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30. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Massillon Académiciens, qui ont rempli leurs Sermons d’anathèmes contre le Théatre, & le panégyrique de S. […] Est-on Chrétien sur le Théatre, y a-t-il du bon sens ? […] On l’a fait sur le ton de la hauteur C’est le ton du Théatre & celui de l’Auteur. […] Mais ne nous laissons pas imposer par le bruit du Théatre. […] Qui l’estime, qui le lit hors de la sphere du Théatre ?

31. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Du tems des Moliere, des Corneille, des Racine, le Théatre étoit rempli des meilleurs sujets. […] Dès qu’il est mort l’ouvrage tombe dans l’oubli, & quelquefois ne reparoît plus sur le Théatre. […] Les Comédiens, dont le sort est fait au Théatre, regardent les nouveaux rôles comme une surcharge ; il faut les prier, les presser pour les leur faire accepter : quand on y est parvenu il faut prendre leur tems, & attendre qu’il leur plaise de jouer. […] Ainsi les autres, qui ne sont jamais employés que dans des rôles de rebut, sont découragés & dégoûtés de leur état, & ne peuvent être utiles, ni au Théatre, ni au public, ni à eux-mêmes. […] Nous avons expliqué dans cette premiere partie les causes de décadence, qui sont dans le Théatre, dans les Poëmes & dans les Auteurs.

32. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Il leur construisit un Théatre, au lieu du Tombereau. […] Et quant aux scélérats, ce ne sera pas certainement le Théatre qui les réformera ». […] Le Théatre comique ne devint pas moins nuisible aux mœurs que le tragique. […] Jusqu’à lui les bancs se posoient à l’instant, & chaque Théatre ne duroit pas plus que les Jeux. […] Enfin si l’on vouloit avoir une trace plus ancienne de ces jeux de Théatre, on la trouveroit en 1179.

33. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

Mais c’est sans doute aussi, par cette raison, qu’Athénes mettoit Sophocle au-dessus d’Euripide, & que le premier remportoit presque toujours le prix du Théatre sur l’autre. […] C’est qu’elles éclairent & n’échauffent point dans ce dernier cas ; c’est en un mot, comme le dit Scaliger, que si le Théatre doit instruire, il n’y parvient que d’une manière indirecte & détournée, & par le tableau des actions. […] Ainsi je voudrois que la jeunesse qui se destine au Théatre les rejettât absolument.

34. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — TABLE. DES CHAPITRES. »

Préjugés légitimes contre le Théatre, page. 3 Chap. […] De l’Indécence du Théatre, 113 Chap.

35. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Le Théatre n’est que le Paganisme mis en drame, chanté, joué, imité par d’autres libertins. […] Ce n’est point un amateur du Théatre qui sera le Persée, il l’adore, il en est enchanté, ravi, pétrifié. […] Aussi s’en faut-il de beaucoup qu’un homme de Théatre soit couvert de l’Egide de Pallas. […] Le Théatre lui-même, tout licencieux qu’il est, est beaucoup plus enveloppé. […] Cette indécence à Rome n’étoit soufferte que sur le Théatre, où elle fut portée à l’exces.

36. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — [Introduction] » p. 2

La vertu pourroit-elle n’être pas effrayée à la vue des innombrables désordres que cause de toutes pars le Théatre ? […] La religion & les mœurs ne peuvent espérer de rétablir leur empire qu’autant que l’autorité souveraine le supprimeroit, ou que la satiété & l’inconstance le feroient abandonner : heureuse révolution, dont on ne sauroit se flatter ; le Théatre & le vice sont trop liés, ils ont trop besoin l’un de l’autre.

37. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Dans la chaîne des plaisirs qui sont le tissu de sa vie, il passe du lit à la table, de la table au jeu, du jeu au Théatre. […] Au Théatre. […] Il est inutile de faire au Théatre l’application d’un portrait si juste. […] Ce titre est très-canonique au Théatre. […] Ils ne s’attendoient pas à une pareille leçon, & le Théatre n’est pas l’école où on la donne.

38. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Vous avez dit plus haut que la plus belle Tragédie de Sophocle tomberoit tout à plat sur notre Théatre. […] Notre Théatre a des régles qu’il ne peut jamais transgresser. […] C’est par cette raison qu’une partie des Temples Juifs étoit construite en forme de Théatre. […] Ce même Roscius obtint l’anneau d’or, et; le rang de Chevalier Romain, sans abandonner le Théatre. (Sans abandonner le Théatre !

39. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Mais le Théatre a toujours esté & sera toujours profane. […] J’aimerois mieux, disoit-il au Peuple d’Antioche, vous voir dans des cachots que de vous sçavoir au Cirque & au Théatre. […] On trouvera, que Seneque, Euripide, ny Sophocle, ne parlent point d’amour, poison le plus subtil & le plus dangereux de nostre Théatre. […] Quand même on feroit monter les vertus Chrétiennes sur le Théatre, bien loin que la Religion en fût servie, elle en seroit outragée. […] Passer de l’Autel au Théatre !

40. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Leur objet a été précisément le Théatre réel ; c’est par lui-même qu’ils en ont jugé. […] Regner ainsi sur le Théatre, c’est avoir vaincu, c’est avoir triomphé. […] Mais quel est, je vous prie, le grand nombre des amateurs du Théatre ? […] Ils courent au Théatre comme vers un Port. […] Que vont-ils chercher tous au Théatre ?

41. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Il n’est pas mieux prouvé que les sentimens soient une nouveauté sur le Théatre. […] Nous ne nous y érigeons pas en legislateur du Théatre. […] Ce que nous disons du Théatre, des Auteurs & des Comédiens, ne peut être attribué qu’à l’intérêt que nous prenons à l’Art Dramatique.

42. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Ce seroit un acte de bienfaisance de la nouvelle philosophie, ce seroit l’Enciclopedie gravée du Théatre. […] Ignore-t-on au Théatre jusqu’aux termes de la Religion ? […] Le Théatre ne seroit pas moins fréquenté, & la ferme ne baisseroit pas. Puisqu’on croit le Théatre nécessaire, on ne risque pas de le voir tomber. […] C’est de France que le Théatre a passé en Allemagne, & les excès de France qu’elle a voulu copier.

43. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XIII. La Comédie considérée dans les Acteurs. » pp. 26-29

Quelle horreur cette raison seule ne devroit-elle pas inspirer du Théatre ? […]  » Que dirons-nous de ces malheureuses chrétiennes, si elles peuvent porter encore ce nom, que le Théatre arme de Prov.

44. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

[Introduction] ON a toujours admiré le bon sens & le bon goût d’Horace, & la sagesse des regles qu’il donne dans son Art Poëtique ; en particulier su le Théatre. […] La perversité du Théatre moderne va jusqu’à se faire un mérite du libertinage, un dogme de l’impiété. […] Corneille & Crebillon, qui canonisent la vengeance, Marmontel, qui autorise le duel dans son Apologie du Théatre, apprennent-ils à modérer la colere, & regat iratos ?

45. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Le sieur Dorat, jeune homme infatué, s’il en fut jamais, du Théatre & des Actrices, se peint lui-même, ses maîtresses & la Comédie. […] Il est difficile de dégrader davantage, & le Théatre, & l’amateur, ancien Mousquetaire. […] Pour voir dans Dorat un homme ivre du Théatre, il ne faut pas avoir recours à ses pieces pour tous les Spectacles, qui ont échouées sur-tous. […] Il est des sujets dont nous privent la délicatesse, la timidité de notre goût, la bienseance de notre Théatre. […] Le Théatre doit lui en savoir bon gré ; la licence de ses farces y trouve un apologiste : elles sont de vraies héroïdes qui s’emparetent de ce que les bonnes mœurs ont rejetté.

46. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Mais qu’entends-je dans ces jours de relâche au Théatre ? […] De quel front ose-t elle nous dire cette raison aliénée, que le Théatre de nos jours sert à corriger les mœurs : Ridendo castigat mores  ? […] Après tout, qu’importe-t-il à la Religion, à l’Etat, que nous allions au Théatre, pourvu qu’on ne nous y donne pas des leçons d’irréligion, d’indépendance, de barbarie, de mauvaises mœurs ? […] sans équivoque ni restriction tout ce que le Théatre a de repréhensible  ! […] Que tout est bon dans vos mains, Grand Dieu, qui avez choisi l’organe d’un homme de Théatre pour nous donner la décision d’un Docteur de Sorbonne !

47. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Le Journaliste donne la raison de cette ivresse : des juges de choix sont plus indulgens que le Théatre. […] Le Théatre lui-même nous l’apprend. […] Celui-ci, ordinairement grave, sérieux, austère, peu favorable à la frivolité du Théatre, en parle avec indulgence, avec éloge. […] Les personnages sur le Théatre n’avoient rien de choquant, rien qui pût dégrader le plus saint ministère. […] Le jargon du Théatre, qui parle toujours de mort, les menaces qu’on met toujours dans la bouche des amans, ne sont pas meurtrieres.

48. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 —  TABLE DES CHAPITRES.  »

Anecdotes de Théatre, 40.

49. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Aussi à peine en avons-nous qui se soutiennent quelques jours sur le Théatre. […] Danaüs est desarmé & poussé de l’autre côté du Théatre. […] Les Anciens faisoient retentir leur Théatre de coups de tonnerre.

50. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Non assurément : pour peu qu’on connoisse son Théatre on n’en demandera point d’exemples. […] Dans quelque moment qu’on l’envisage sur le Théatre, il n’y est que le copiste de son original. […] Outre que nous avons des piéces de Théatre qui n’y on jamais paru & qui se font lire ; les Poëte du siécle dernier, & du nôtre, ne seroient pas moins en grande réputation, quand on n’auroit pas représenté leur poëmes.

51. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Avis au lecteur. » p. 

L Es partisans du Théatre n’y sont pas tous attachés par les mêmes liens.

52. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Mais, Monsieur, quelle autre école plus familiere au Peuple, avons-nous des mœurs, que le Théatre ? […] Aucun Auteur, & sur-tout, du Théatre, ne veut point, dit M. […] La morale du Théatre, dit M. […] L’heureuse influence du Théatre sur tous les Peuples qui l’ont connu, prouve assez son utilité. […] Je ne donne le nom estimable de Théatre qu’à la Comédie Française, & à la Comédie Italienne ou l’Opéra-comique.

53. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XII. Son opposition aux vœux du Batême. » p. 25

Qui oseroit dire que le Théatre n’est point un obstacle à l’accomplissement de ces grands vœux, ne sauroit guéres ce que c’est que la Comédie.

54. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Le Théatre joua le plus grand rôle. […] Mais la Reine, qui ne s’ennuyoit jamais au Théatre, ne perdit aucune représentation, quoiqu’on en fit pendant plusieurs mois trois fois la semaine. […] La Fronde est incomparablement plus criminelle & plus ridicule, & fournit beaucoup plus au Théatre. Le Théatre change, & représente la côte maritime de Normandie & le Havre-de-grace. […] Le premier fruit de sa conversion, auquel le Théatre, si elle ne l’eût quitté, auroit mis obstacle, fut son retour avec son mari.

55. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE. De Racine à Despréaux, » pp. 83-84

Ainsi, Monsieur, vous pouvez assurer le Père Bouhours & tous les Jésuites de votre connoissance que bien loin d’être fâché contre ce Régent, qui a tant déclamé contre mes Pièces de Théatre, peu s’en faut que je ne le remercie & d’avoir enseigné une si bonne morale dans leur Collége, & d’avoir donné lieu à sa Compagnie de marquer tant de chaleur pour mes intérêts, & qu’enfin quand l’offense qu’il m’a voulu faire seroit plus grande, je l’oublierois avec la même facilité, en considération de tant d’autres Jésuites dont j’honore le mérite, & sur-tout du révérend Père de la Chaise qui me témoigne tous les jours mille bontés, & à qui je sacrifierois bien d’autres injures.

56. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

N’en est-il point parmi les Spectateurs qui n’aye pas éprouvé ces funestes effets du Théatre ?

57. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

Augustin, qu’un bon chrétien ne se trouve pas au Théatre, Serm.

58. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

L es partisans du Comédien, pour lui accorder une considération qui ne lui est pas dûe, se fondent sur l’esprit de discussion & d’analyse qu’ils prétendent lui être nécessaires ; sur l’intelligence qui doit lui découvrir tous les rapports de son rôle, ceux des autres rôles avec celui-là, & ceux de tous ces rôles avec l’objet principal du Poëme ; sur les finesses de son art, sur les coups de théatre que le Comédien tir de son propre fond, sur la grandeur d’ame, & les entrailles essentielles à l’Acteur tragique ; sur la déclamation & les bienséances scrupuleuses qu’ils ont seuls introduites au Théatre, & sur la profonde connoissance qu’ils en ont. […] “Une personne de Théatre, dit M.

59. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IX. Suite de la Rosiere. » pp. 213-230

L’entousiasme étoit général, tout étoit en mouvement & chantoit les louanges de l’Heroïne ; le Théatre offre des fêtes plus brillantes, des actrices plus parées, des danses mieux combinées, des voix plus mélodieuses, une musique plus réguliere. […] Cette satyre est outrée, il y a encore dans le monde plusieurs personnes vertueuses, plusieurs filles sages, quoique le nombre en soit petit ; mais dans un autre sens, on pourroit sans exagération écrire à l’entrée du Théatre : ci git la vertu, c’est-à-dire : c’est ici le tombeau de la vertu ; il n’y en substitue, il n’y en substituera jamais, toutes celles qui osent y entrer, y reçoivent le coup mortel, l’innocence n’y vient jamais impunément & ne s’en retourna toute entiere pour ceux qui l’aiment & le fréquentent, la vertu y est profondement enterrée. […] Tous les complimens des Romans, de l’Opera, de la Comédie, malgré le cortege bannal de Venus, de Flore, des graces d’Hebé, de l’amour, repeté jusqu’à la fadeur, n’ont jamais vallu le langage simple, modeste & touchant de la vertu, & jamais aucune actrice, aucun amateur, aucune beauté du Théatre ne l’a si bien imité.

60. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Privilége du Roi. » pp. 369-370

L ouis, par la grace de Dieu, Roi de France & de Navare : A nos amés & féaux Conseillers, les Gens tenans nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand-Conseil, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils & autres nos Justiciers qu’il appartiendra, Salut : Notre amé André-Charles Cailleau, Libraire a Paris, Nous a fait exposer qu’il désireroit faire imprimer & donner au Public un Ouvrage qui a pour titre L’Art du Théatre en général.

61. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVIII. Autorité des loix. » pp. 45-47

Et comment les loix civiles pourroient elles autoriser le Théatre qui jette le trouble par tout, souffle le feu de l’impureté dans les jeunes gens, & le réveille dans les vieillards ?

62. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

M. de Pompignan, après avoir exposé les vices de notre Théatre actuel, donne des règles sûres pour l’enrichir par des beautés solides, & en écarter tout ce qui peut blesser la foi ou les mœurs.

63. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

le Batteux soutint que les plaisirs & les passions du Théatre ne sont, & ne peuvent être que nuisibles aux mœurs.

64. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XV. Des nouveautés & de leur nombre. » pp. 2-7

Comment les Comédiens peuvent-ils donc déclamer contre les nouveautés, utiles à la fois au public & au Théatre ?

65. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

J’ai donc appréhendé de mêler des Dissertations de Dogme à l’examen des piéces de Théatre, je crois avoir eu raison.

66. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Ils sufiront à nous aprendre, que pendant que l’on défendoit au Peuple de voir les Histoires Saintes dans le Livre qui les contient purement & fidélement, on lui permettoit de les voir sur le Théatre, souillées de mille inventions grossieres, dont on exprimoit la plupart d’une façon basse, & en style de farceur. […] On admiroit en ce tems-là cette manœuvre de Théatre ; mais aujourd’hui, elle fait pitié.

67. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

Nous y avons été forcés en quelque sorte, pour entrer dans le détail des usurpations qu’ils ont faites sur le public, sur les Auteurs & sur le Théatre.

68. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVII. On y risque tout par une seule assistance. » pp. 40-44

Il est évident qu’il n’y a pas le même degré de passion pour le Théatre.

69. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

L’état de Baigneur, Coëffeur étoit considérable à Rome, comme il l’est en France ; mais il ne le devint que quand les mœurs s’y corrompirent ; à peine connus auparavant, le Luxe les fit sortir de la misere & de l’obscurité, on les appelloit Cinerarius & Cinisto, comme nous l’apprend Varron ; parce qu’ils faisoient chauffer leur fer à friser dans des cendres chaudes, il n’y a pas un siécle que cette lie du peuple a commencé de jouer un rôle, & elle veut aujourd’hui aller de pair avec les Seigneurs ; elle forme un corps nombreux, fait valoir des Privileges, arbore le luxe des habits, & la parure de la tête comme un modele, une poupée vivante qu’elle présente ; le Théatre lui forme un grand crédit, la grande regle du bon goût est la parure d’une Actrice. […] Ce genre de folies les favorise encore, parce qu’il entre dans l’ordre des mœurs, & flatte la mollesse & la vanité de ceux qui le voyent, quelle mine plus riche pour le Théatre & ses suppôts ! […] C’étoit des Rois de Théatre, des Actrices, & non des hommes. Dans tous les tems, l’esprit de Théatre les passions, les vices portés à l’excès ont fait la célébrité des hommes.

70. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Fêtes de Théatre. […] Pons, à qui son pere a laissé un bien considérable, a eu la noble ambition de quitter le commerce, & de consacrer sa sortune à faire une très-belle fondation : non pas d’un Hôpital, d’un Collége d’une Eglise, d’une maison Réligieuse, mais d’un Théatre dans sa patrie, qu’il a élevé à grands frais, dans sa maison & dans la plus belle salle, petite à la vérité, mais assez grande pour la foule des spectateurs que Saint-Pons peut fournir ; il n’a pas pu avoir, il est vrai, une troupe de comédiens.

71. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Canon ces paroles remarquables1 : le saint Concile défend les Farceurs & leurs Spectacles, les Danses qui se font sur le Théatre : Si quelqu’un enfreint la présente Constitution, nous voulons, s’il est Clerc, qu’il soit déposé, s’il est Laïque, qu’il soit excommunié. […] Un Concile de Tours, en 1583, défend, sous peine d’Excommunication, les Comédies, Jeux de Théatre, & toutes sortes de Spectacles irréligieux : Comœdios, ludos Scenicos vel Theatrales & alia ejus generis irreligiosa spectacula, sub Anathematis pœna prohibet1 sancta Synodus.

72. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Sans-souci pour les intérêts de tout le monde, même pour les loix de l’honneur & de la probité ; mais fort en souci pour ses intérêts ; & par une foule de batailles & de siéges, où il a été tantôt vaincu, tantôt vainqueur, il y a peu de guerres aussi chargées, & peu d’acteurs sur le Théatre qui aient joué tant de rôles, En 1741 traité avec la Baviere, la France & la Pologne, contre la Reine de Hongrie. […] Le démembrement de la Pologne a fait voir sur un nouveau Théatre la bonne-foi de son Anti-Machiavélisme. […] J’ai beau me faire illusion sur le prétendu bien du Théatre, je trouve qu’ils ont raison.

73. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Je ne dis pas que ç’a été une Morale fondé sur des raisons propres & particulieres : je vous l’ai déja fait remarquer, & je le répête, ils n’employoient point d’autres raisons que nous, ils n’en avoient point d’autres ; ce qu’ils disoient contre le Théatre & contre ces Assemblées mondaines d’ou nous tachons à vous retirer, c’est ce que nous vous disons ; & tout ce qu’ils disoient, c’est ce que nous avons le même droit qu’eux de vous dire.

74. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Car tel Estranger qui durant deux mois ne voit que la mesme chose sur un Théatre, se persuade que l’on n’a rien que cela à représenter, & conclut au prejudice de nostre Nation, la sterilité de ses beaux Esprits & la misere de nos Acteurs.

75. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Le Prince Suboninski, chef de la police, s’opposa de toutes ses forces à l’érection d’un Théatre permanent ; mais inutilement : le roi de Prusse, qui veut amuser le peuple qu’il opprime, fit faire à Varsovie comme à Dresde. […] Le Grand-Maréchal de la Couronne, chef de la police, qui s’étoit ci devant opposé quoiqu’inutilement, à l’introduction du Théatre permanent, s’opposa de nouveau à la proposition : il fit voir que c’étoit une monopole pour s’enrichir sur les plaisirs du public, aux dépens des bonnes mœurs d’une nation déjà si portée au luxe & à la volupté ; que ce seroit même donner aux propriétaires un titre sur la police des spectacles qui se donnoient chez eux.

76. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Armand, après la conquête de la Rochelle, ne crut pas indigne de son grand nom, de composer pour le Théatre.

77. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

N’est-ce pas plutôt un Théatre, où la vanité & la galanterie étalent le luxe des modes profanes, & déployent les ressorts de la coquetterie mondaine ?

78. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

[G] Théatre.

79. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ainsi à l’Opéra l’un compose les vers, l’autre la musique ; au Théatre italien, Favart, Panard, Fuselier, Collet, Vadé, &c. travailloient en société. […] Il donna à l’Opera & au Théatre françois plusieurs pieces qui réussirent, & l’initierent dans ce monde voluptueux & frivole, de qui le Prophete dit : Ducunt in bonis dies suos & in puncto ad inferna descendunt. […] L’Histoire du Théatre italien rapporte, qu’un jour son pere fort en colere contre lui, à cause de sa débauche & de ses comédies, le gronda long-temps & fort vivement.

80. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

C’est le Calendrier du Théatre (année 1766) qui apprend au public cette belle découverte. […] Calendrier du Théatre 1768.

81. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Dans la piece d’Adam & d’Eve, au lieu de mettre après les noms des Acteurs, la scène est dans le Paradis terrestre, on auroit dû mettre, la scène est sur le Théatre. […] En voici, disoit l’Avocat, une preuve que je voudrois pouvoir dissimuler ; sa bibliothèque est composée des Œuvres de Corneille, Moliere, Racine, du Théatre Italien ; le Théatre y est complet, &c.

82. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

ENTRETIEN, Sur le Théatre.

83. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Saint Isidore de Seville qui vivoit au VII. siécle, appelle le Théatre un lieu de prostitution, les Historiens sont, dit-il1, ainsi nommés, parce qu’ils racontent des événemens comme les Historiens ; mais ce sont des faits qu’on devroit passer sous silence : ils mettent sous les yeux du peuple2 toute la conduite d’un scélerat illustre, en la décorant des Vers plaintifs de la Tragédie.

84. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

A se mocquer de leurs adversaires, à les accuser de malignité, de jalousie, de corruption secrette, couverte d’un zele hipocrite : la plaisanterie, style du Théatre, la récrimination, défense ordinaire des criminels, sont de fort petites raisons dont le mensonge seul peut avoir besoin. 2°.  […] Théatre, bal, romans, peintures deshonnêtes, parures indécentes, discours licentieux, en voilà assez pour se damner.

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