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101. (1695) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras contre la Comédie [4 décembre 1695] « Mandement  » pp. 34-37

G Uy de Sève de Rochechouart par la grâce de Dieu et du S.

102. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Persuadé que, la sainteté de la vie des Prêtres et la ferveur de leurs prières fait la prospérité de l’Empire et en assure les victoires, par les grâces qu’ils nous obtiennent du ciel, que leurs exemples sanctifient les âmes et nous attirent la miséricorde de Dieu, nous avons appris avec douleur, et ce qui paraît incroyable, que des Diacres et des Prêtres, et ce que nous rougissons bien plus de dire, même des Evêques, jouent à des jeux de hasard, et s’oublient jusqu’à se trouver à la comédie, « scenicorum vel thimelicorum fiunt spectatores ludorum « ; eux qui obligent tous ceux qu’ils baptisent de renoncer aux pompes du démon, dont les spectacles sont une grande partie, « ut abrenuntient pompis Diaboli, quorum non minima pars sunt spectacula ». […] Le théâtre mérite-t-il quelque grâce ? […] Qui connaît mieux les anecdotes théâtrales, qui y fournit plus de matière, qui lit plus régulièrement les pièces, juge plus hardiment, prononce plus décisivementc, qui sent, qui goûte mieux le jeu des Acteurs et les grâces des Actrices, que ceux que leur état devrait y rendre les plus étrangers ?

103. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

De la beauté ; des grâces plus touchantes que la beauté ; des talens applaudis… un culte public ? […] La jeune Dame, qui n’avait eu d’autre dessein que de se donner les talens & les grâces de la ***, pour en faire usage dans le particulier, prend sur le champ un parti plus hardi ; elle va trouver le Directeur, lui dit qu’elle sait quelqu’un qui n’est pas de la Ville, & qui n’y sera pas connu, qui consentirait à remplacer Mademoiselle *** pour ce jour-là La proposition est acceptée : elle s’offre elle-même ; plaît universellement à une Répétition qu’on fit à la hâte, paraît aussitôt sur la Scène, éclipse sa Rivale autant par sa beauté que par son jeu.

104. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Je pourrais, Messieurs, vous faire le même compliment que vous me faites, je pourrais vous dire qu’on vous fait beaucoup d’honneur de vous répondre ; mais j’ai une plus haute idée de tout ce qui sort de Port-Royal, et je me tiens au contraire fort honoré d’entretenir quelque commerce avec ceux qui approchent de si grands hommes… Toute la grâce que je vous demande, c’est qu’il me soit permis de vous répondre en même temps à tous deux, car quoique vos Lettres soient écrites d’une manière bien différente, il suffit que vous combattiez pour la même cause, je n’ai point d’égard à l’inégalité de vos humeurs, et je ferais conscience de séparer deux Jansénistes. — Aussi bien je vois que vous me reprochez à peu près les mêmes crimes, toute la différence qu’il y a, c’est que l’un me les reproche avec chagrin, et tâche partout d’émouvoir la pitié, et l’indignation de ses Lecteurs, au lieu que l’autre s’est chargé de les réjouirb. […] Mais, Monsieur, vous qui êtes plaisant, et qui croyez vous connaître en plaisanterie trouvez-vous que le pouvoir prochain, et la grâce suffisante fussent des sujets plus divertissants que tout ce que vous appelez les Visions de Desmarets ?

105. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Oui, ma chère, dissimule : puisque tu connais ta Rivale, étudie-la, pénètre-la, copie-la, surpasse-la ; & crois que pour regagner entièrement un cœur sur le point de t’échapper, le moyen le plus sûr est de prendre les grâces de ton ennemie, de paraître plus aimable qu’elle : s’il est d’autres routes non moins sûres, il t’est permis de les suivre.

106. (1574) Livre premier. Epître dixième. Cyprien à Eucratius son frère « Epître dixième. » pp. 30-31

Je supplie Dieu, frère très cher, qu’il te tienne toujours en sa sainte grâce.

107. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

Ce n’est donc pas au Théâtre et au bal que vous avez dû conduire un Archevêque qui fait son entrée dans la principale Ville de son Diocèse, mais à l’Eglise et à l’Autel pour implorer le secours de Dieu dans les commencements de ses fonctions Episcopales, et pour attirer les grâces dont il a besoin pour s’acquitter d’une charge qui a toujours fait trembler les plus grands Saints.

108. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

C’est à l’histoire, généreux Héros, que vous et nous tout ensemble devons mille millions de grâces, lui présentant les plus zélés de nos vœux, pour nous conserver ce que la longueur du temps pouvait ensevelir dans un injuste oubli.

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Cette idée est une belle chimère que les femmes ont intérêt d’accréditer pour couvrir leur passion d’un voile, & faire croiré qu’aussi respectables que belles, elles sont de ces Venus admirables, qui renfermées dans cette métaphisique de sentimens, joignent aux grâces & à la beauté dont elles se croyent toujours richement pourvues, une vertu sublime, inaccessible aux tentations de la volupté grossière, que quoique tout passe par le corps avant d’arriver à l’esprit, leur esprit & leur cœur ne s’y arrêtent jamais ; que quoique leur toilette ne produise & ne puisse produire que des tentations charnelles, ce n’est pourtant que pour l’esprit qu’elles offrent des nudités, & mettent du rouge ; que ce n’est qu’à l’esprit qu’on adresse la tendresse du chant, le feu des regards, les attitudes, la danse, le langage du geste. […] La Princesse Venus inventrice d’un sentiment si délicat qu’elle avoit nommé amour, en fut regardée comme la mère aussi bien que des grâces, ayant été aidée par les plus belles femmes, cet engagement fut trouvé si beau qu’on en fit un Dieu, & de sa mère une Déesse, la force en est invincible (c’est de la bonne morale) ; on peut donc être amoureux sans être si vicieux, cela veut dire en bon françois qu’on voudroit bien que l’impureté ne fût pas un vice, qu’on tâche de colorer le mouvement de passions pour en diminuer la honte que ce langage de vertu, ce vernis de chasteté est une gaze pour en cacher l’horreur & émousser les remords. […] Hébreu, Grec, Latin, Allemand, on ne voit rien de si ridicule dans aucune langue ; on ne le connoît qu’en France, soit qu’on y croye les complimens sans conséquence, & un verbiage frivole qui semble tout dire, & ne dit rien comme ils le font en effet sur-tout en galanterie, soit que l’entousiasme pour les femmes y soit porté à l’excès & à une sorte d’adoration ; l’usage a consacré ces termes, ils sont devenus de style ; c’est le protocole de Cithère, platitude puérile, plus basse que respectueuse de se mettre à genoux devant les femmes, qui ne convient qu’envers Dieu & à un criminel qui demande grâce : cette attitude a un autre principe, c’est pour les contempler à son aise, & être à portée de prendre avec elle des licences ; les femmes sont communément assises, il faut se baisser pour les mieux voir, prendre & recevoir avec plus de facilité des libertés indécentes dont elles peuvent moins se débarrasser. […] Aldegonde, Jurieu, Claude n’étoient rien moins que des mysantropes ; il est vrai que les synodes des Protestans ont défendu le bal & les comédies, & ils n’avoient garde de ternir la gloire de leurs principaux chefs, en leur faisant un crime de leur indifférence pour le bal & la comédie ; mais les Dames ont droit de déraisonner, il faut tout pardonner aux grâces.

110. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Rien n’y sert qu’à la ruine des Chrétiens, et la vertu même n’y est représentée que d’une manière à la rendre ridicule : aussi voyons-nous qu’il n’y a point d’examen de conscience où l’on ne mette au nombre des actions contraires à la pureté, l’assistance aux Spectacles ; aussi voyons-nous que tous les Confesseurs qui remplissent les devoirs de leur ministère, et qui ne délient les pécheurs que lorsqu’il faut les délier, refusent la grâce de l’absolution à tous ceux qui fréquentent les Théâtres. […] mes Frères, Jérôme a toute la peine possible à oublier, au milieu des images de la mort et de la solitude la plus profonde, les traces que les spectacles de Rome laissèrent dans son imagination ; Antoine courbé sous la haire et sous le cilice, a besoin de toute la grâce, et de tous ses efforts, pour résister à la violence des tentations qui l’assiègent ; Benoît continuellement appliqué à méditer les éternelles vérités, est obligé de se rouler dans les épines, pour ne pas consentir à de mauvais désirs, et l’on pourra sans risque, sans danger, sans scrupule, s’exposer aux périls d’un Spectacle où l’on n’aperçoit que des objets de séduction ? […] Si enfin tous ces objets ne sont pas capables de vous frapper, retournez donc à vos Spectacles lascifs et scandaleux ; mais allez auparavant renoncer à votre baptême à la face de ces mêmes Autels, que vous prîtes autrefois à témoin des promesses que vous faisiez au Seigneur ; allez effacer le registre où vous êtes inscrits comme Chrétiens ; arborez publiquement la révolte contre l’Eglise dans le sein de laquelle vous êtes nés ; choisissez le Démon pour votre père, les Enfers pour votre héritage, et n’attendez plus de Dieu ni grâce ni miséricorde. […] Rétablissez plutôt, ô mon Dieu, la gloire de votre culte ; faites que tous les Chrétiens se souviennent de la grâce de leur vocation ; qu’ils abhorrent les Spectacles comme absolument contraires à votre sainte Religion, et qu’ils n’en connaissent point d’autre que la contemplation de ce Royaume céleste où nous devons tous aspirer.

111. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Mais, grâces au Seigneur, la licence des lâches Chrétiens ne saurait déroger à l’invariable sainteté de la loi chrétienne, qui a condamné de tout temps, comme elle condamne encore aujourd’hui, ces profanes et scandaleux divertissements. […] Et pour n’être point inquiété dans ces excès scandaleux par les mouvements de la grâce, on les méprise jusques à ce que enfin on ait acquis une fausse sécurité de conscience.

112. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Revenus de leurs égarements par une grâce singulière, le théâtre ne sera pas autre qu’il est, leur raison, leur religion sera la même. […] Certainement l’esprit de Dieu porterait bien plutôt à éviter ces divertissements dangereux, qu’à lui demander la grâce d’être préservé de la corruption qui s’y rencontre.

113. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

C’était donc par ces témoignages extérieurs de joie, et par la Danse, qu’ils exprimaient autour d’une Idole tout ce qu’ils en pensaient ; c’est-à-dire, la confiance qu’ils y mettaient, le ressentiment des grâces qu’ils croyaient en avoir obtenues, et l’espérance d’en recevoir encore de nouvelles. […] Grâces au Seigneur, nous les trouvons dans le Verset suivant du Psaume que nous expliquons. […] C’est dans le second Point du Sermon qu’il a fait en l’honneur de l’Immaculée Conception, où parlant de ceux qui n’ont pas soin de ménager la grâce, il s’explique de la sorte. […] Oui, Chrétiens, de vous exposer sans raison et pour votre seul plaisir, au péril de perdre la grâce. […] Divin ; est-ce-là le moyen d’en conserver et le fruit et la grâce ?

114. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

… Un goût, que je n’ai pu détruire, joint à des applaudissemens mérités, m’a jeté loin de moi-même… Voila la cause de ma ruine… Ursule ignore mes torts… mais je les sais ; mais le remords me ronge, me déchire… Et cependant, lorsque je promets de renoncer à ***, je la vois sur la Scène, suivie des Grâces, des Ris & des Talens, enviée, adorée, desirée, l’objet des hommages de tous les cœurs… ma résolution s’affaiblit ; le charme renaît… Non, je ne suis pas digne de vivre… Quand je vois Ursule… Ursule, & mon fils que je serais au desespoir qui me ressemblât un jour, je meurs de confusion.

115. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

Soit à insérer avec grâce dans le discours, un vers entier d’un Poète, ou une partie de vers sans y rien changer, le sens que prend ce vers par l’apropos de la citation, suffisant pour la Parodie ; soit en y fesant quelque léger changement. 2.

116. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « IV. » pp. 17-22

" De grâce donnez cet Avocat à mes parties, et puis ne m’en donnez aucun. » 3.

117. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

S'ils ne le sont pas tous également, c'est la louange de la grâce de Jésus-Christ.

118. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

Les unes viennent d’un mouvement de grâce, et sont rapportées au culte de Dieu, comme celles que nous avons marquées au Chap. précédent ; et les autres de l’inclination de la nature vers son propre plaisir, que le S.

119. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

En quoi Dieu est-il offensé par un exercice agréable, salutaire, propre à la vivacité des jeunes gens, qui consiste à se présenter l’un à l’autre, avec grâce et bienséance, et auquel le spectateur impose une gravité dont on n’oserait sortir un instant ? […] Allons, Monsieur, exécutez-vous de bonne grâce : laissez-nous entendre quelque bonne comédie, où le vice et l’hypocrisie soient livrés au ridicule ; laissez danser nos enfans, ne les envoyez point en enfer, et Dieu vous bénira.

120. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

On trouve une Estampe de M. le Prince de Conti, avec ces quatre vers au-dessous : « L’or des Lys immortels qui brille en ta Couronne N’est pas ce que ton sort a de plus éclatant, C’est que la Grâce en sa personne Fit d’un Prince pécheur un Prince pénitent. » J’ai seulement retranché les premières pages de ce Traité, mais j’ai copié mot à mot tout le resteab. […] Jean Chrysostome, que nous les consacrions à son service, que nous ne parlions que de lui, que nous n’agissions que pour lui, que nous ne chantions que ses louanges, que nous lui rendions de continuelles actions de grâces, et que par ces saints exercices nous purifions le fond de nos cœurs. […] Qu’on n’y entende point de paroles déshonnêtes, folles et bouffonnes, ce qui ne convient pas à votre vocation ; mais plutôt des paroles d’actions de grâces.

121. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

J’ai du sans doute quelques marques d’attention aux grâces d’une Rivale !

122. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

L’Auteur de la Lettre n’a-t-il pas bonne grâce de nous venir dire : « Lisez et relisez l’Ecriture, vous n’y trouverez pas de précepte formel et particulier contre la Comédie. » Aussi cela n’est-il pas nécessaire : car nous voyons dans la sainte Ecriture que Dieu n’a pas laissé de punir très sévèrement ce qui n’était point défendu par la Loi en termes formels et précis : car, par exemple, la Loi ne défendait pas de ramasser de petits brins de bois le jour du Sabbat.

123. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Mon zèle pour la personne sacrée des Rois me les ferait plutôt allumer, et bien loin de réclamer contre la juste sévérité des Magistrats, je suis persuadé qu’en bonne politique, même en matière de tyrannicide, ils ont trop d’indulgence pour les spectacles ; que cette doctrine pernicieuse qu’ils ont redoutée dans le théâtre Latin de Sénèque et del Rio, mérite encore moins de grâce dans les théâtres de Corneille, de Racine, Crébillon, Voltaire, Marmontel, Héros de la scène tragique, à qui l’Académie Française a donné des provisions de l’office de bel esprit utile à l’Etat : doctrine qui débitée publiquement, dans tout le royaume, dans des représentations et des volumes innombrables, avec toute l’élégance, la pompe et le pathétique possibles, doit produire sur tous les esprits un bien plus mauvais effet que la tragédie et le commentaire del Rio, que personne ne connaît. […] Le recueil de leurs assertions l’emporterait sur tous les Santarelli, Buzembaun, Emanuel Sa, etc. qui n’ont jamais, ni débité tant d’horreurs, ni écrit avec tant de grâce, ni n’ont été lus avec tant d’empressement, ou écoutés avec tant de plaisir. […] C’est là qu’est votre grâce, il nous l’y faut trouver. […] Les charmes des Actrices ont obtenu la grâce de ce qui méritait les foudres ; leurs myrtes auraient-ils été flétris par les mains de leurs adorateurs ? […] Le tyrannicide est préconisé dans ses pièces dramatiques, et embelli des grâces de la poésie et des traits de l’héroïsme.

124. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Nous vivons aussi sans appréhension par la grâce que sa bonté nous a faite, et jugeons de la félicité qui nous attend par l’assurance qu’il nous en a donné lui-même en conversant parmi nous.

125. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

  [A] L e Mimisme [A], ou l’Art de donner, par l’imitation, les grâces & la vie aux personnages d’un Drame ; de leur prêter ses organes d’une manière convenable à leur caractère ; de les animer de ce feu que l’Auteur n’a pu que leur supposer ; en un mot, l’Art aussi noble qu’utile en lui-même, d’exprimer avec énergie les diverses passions des hommes, m’avait toujours paru mériter d’aller au moins de pair avec la Musique & la Peinture. […] Les Ministres les plus avoués de cette Religion atrabilaire, privent les peuples qu’ils se sont asservis, de ces divertissemens honnêtes, où la Jeunesse des bourgs, dans les temps qui suivirent la création, retraçait aux yeux des Vieillards le printemps d’une vie que les glaçons de l’âge allaient éteindre ; où de jeunes filles, quittant pour un moment la contrainte ; acquéraient des grâces & de la souplesse. […] Interdire la parure au sexe des Grâces !

126. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VII. De la frivolité et de la familiarité. » pp. 150-162

Je leur fais même grâce, la plupart des frivolités sont fades, ennuyeuses, méprisables, et celui qui s'y livre est plus méprisable qu'elles. […] Aussi les stupides citoyens, les graves Ecrivains qui ne respirent pas l'air subtil de ce riant climat, n'ont qu'une maussade et ennuyeuse solidité, tandis que les jolis Officiers de la toilette des Actrices sont pétris de légères grâces, et sèment à pleines mains sur leurs personnes et dans leurs ouvrages les fleurs qu'ils y ont cueillies.

127. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

D’abord il se présenta de si bonne grâce, et parut si sage en ses réponses qu’il gagna le cœur du père et de la fille, mais il ruina toutes ses affaires en dansant ; il y montra tant d’adresse, et mania son corps en tant de différentes figures, que le Roi en fut dégoûté. […] je les déteste, et j’en suis la cause ; j'écris mes rétractations, je tâche de les répandre par toute la terre, mais les âmes qui sont perdues par ma faute, ne retourneront pas pourtant à la grâce, mais les lira-t-on ? […] car après leur avoir dit un mot ou deux de bonne grâce pour les relever de leur lenteur, il les laissait agir à leur liberté sans les presser. […] Que les impies ne pensent point se prévaloir d’une si amoureuse condescendance ; car Dieu ne fait pas tous les jours des coups de grâce. […] Sa seconde fut contre la sainte Vierge ; on nous fait accroire, lui dit-il, que tu es la Mère de la grâce, et tu ne m’en as jamais fait.

128. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

Je vous prie, que fait un acteur, lorsqu’il veut jouer naturellement une passion, que de rappeler autant qu’il peut, celles qu’il a ressenties, et que s’il était chrétien, il aurait tellement noyées dans les larmes de la pénitence, qu’elles ne reviendraient jamais à son esprit, ou n’y reviendraient qu’avec horreur : au lieu que pour les exprimer, il faut qu’elles lui reviennent avec tous leurs agréments empoisonnés et toutes leurs grâces trompeuses ?

129. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Ose-t-on bien compter sur sa vertu et sur la Grâce, quand on cherche la tentation et qu’on va s’amuser aux dépens de la Religion ou des Mœurs devenues les jouets du Théâtre ? […] Elles comprendront que la fréquentation du Théâtre est une tentation recherchée de gaieté de cœur ; qu’il y a de la témérité, de l’orgueil et de l’impiété à se croire capable de résister, sans la Grâce, aux tentations que l’on y rencontre ; et que ce serait présomption et folie de croire que Dieu nous délivrera d’un danger auquel nous nous exposons volontairement et sans nécessité. » « Ce qui trompe bien des gens sur ce point, est qu’ils ne s’aperçoivent point des mauvaises impressions que la Comédie fait sur eux ; ce qui leur fait conclure qu’elle n’est point pour eux une tentation. […] Gresset, ce Poète plein de grâces et de goût, a publiquement manifesté son repentir, des succès qu’il a obtenus en parcourant la carrière du Théâtre. […] Toujours combattu et toujours faible, je différais de me juger, par la crainte de me rendre, et par le désir de me faire grâce.

130. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

L’Église est si persuadée des péchés de l’odorat que dans le premier & dernier Sacrement qu’elle administre aux Fidèles, le Baptême & l’Extrême-Onction, elle fait sur les narines comme sur les yeux, les oreilles & la bouche une onction & une prière particulière pour demander à Dieu la grâce de préserver ses enfans des péchés qu’ils pourroient commettre par l’odorat, & de pardonner aux mourans ceux qu’ils pourroient avoir commis. […] Je ne suis pas surpris que les femmes aiment tant les odeurs, elles sont sujettes à mille infirmités qui saisissent l’odorat ; pardonnons leur d’avoir recours à un remède si nécessaire, c’est une espèce de fard, le rouge prépare le défaut de la couleur, le parfum celui des odeurs ; on veut en faire une espèce de grâce, & lui donner un air de délicatesse. […] Une Actrice, une coquette, un petit maître ne peuvent soutenir cette idée désolante, & mettent tout en œuvre pour étaler la fraîcheur, les grâces, la douce haleine de la jeunesse : vains efforts !

131. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Les Jésuites font représenter des pièces dans tous leurs collèges, c’était assez pour les condamner : la gazette ecclésiastique ne manque pas d’en faire une honnête mention, quoique cependant les collèges Jansénistes à Paris et ailleurs en représentent, aussi bien que les Jésuites, qui ne valent pas mieux ; que les Dames de la grâce aillent au spectacle, comme les autres ; et que l’Auteur du Dictionnaire portatif donne avec une exactitude et une complaisance infinie la vie de tous les Auteurs dramatiques, l’éloge et l’analyse de leurs pièces. […] Tout cela arrive en effet sur le théâtre, où l’Auteur et l’Acteur, très ignorants en théologie, et la plupart sans religion, épuisent leur adresse à fondre Baile dans les scènes, faire valoir ses difficultés, et affaiblir les réponses, qu’ils donnent pour les seules ; et en dégageant l’impiété du sérieux ennuyeux des livres, ils la mettent à portée de tout le monde, et pour la faire boire à longs traits, la parent des grâces de la poésie et de l’action. […] M. d’Alembert, pour lui répondre, a rempli plusieurs Mercure de colifichets littéraires, de pompeux éloges des grâces, des talents, et surtout de l’héroïque chasteté des Actrices.

132. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Mais ce sont des voix, des gestes, une âme, des talents, des grâces ; mais c'est une légèreté, une figure, une action, un goût ! […] Rien de plus opposé à l'attention, à l'exactitude que demandent tous les devoirs ; rien de plus contraire à l'onction de la grâce, au recueillement de la piété, à l'union avec Dieu, qui forment les Saints. […] Partout édifiant et délicat sur les bienséances, il évite jusqu'à l'apparence du mal, il ne trouble les exercices de piété, ni n'affaiblit l'onction de la grâce et le goût de la dévotion : goût incompatible avec le sentiment volontaire des passions.

133. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Lettre sur la Comédie de l’Imposteur Monsieur, Puisque c’est un crime pour moi que d’avoir été à la première représentation de L’Imposteur, que vous avez manquée, et que je ne saurais en obtenir le pardon qu’en réparant la perte que vous avez faite et qu’il vous plaît de m’imputer, il faut bien que j’essaie de rentrer dans vos bonnes grâces, et que je fasse violence à ma paresse pour satisfaire votre curiosité. […] Après qu’ils sont assis, il commence par lui rendre grâces de l’occasion qu’elle lui donne de la voir en particulier. […] Il fait lui dire plusieurs choses d’un ton et d’une force différente par les diverses personnes qui composent la compagnie, pour le faire répondre à toutes selon son but ; même pour le faire davantage parler, il le fait proposer et offrir une espèce de grâce, qui est un délai d’exécution, mais accompagné de circonstances plus choquantes que ne serait un ordre absolu. […] Le mari voyant toutes choses changées, suivant le naturel des âmes faibles insulte au misérable Panulphe ; mais son Beau-frère le reprend fortement, « en souhaitant au contraire à ce malheureux qu’il fasse un bon usage de ce revers de fortune ; et qu’au lieu des punitions qu’il mérite, il reçoive du Ciel la grâce d’une véritable pénitence qu’il n’a pas méritée ». […] En effet, Monsieur – car ne croyez pas que j’avance ici des paradoxes – c’est elle qui les rend dignes d’elle ces lieux si indignes en eux-mêmes : elle fait, quand il lui plaît, un temple d’un palais, un sanctuaire d’un théâtre, et un séjour de bénédictions et de grâces d’un lieu de débauche et d’abomination.

134. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Toute la grâce que je lui demande, c’est qu’il ne m’oblige pas non plus à croire un fait qu’il avance, lorsqu’il dit que le monde fut partagé entre les Réponses qu’on fit à ma Lettre, et qu’on disputa longtemps laquelle des deux était la plus belle.

135. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

G Uy de Sève de Rochechouart par la Grâce de Dieu et du S.

136. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

ah alors à Saint Augustin, où il est porté « que le pénitent se doit abstenir des jeux et des spectacles du siècle, s’il veut obtenir la grâce d’une entière rémission de ses péchés  ».

137. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

Encore que les saints pères n’approuvassent point qu’on fît rire, ils recevaient pourtant dans le discours la douceur, les agréments, les grâces Amb.

138. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

… Du plaisir, des tourmens… Loin de vous, mais jouissant de la présence de mon ami, de l’entretien d’une femme que j’estime, que j’adore, dans qui je vois les grâces les plus touchantes unies à la vertu ; j’ai peine à démêler mes sentimens : est-ce l’admiration seule, est-ce l’amitié ? […] Il regrettait que les Vers du Poète Quinaut, eussent en pure perte, tant de délicatesse, de finesse, de douceur ; c’est l’Albane, nous répétait-il souvent, qui met tout le fini de son art & les grâces de sa touche, à peindre un plafond. […] Les Actrices éviteront sur-tout le geste monotone, ces longs déploiemens de bras qui peuvent avoir des grâces, & point de naturel ; ces mouvemens outrés, où les membres subissent une contraction violente & précipitée. […] On alliera, dans les Danses & dans les Ballets, les grâces avec la modestie, sans néanmoins afficher un purisme ridicule. […] Le plaisir qu’elles donnent ne vient que des grâces naturelles des Exécutans : une jolie femme qui danse plaît aux hommes, moins par son art, que par les charmes qu’elle découvre.

139. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Mais ce n’est pas pour me divertir, ni pour offenser Dieu, que je vais au bal ou à la comédie ; c’est afin qu’étant bien ajustée, montrant ma gorge et dansant avec bonne grâce, je gagne quelque riche parti pour un légitime mariage.

140. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Ouvrir son âme aux cruelles, ou aux lascives idées de ce qui se joue sur les théâtres ; c’est la fermer aux inspirations de la grâce ; c’est perdre l’intégrité qui nous donne la vue de Dieu ; c’est n’avoir plus la confiance de nous approcher de son trône, de demander son secours, de recevoir ses lumières, et ses consolations comme ses enfants.

141. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

On ne sent le péché que quand il est commis, la grâce que quand elle est perdue. […] Nous vous demandons grâce, & nous tâcherons, par notre profond respect, de vous faire oublier notre saute, &c. […] Elle est allée, fort mécontente, se moquer de cet affreux remède, & étaler ses talens & ses grâces sur les théatre de Lyon, d’Aix & de Marseille, où Dubois ne la déshonore pas, & où elle joue à son aise le Malade imaginaire & l’imbécille Diaphoirus qui a voulu mettre l’abstention du théatre parmi la matiere médicale, & en faire prendre des pillulles à Melpomène.

142. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Celui qui se résout à monter sur le Théâtre, s’applique d’abord à étudier les gestes, les grâces de tel Acteur célèbre ; il s’éfforce de saisir la Nature.

143. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

et ceux qui travaillent le plus à justifier la comédie, ont-ils jamais osé offrir à Dieu cette action, et lui rendre grâces de l'avoir faite ?

144. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Les périls où l'on est exposé sans les avoir pu prévoir, éloignent moins la grâce de Dieu, et nous laissent une légitime confiance de l'obtenir par nos prières ; au lieu que ceux qu'on cherche de gaieté de cœur, portent Dieu à nous abandonner à nous-mêmes.

145. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Si Dieu jusqu’ici, par un miracle de sa grâce, vous a empêché d’y tomber, pour lui en marquer votre reconnaissance, faut-il retourner dans le piège, dont il vous a garanti ?

146. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Avec quelle exécration ne doit-on pas regarder les Comédiens, qui empoisonnent les âmes, et qui faisant doucement avaler le venin des passions dans les comédies, ôtent la vie de la grâce, qui est incompatible avec elles.

147. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

6° « Les évêques et les prêtres qui auront violé les serments faits pour la sûreté du prince, ou de l’Etat, seront déposés : il sera permis toutefois au prince de leur faire grâce.

148. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Le démon n’exigerait pas de voir d’abord que vous vous livrassiez aux plus grands désordres, mais il ferait naître dans votre âme une multitude de pensées criminelles qui diminueraient ses forces, et qui lui feraient perdre la vie de la grâce.

149. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Peut-être auriez-vous raisonné d’une autre manière, si après avoir lu ces Pièces vous les aviez vu représenter ; surtout si après avoir été comme moi dans l’aveuglement, il eût été dissipé par les lumières de la grâce. […] Il sait bien que ce n’était pas le dessein des Comédiens de le convertir, et que ce n’est pas sur le Théâtre que Dieu fait briller les lumières de la grâce, qu’on ne voit plus de Saint Genest dans ce temps. […] Je vois d’abord que ce n’est pas des Spectacles des Païens qu’il parle ; mais de ceux que les Chrétiens faisaient eux-mêmes pour rendre à Dieu des actions de grâces des Victoires qu’ils avaient remportées sur leurs ennemis. « Aut victoria de hostibus a divinitate praestatur ». […] Quel dommage que vous n’ayez plutôt paru sur la Scène, et dans le temps que feu Monseigneur le Prince de Conti, éclairé par les lumières de la grâce, et revenu des égarements de sa jeunesse, n’oubliait rien pour détruire la Comédie et pour en faire voir le danger. […] Que si la condescendance qu’il faut avoir pour l’infirmité de l’homme, vous porte quelquefois à vous accommoder à ses faiblesses, que ce ne soit jamais au préjudice de votre prochain, et en trahissant votre ministère ; c’est la grâce que je demanderai pour vous à Dieu avec instance.

150. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

ne doivent-ils pas fuir les occasions du péché, approcher des sacrements, demander les secours de la grâce, pratiquer les vertus chrétiennes ? Ils le doivent plus que d’autres ; les dangers pour eux sont plus grands, les devoirs plus difficiles, les lumières, les grâces plus nécessaires, l’obligation d’édifier plus étroite.

151. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Il étalait ses grâces, déployait sa belle voix, se chargeait des plus indécentes parures, et après avoir fait son apprentissage, il revint à Rome pour y recevoir les plus brillantes couronnes dramatiques. […] Si quelqu’un est en droit de parler aux maîtres du monde, c’est leur Pasteur, c’est au Ministre du Dieu vivant, qui de sa part et en son nom instruit, exhorte, tonne, menace dans la chaire de vérité, qui par la force de la parole et le secours de la grâce divine, les touche en effet et les convertit.

152. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

« En quoi Dieu est-il offensé par un exercice agréable, salutaire, propre à la vivacité des jeunes gens, qui consiste à se présenter l’un à l’autre avec grâce et bienséance, et auquel le spectateur impose une gravité dont on n’oserait sortir un instant ? […] Ainsi donc, riches, renoncez à vos festins sensuels, à vos réunions corruptrices… Princes : pourquoi ces fêtes brillantes dans lesquelles les femmes disputent entre elles de grâce, d’élégance, de toilettes et peut-être de coquetterie, fêtes qui ne sont autre chose que les pompes du démon auxquelles les chrétiens ont renoncé à leur baptême… C’est en vain que vous allégueriez la raison politique, la raison d’Etat qui vous force à protéger, autant qu’il peut dépendre de vous, tous les arts et toutes les industries qui font fleurir une nation ; c’est en vain que vous prouveriez que ces fêtes ont pour résultat de faire circuler dans toutes les veines du corps social l’argent qui en est le sang, pour le faire parvenir de mains en mains jusqu’à celles du pauvre. […] Et vous, manufacturiers industrieux, qui variez chaque jour vos tissus et donnez la vie et l’existence à tant de familles qui vous consacrent leur intelligence et leurs bras : vous tous qui disposez et tressez ces tissus légers, dont les grâces et la beauté se couvrent et se voilent, gazes transparentes sous lesquelles se cache le tentateur, brisez vos métiers, fermez vos magasins, renoncez à ces occupations profanes, dangereuses pour vous et pour votre prochain ; cessez enfin de vous rendre des instruments de mort spirituelle et de damnation éternelle… Que deviendront nos femmes, nos enfants, nos familles, direz-vous ?

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