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74. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Quelques-unes des Tragédies du siècle passé, & la plus-part de celles de nos jours, ne tombent que trop dans cette faute insoutenable, qui se glisse même jusques dans nos Comédies modernes. […] Je vais comparer une des Scènes du Théâtre moderne, prises au hazard, avec la prémière du Théâtre Grec qui me tombera sous la main.

75. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Vous joignez à cet enjouement les grâces du style, et cette facilité, cette aisance originale, où l’on ne voit nul travail d’esprit, et qui ajoute infiniment à l’agrément et à la nouveauté de vos pensées ; elle en fait le charme ; et il serait difficile d’en trouver aucun modèle dans les Poètes Latins, ni dans les Français anciens et modernes. […] Peut-on rendre avec plus de vérité l’air important et l’épaisseur du génie de la plupart de nos Crésus modernes ?

76. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

Qu’on vante sur ce point tant qu’on voudra la pureté du Théâtre moderne.

77. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre II. Que les nouveaux Drames sont susceptibles de règles, ainsi que les autres Poèmes. » pp. 121-122

S’il est démontré que les Drames modernes sont remplis de difficultés, il est clair qu’ils éxigent des règles, un art inconnu du vulgaire qu’on ne peut se dispenser d’apprendre ; faut-il donner la torture à son esprit pour tirer cette conséquence ?

78. (1751) Avertissement (Les Leçons de Thalie) pp. -

Si nous cherchons parmi les Modernes de quoi appuyer encore ce sentiment, Rousseau nous dira : « Des fictions la vive liberté, Peint souvent mieux l’austère vérité, Que ne ferait la froideur monacale, D’une lugubre et pesante morale. » Ce n’est pas qu’on prétende ici justifier la Comédie dans toutes ses parties : il est un juste milieu entre deux excès également opposés ; les uns sans aucun examen condamnent absolument ce genre d’écrire comme contraire aux bonnes mœurs.

79. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Entre les colomnes il y eût trois mille Statuës d’airain, & enfin, pour achever en peu de mots une grandeur incroyable, il y avoit de la place dans son aire (pour user d’un mot de quelques Modernes) pour quatre-vingt mille Spectateurs. […] Il s’en faisoit de toutes les sortes, dont les noms sont amplement deduits dans un moderne. […] On y élevoit des Heros dans le Ciel ; on y faisoit descendre sur terre les Divinitez, & enfin on n’ignoroit rien de ces pratiques du Theatre que nos Modernes Machinistes ont fait reussir si glorieusementVitr. l. 5. c. 5.

80. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Chez les Grecs, l’art protégé par la législation fit de rapides progrès ; chez les modernes, arrêté sans cesse dans sa marche par la politique du gouvernement, il resta stationnaire pendant plusieurs siècles. […] Aux accents impératifs du devoir dont Corneille avait rempli la scène, le Sophocle moderne fit succéder la voix touchante du sentiment ; intéressant le spectateur au combat incertain où l’amour et la vertu s’engagent. […] L’accueil fait à ce vaudeville, et à tous nos drames modernes, constatant l’influence expansive de la scène sur les sensations du spectateur, il ne reste plus qu’à rechercher l’effet qu’elle peut produire sur les mœurs.

81. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

 » Je finis ici le parallèle qu’il me ferait aisé de pousser plus loin entre les Poètes anciens et les modernes. […] Il répond qu’il « ne connaît point de règle semblable, constamment observée dans la Comédie, soit par les anciens Poètes ou par les modernes ». […] Dryden recule ici, et se retranche sur l’autorité des Modernes de sa patrie. […] je devrais dire la débauche : c’est la vraie signification de ce mot, et le fruit en effet de nos spectacles modernes. […] Monsieur, sans présumer trop de ma figure, permettez-moi de vous dire que si vous aviez vu autant de Milords que j’en ai vu, vous ne croiriez pas impossible qu’une personne de pire apparence que moi pût être un homme de qualité à la moderne.

82. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « PRIVILEGE DU ROI. » pp. -

Nous a fait exposer qu’il désirerait faire imprimer et donner au Public un Ouvrage qui a pour titre, Essai sur la Comédie moderne, où l’on réfute les nouvelles Observations de M.

83. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Histoire de la Poësie Dramatique moderne. […] Je me contenterai de vanter son respect pour la Rime, & celui de tous les Poëtes François dont aucun, malgré le mauvais exemple de leurs Voisins, ne songea à abandonner la Rime sans laquelle il n’y a point dans nos Langues modernes de véritable Poësie. […] Je n’ai parlé de l’Opera dans l’Histoire de la Poësie Dramatique moderne, qu’à cause de l’usage où l’on est d’appeller Tragédies des Piéces qui ne font jamais verser de larmes, des Piéces qui composées par deux Auteurs, dont celui qui commande est celui qui devroit obéir, font devenir la Poësie la Complaisante & presque l’esclave de la Musique.

84. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes. » pp. 153-158

Des Sentences mélées à l’action Théatrale, chez les Anciens & les Modernes.

85. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Les anciens Pères et les Docteurs modernes se sont tous élevés contre les spectacles, et ont démontré clairement qu’ils sont l’écueil de toutes les vertus et l’école de tous les vices ; mais le relâchement a toujours eu le secret d’éluder les coups qu’on lui a portés, et de se maintenir dans la possession de ces funestes divertissements.

86. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Les Italiens n’en sont pas moins estimables ; ils peuvent toujours passer pour les prémiers Auteurs des représentations en musique parmi les Peuples modernes. […] Le Dieu des jardins qu’on y voit agir, les bouteilles qui marchent toutes seules, ainsi que la plus-part des plaisanteries de cette Pièce, ne manqueraient pas de faire un bel éffet de nos jours sur le Théâtre moderne. […] que deviendrait sans leurs secours la plus-part de nos Opéras modernes ? […] Il faudrait donc réunir, ainsi qu’on l’avait sagement proposé, le Spectacle moderne au Théâtre fondé par Quinault pour la gloire des Arts. […] Le stile de l’un est noble & poètique, malgré même le galimatias & les pointes dont le remplissent quelques Auteurs modernes : l’autre ne s’èxprime que bassement, & met en usage les quolibets & les façons de parler de la populace.

87. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Cependant la gaîté, naturelle aux Français, les porte à redire et à entendre les mêmes choses que du temps de Pocquelin ; mais comme on est refréné par les bienséances, les modernes forgerons, dépourvus de mignardise et de grâces naturelles, subissent la torture. […] voilà ces grands jugeurs, modernes Cyclopes, queis collo fistula pendet ; qui vont, armés de clefs forées, siffler l’ouvrage d’autrui, pour faire jouer le leur, et qui, s’ils le pouvaient, feraient ronfler du canon au parterre : car, pourvu que l’on vive, qu’importe l’existence d’autrui, la jouissance de l’homme tranquille et le progrès du bon goût !

88. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

Les Poètes du Théâtre moderne ne se pressent pas à débarrasser la Scène, après l’avoir comme surchargée.

89. (1648) Della cristiana moderazione del teatro. Detto la qualità delle Commedie pp. -272

Nelle Azioni, e nelle Commedie moderne i Comici invitano mai con parole alla fornicazione le Donne ? […] Poche Azioni moderne, e mercenarie si recitano senza mortali bruttezze di parole. […] In oltre, diremo noi, che le moderne Commedie sono riformate, quanto conviene ? […] Tommaso, e con le quali si mostra l’illecita indegnità delle moderne, e ordinarie Rappresentazioni. […] Se illecite siano le moderne Azioni de’ Comici, e de’ Ciarlatani del nostro tempo.

90. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Si vous voulez un Commentaire sur cela, lisez ces paroles Tirées de Menestrier, des Représentations en Musique anciennes & modernes, pag. […] Tirées de Menestrier, des Représentations en Musique anciennes & modernes, pag.

91. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Vos Tragédies mêmes, surtout les modernes, qui semblent être seules en droit d’attirer la foule, et d’être applaudies avec fureur. […] A l’égard des Pièces qu’on devrait représenter, je voudrais que l’on soumît à une exacte censure tous les Ouvrages de Théâtre, tant anciens que modernes.

92. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Aucun poète moderne ne s’était moins écarté que Gresset des règles de la modestie.

93. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Car il semble en effet que les Poètes modernes recourent à la saleté, comme quelques-uns des anciens recouraient aux Machines, afin de relever par là leur imagination froide et languissante. […] Plaute déshonore rarement le sexe par des discours semblables à ceux dont nous venons de parler ; et lorsqu’il le fait, ce ne sont que des prostituées de la plus vile extraction : encore, ces femmes ne tombent-elles jamais dans les grossièretés de nos Modernes. […] Cependant, il ne s’étend jamais à la moderne sur les succès ni sur les disgrâces de l’amour : ces deux articles lui paraissent des écueils, il n’y touche que légèrement et avec beaucoup de circonspection. […] Les plus célèbres Philosophes, les meilleurs Poètes, les plus judicieux Critiques, les Orateurs tant Grecs que Latins, tant anciens que modernes me donnent gain de cause sur lui. […]  » J’ai donc encore ces Poètes de mon côté contre nos modernes.

94. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Je sais tout ce qu’on peut objecter pour ou contre eux, ce qu’en ont pensé les anciens, ce qu’en pensent encore les modernes. […] Que le théâtre, tel qu’il est de nos jours, affaiblisse trop souvent dans l’esprit du peuple les grandes idées religieuses, si nécessaires à son véritable bonheur, c’est ce dont il n’est pas permis de douter, à la seule lecture d’un grand nombre de nos pièces anciennes ou modernes. […] Le langage du fanatisme dans la bouche d’un prêtre voué au culte des idoles, n’était pas assez fort pour décréditer la religion et ses ministres : un auteur plus moderne et plus hardi l’a mis dans celle même d’un pontife honoré des premières dignités de l’église Romaine. […] Pressés de jouir avant la saison, et ne travaillant jamais pour l’immortalité, la plupart de nos auteurs modernes, si féconds, ont toujours peur qu’on ne leur dérobe la gloire de leurs productions éphémères. […] Ainsi donc, sous l’empire d’une loi sage, unique, appropriée au génie d’un peuple moderne, nous n’aurons d’autre lumière que celle qui doit jaillir de cette source féconde.

95. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Si la disposition de cette sage Ordonnance étoit observée à l’égard de nos Comédiens modernes, il y en auroit beaucoup parmi eux qui observeroient un Carême continuel. […] « Quoi de plus odieux à la société, dit un Auteur moderne, que de voir tous les jours des citoyens consacrer leurs plus beaux jours à des filles de théâtre nées dans le libertinage ?

96. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

L'origine et la célébration des Fêtes ridicules et mystérieuses, dont ces Jeux faisaient la plus sainte cérémonie, nous feront connaître ces vérités, malgré les vieilles obscurités qui les enveloppent, et qui les ont dérobées aux yeux des Modernes. […] [NDE] Mot qui n'existe plus en français moderne qui désigne celui qui représente.

97. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

[NDE] : La première édition de ce texte, d’après son éditeur moderne René Ternois, daterait de 1692 (Œuvres en prose. […] René Ternois, Paris : Société Française des Textes modernes, 1969, p. 166-184).

98. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

C’est un inconvénient inévitable à toutes les histoires, anciennes ou modernes, un peu véridiques, & toute histoire doit l’être.

99. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Ils ne pardonneront jamais à cet auteur, d’avoir fait un chef-d’œuvre qui offense si vivement les tartufes anciens et modernes.

100. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Laurisio, de l’Académie des Arcades, sur les défauts des Théatres modernes, & sur le moyen de les réformer. […] & que n’auront pas à se reprocher ces Ecrivains modernes, qui, en interprétant mal quelques passages de S. […] Voilà donc les bons Casuistes de l’Italie bien déclarés ennemis des théatres modernes. […] C’est ce qui lui a été contesté par l’Essai sur la Comédie moderne, dont nous donnons l’extrait. […] Mais revenons à notre Auteur de l’Essai sur la Comédie moderne.

101. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Les Modernes ont suivi les Anciens : comme eux, ils ont fait l’ambition et l’amour la base de la Tragédie ; avec cette différence néanmoins, qu’ils n’ont pû altérer ni dégrader l’ambition, parce que cette passion est toujours constamment la même, au lieu qu’ils ont avili l’amour : ne le traitant jamais en grand, mais dans la fadeur et dans le faible dont cette passion est susceptible. Je pousserai donc mes réflexions plus loin et je dirai, que la haine, la vengeance, la dissimulation, l’avidité de l’or, et toutes les passions humaines ne me paraissent pas dignes du Cothurne, et qu’il faut les abandonner à la Comédie ; les hommes n’ont attaché la grandeur d’âme qu’à l’ambition, et les autres passions ils les ont caractérisées de faiblesses ; il n’y a donc que l’ambition qui convienne à la majesté tragique : et si nous voulons y associer l’amour, que ce soit (je le répète encore) dans le fort et le grand de la passion, comme Phèdre et Andromaque, et non pas dans le faible, comme Bérénice, Rodogune et tant d’autres Héroïnes des Tragédies modernes.

102. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Les Modernes suivant plutost le luxe que la raison, ont voulu des plaisirs de prix & qui coûtassent également de l’argent, du soin & du sang. […] Maphée autheur moderne dõne aux Ialofes peuples d’Afrique la gloire de ces sortes d’agilité, car il asseure qu’ils sautent de cheval en cheval tout en courant, & mesme que nonobstant toute la vitesse des plus legers coureurs, les Cavaliers se tiennent non-seulement debout sans tomber, mais que par une agilité & par une prestesse presque incroyable, ils ramassent à terre des petits cailloux, sans arrester ny eux ny leur chevaux, & sans retarder en rien leur course. […] Ie sçay à peu prés ce que quelques modernes contestent sur ce sujet : & ce qu’ils pretendent établir sur l’authorité des anciens ?

103. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Une foule d’Ecrivains tant anciens que modernes donnent des notions certaines de la faiblesse des Poèmes dramatiques dans leur origine chez les différentes nations ; et par l’examen de ces Poèmes, qui, pour la plupart sont encore entre nos mains, nous sommes nous mêmes en état de juger de la lenteur des progrès qu’ont fait les Poètes avant que d’arriver au point de perfection où se trouve les Tragédies de Sophocle et d’Euripide.

104. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Quelle carrière immense ce redoutable ennemi de la superstition auroit vû s’ouvrir devant ses pas, en jettant les yeux sur l’Histoire Moderne ! […] Entraîné vers la Tragédie, non-seulement par un penchant irrésistible, mais par un choix médité, par une persuasion intime que nulle espèce d’ouvrage ne peut avoir autant d’influence sur l’esprit public ; j’avois conçu le projet d’introduire, sur la Scène Françoise, les époques célèbres de l’Histoire Moderne, & particulièrement de l’Histoire Nationale ; d’attacher à des passions, à des événemens tragiques, un grand intérêt politique, un grand but moral. […] J’ai choisi, pour mon coup d’essai, le sujet, j’ose le dire, le plus tragique de l’Histoire moderne ; la Saint-Barthélemi. […] Ne soyez pas plus scrupuleux que le Pape Léon X qui n’a cessé d’encourager l’art Dramatique ; que le Cardinal de Richelieu qui l’a cultivé lui-même ; que le Cardinal Mazarin qui a présidé à la naissance de l’Opéra chez les François ; que le Cardinal Bibiéna qui a fait la première Comédie régulière écrite chez les Modernes ; que l’Archevêque Trissino à qui nous devons aussi le premier essai régulier dans l’art Tragique.

105. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre II. Regrèts de ce qu’ARISTOTE n’en a rien écrit de considérable. » pp. 94-100

Certaines Énigmes modernes comparées à notre Théâtre.

106. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

Depuis que les systèmes modernes ont tout desséché, on n’assiste guère à de pareilles fêtes ; mais il n’y a pas plus de trente ans qu’au milieu des processions, les ânes entraient dans des cathédrales avec le droit d’y braire, permission qui depuis leur a été retirée.

107. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Les modernes Juliens ne rougissent pas de ramasser & de faire valoir ces infamies, comme ils ramassent celles de Celse, de Porphire Un autre ouvrage contre les Césars ses prédécesseurs, sur-tout contre le grand Constantin & toute sa famille, quoiqu’il fût son petit-neveu, & que Confiance son oncle eût été son bienfaiteur, lui eût confié ses armées & le gouvernement des Gaules : ce qui est de la plus grande & de la plus indécente ingratitude. […] Que de titres à la moderne apothéose !

108. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Comme vous dites vous-même, Que nos Auteurs modernes, guidés par de meilleures intentions, font des pieces plus épurées  ; je n’aurois plus rien à vous opposer sur la nature de la Comédie, si je pouvois passer sous silence le jugement que vous portez des pieces modernes. […] En parcourant toutes les pieces modernes, c’est toujours une femme qui fait tout, qui apprend tout aux hommes ; c’est toujours la Dame de cour, qui fait dire le catechisme au petit Jean de Saintré. […] Ce n’étoit pas la peine, pour vous efforcer si infructueusement d’être plaisant, d’avancer contre la verité, que dans les pieces modernes c’est toujours une femme qui fait tout. […] Nos généreux guerriers couroient affronter les plus grands périls à la tranchée ou au combat, au sortir d’une représentation du Prêjugé ou d’Alzire, sans avoir besoin qu’un Tyrtée moderne leur modulât sur sa flûte les différens tons de la valeur.

109. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

C’est une route nouvelle presque inconnue à nos Anciens, et où ceux qui l’ont suivie aussi bien que les plus habiles de nos Modernes se sont quelquefois égarés.

110. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Que de vexations, que de vols, que de parjures, que d’empoisonnements, que d’assassinats n’a-t-on pas à lui reprocher à des époques anciennes et modernes !

111. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

En effet, pour peu qu’on veuille se rappeller que, dans le premier Livre où j’ai eu l’honneur d’entretenir le Public, j’ai dit librement que les Modernes, dans presque tous les genres de Littérature et de Sciences, avaient secoué le joug d’Aristote, et que sa seule Poétique nous tyrannisait encore ; pour peu, dis-je, qu’on veuille se rappeller cette phrase, que je n’ai point écrite au hasard, on ne m’accusera point d’être contraire à moi-même.

112. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Par la bulle de Martin V, Ad evitanda scandala, dans le concile de Constance, et par la jurisprudence moderne du royaume, il faut, pour être obligé de refuser la communion à un excommunié, une dénonciation publique et personnelle, je dis, jurisprudence moderne, car l’Eglise de France n’accepta pas en entier la grâce que le concile de Constance avait faite aux excommuniés, mais conserva une partie de la discipline précédente ; elle voulut qu’on continuât à éviter les excommuniés, même sans dénonciation, toutes les fois que l’excommunication serait si notoire qu’on ne pût trouver aucun prétexte, aucune chicane, pour en éluder l’effet, « ut nulla possit tergiversatione celari, aut juris remedio suffragari ». […]  77) excommunie les filles Chrétiennes qui se marient à des Comédiens : « Si quæ fidelis viros Scenicos habeat, à comunione arceatur. » Le concile de Carthage (ann. 398.) étend l’excommunication à ceux qui au lieu de se trouver à l’office ou aux assemblées des fidèles, s’en vont aux spectacles : « Qui prætermisso solemni Ecclesiæ conventu, ad spectacula vadit, excommunicetur. » Je sais qu’à en juger par la doctrine reçue sur les censures, on pourrait chicaner sur ces canons des premiers siècles, et dire que ces paroles, segregetur, rejiciatur, excommunicatur, au subjonctif, marquent quelque chose à faire, une censure à lancer, c’est à-dire une excommunication comminatoire, ferendæ sententiæ, non une excommunication toute portée, encourue par le seul fait, latæ sententiæ ; et dans la précision du langage et des formules modernes, conformément à la décision des décrétales, il faut convenir que cela est vrai.

113. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

Saint Charlesaj avait prononcé de même : tous les canons anciens et modernes parlent ainsi sans restriction.

114. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Les uns, il est vrai, et ce sont les plus anciens, frappent d’excommunication les cochers de cirque, les bateleurs, les histrions et autres gens infâmes, tandis que les autres conciles plus modernes défendent aux prêtres de jouer la comédie, ainsi que nous l’avons déjà dit ; et ils leur interdisent même d’y assister.

115. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

La Tragédie Moderne fut longtems très-galante, j’en ai dit la raison, & non contente de parler un langage qui l’avilit, elle fut longtems sans connoître aucune vraisemblance dans l’Imitation.

116. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Pour ce qui est de Beaumont et de Fletcher, il n’y a dans leurs Comédies que des scélérats qui jurent et qui sont même sur cela réprimandés : sans compter que leurs serments ne sont point accompagnés d’imprécations pareilles à celles du Théâtre moderne. […]  » Si l’on tenait la main à l’exécution de ce Règlement authentique, le Théâtre moderne rentrerait dans le devoir, ou bien les spectacles seraient abolis. […] Avec tout cela, il en est peu parmi les Poètes anciens dont l’irréligion égale celle de nos Modernes. […] Mais, ce n’est pas ce trait-là de Sénèque, c’est son impiété qu’imitent nos Auteurs modernes.

117. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Il fait consister son embarras, en ce que « d’un côté il se sent accablé d’un torrent de passages des Conciles et des Pères, qui depuis le premier jusqu’au dernier ont fulminé contre la Comédie, et que de l’autre il ne saurait lire les Scolastiques modernes qui font grâce à la Comédie, sans se laisser adoucir par la droiture de leur raisonnement, et plus encore par la force de leur autorité ». Grand sujet d’embarras, comme vous voyez, Monsieur, et aussi grand, que la comparaison qu’il fait de l’autorité des Conciles et des Pères, avec celle des Scolastiques et des Casuistes modernes, vous paraîtra juste. Pour moi je trouve que son indétermination est un peu moins raisonnable que celle de l’âne de Buridan, qui ayant une mesure d’avoine à sa droite et une autre à sa gauche, ne put se déterminer à se tourner d’un côté plutôt que de l’autre ; car enfin on m’avouera qu’une mesure d’avoine ressemble un peu plus à une mesure d’avoine, qu’un Scolastique moderne ne ressemble à un Concile et à un ancien Père de l’Eglise : mais on sera bien plus surpris quand on le verra tourner du côté du Scolastique. […] Mais pardonnons-lui cette méprise, et arrêtons-nous à la réponse qu’il donne lui-même, laquelle est proprement le dénouement de sa Pièce, et le moyen par où il prétend concilier les Scolastiques modernes avec les Conciles, et les anciens Pères sur le fait de la Comédie. […] Il ne s’agit que du Théâtre et de la Comédie ; c’est la Comédie ancienne que nous avons à comparer avec la Comédie moderne.

118. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Aucun Poëte moderne ne s’est moins écarté que M.

119. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Le Journal de Trévoux avril 1776, rapporte d’après un voyageur moderne, que les chinois font apprendre par cœur des prieres à leurs enfans, & les leur font réciter chaque jour, matin & soir : ce que négligent assez communément les gens du monde. […] Deux choses ordinaires dans la philosophie moderne, le mépris des puissances & l’enthousiasme pour Voltaire. […] Le Perruvien fera le parallele de la tyrannie de ses maîtres modernes, & du gouvernement sublime des incas, dont l’esprit de communauté étoit le ressort, dont on voit une foible image au Paraguai. […] Il inspire plus que toutes les tragédies anciennes & modernes, l’humanité & la bienfaisance ; témoins Hérode dans Mariamne, Brutus & ses enfans, la Mort de César, Mahomet & Oreste, Semiramis. […] Il est vrai cependant qu’il n’est pas le premier qui ait pris plaisir d’embellir des graces de la poësie le sujet de l’amour le plus détestable Ovide, le plus licencieux poëte de l’antiquité, en a souillé ses licencieuses Métamorphoses, & n’en a pas pourtant fait un tableau si obscène que le poëte moderne.

120. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

J’entends un censeur moderne grommeler contre mes goûts et crier au scandale ! […] J’arrive à l’Ambigu, que je reconnais parfaitement ; sa façade a résisté aux outrages du temps, et brille même encore près d’une moderne. […] Je me rappelle un trait, qui peut servir d’histoire à beaucoup de nos modernes Panard : un grand seigneur fit une comédie, la fit jouer devant les parasites de sa cour ; ses gens l’applaudirent et le portèrent aux nues !

121. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Dailleurs, les anciens n’étaient pas plus d’accord que les modernes sur ce point. […] Et dans le même temps on disait contre à peu près aussi ce que disent les modernes contradicteurs, tout en rendant justice à l’art et aux talents de nos bons auteurs : que le recueil de ces ouvrages ne contient que des peintures dangereuses des passions les plus entraînantes, que des tableaux corrupteurs ; qu’on y voit l’intérêt sollicité le plus souvent en faveur du crime ; une plaisanterie perfide faisant naître le rire au lieu d’exciter l’indignation ; travestissant les vices en défauts brillants, les travers en agréments, les conventions théâtrales excluant la vraisemblance, le caprice des auteurs dénaturant les faits et les caractères ; des sentiments outrés, des mœurs postiches et des maximes bonnes pour amollir les cœurs et égarer l’imagination.

122. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Lebrun cité par l’Auteur de l’Essai sur la Comédie moderne, assure le même fait d’après l’Auteur de la Vie de Saint Charles. […] [NDA] L’Auteur de l’Essai sur la Comédie moderne, pour répondre à M.

123. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Faut-il encore s’étonner si les anciens, & même ceux des modernes, qui ne se sont proposés que d’émouvoir les grandes passions, ayant eu à représenter le renversement des Etats, des conquerants ou des défenseurs de la Patrie, ont donné des caractères tout-à-fait vrais, dit encore le Pere Brumoy ?

124. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Pères : on a même avancé qu’il étoit le seul, pour justifier le Théatre moderne, qui ne fait pas profession d’idolâtrie, quoique dans la vérité il idolâtre les femmes.

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