispositions des Particuliers qui iroient y chercher des leçons de décence, d’honnêteté & de vertu, & non des exemples, des occasions & des préceptes de licence & d’effronterie : Et ces Réformes étant faites dans toute la rigueur qu’exigent les abus actuels, encore faudroit-il craindre les dangers, que courent même dans le lieu saint, ceux qui y ont le regard curieux & l’esprit dissipé ; curiosité & dissipation qui sembleroient bien autorisées dans les assemblées profanes des Théatres ». […] Rien du profane amour n’y ressent la licence ; Tout respire en Esther la paix & l’innocence. […] … … … … … Non, ces bords désormais ne seront plus profanes ; Ils contiennent ta cendre ; & ce triste tombeau Honoré par nos chants, consacré par tes manes, Est pour nous un temple nouveau. […] Le sacré & le profane, le sérieux & le comique, la chaire & le théatre doivent se liguer pour rendre le vice odieux : ainsi disent nos Apologistes des Spectacles, les Saints, les Politiques & les Sages ont cru que le Théatre méritoit une attention particuliere du Gouvernement ».