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76. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Et maître François Hamlin notaire au Châtelet de Paris, François Pouldrain, Léonard Choblet, Jean Louvetd, maîtres entrepreneurs du Jeu et mystère des Actes des Apôtres naguère exécuté en cette ville de Paris, défendeurs à l’entérinement de ladite requête, d’autree. […] Et encore après que les Romains furent attediésm de tels jeux publics, et qu’ils connurent qu’il tournait en lascivité et in perniciem n de la république, qu’ils les laissèrent, et y euto loi expresse que les frais et impensesp qui se faisaient des jeux publics seraient employés ès réparations et fortifications de la ville de Rome. […] De leur consentement, ledit Prévôt de Paris ou son lieutenant, en faisant lesdites lettres, permit audit Le Royer qu’il commence à faire faire quelques préparatifs pour l’exécution et, connaissant que lui seul il ne pourrait subvenir aux frais nécessaires pour la grandeur de l’acte et magnificence qu’il y fallait garder, associe avec lui quatre ou cinq honnêtes marchands de cette ville, et pour autant que tous étaient ignorants des frais que l’on pourrait faire, prennent avec eux un des maîtres entrepreneurs des Actes des Apôtres pour les instruire de ce qu’il leur conviendrait fairebj, et eux se pensant assurés au moyen de la permission du Roi et de la vérification du consentement des gens du Roy faitebk, marchandent aux marchands de draps de soie et autres pour les fournir des étoffes qu’il leur fallait et ont avancé grande somme de deniers, aux uns deux mille livres, aux autres sept cents, tellement qu’il y a obligation sur euxbl de plus de sept mille livres. […] La cour dit qu’en ayant égard à la requête faite par ledit procureur général du Roi, elle a ordonné et ordonne que les anciens maîtres bailleront la somme de huit cent livres parisis par provision, pour employer à l’aliment et nourriture des pauvres de cette ville de Paris. […] [NDE] Il n’est pas question de jeux qui ne visent qu’à l’ornement de la ville ou à la joie du peuple.

77. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Toute la ville fut invitée, la compagnie brillante & nombreuse. […] En même temps qu’il s’élève par-tout des théatres de société, il s’est formé dans plusieurs villes des sociétés de théatre. […] Ces amateurs sont les personnes de la ville les plus distinguées dans l’épée & dans la robe. […] Les profits de cette société sont aussi considérables que les droits d’entrée aux portes de la ville, quoique la ferme soit plus chargée, & on ne dérogera point en affermant le domaine de Thalie. […] C’est ce que faisoit un noble Toulousain avant que la ville fît bâtit la salle du spectacle.

78. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Et ce qui est encore de remarquable c’est qu’en la plupart des villes la moitié du salaire que l’on donne pour assister à ces Représentations va à l’hôpital et l’autre est pour ceux qui les jouent. […] Durant mon séjour à Madrid Monsieur l’Ambassadeur de France ne voulut point que je logeasse autre part que dans sa maison, par son moyen je vis tout ce qu’il y avait de rare et de remarquable et en la Cour et en la ville et aux environs. […] Je m’assure que vous n’avez point vu de telle conversion à la fin des sermons que vous avez ouïs et si cette ville est remplie de beaucoup de pécheresses qui auraient plus de besoin de faire pénitence que l’innocente et Chaste Rosoria. « Certes dis-je à Monsieur l’Ambassadeur, voila un changement admirable de la droite de Dieu, oui la droite de Dieu a relevé le courage de cette fille ô que c’est une chose puissante qu’une forte inspiration, à raison de quoi le S. Esprit est descendu en forme de feu et de tourbillon pour montrer quels efforts il ferait dans les âmes. » Aussitôt toute la ville fut remplie de cette merveille et toute la Cour n’avait point assez de langues pour publier les louanges de Rosoria.

79. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Toutes les personnes distinguées de la cour & de la ville y étoient en habits de différens caracteres, analogues aux personnages qu’elles devoient représenter. […] Armand-François Huguet naquit dans la ville de Richelieu cinq ou six jours après le maréchal de Richelieu. […] Pendant le siége de Boston, au milieu des horreurs d’une guerre civile & d’un ville à l’extrémité au moment d’être réduite en cendre, la comédie n’a pas cessé depuis deux mois, écrivent les habitans. […] En effet, il y eut réellement des vaudeville sur le parlement chantés mélodieusement sur la scène, & répétés par le parterre, & de-là dans toute la ville, qui croyoit ne pouvoir mieux plaire aux sénateurs qu’en parlant le langage de Thalie. […] La contagion se communiquant de proche en proche, porteroit bientôt la mort dans toutes les sources de la ville : c’en seroit fait des mœurs, & les races futures seroient même perdues avant que de naître.

80. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Ils ont obtenu que ces acteurs ne joueront jamais dans la ville de Paris, mais toujours hors des murs. […] La foule qui va aux boulevards est la partie la plus dérangée, la plus grossiere, qui a plus besoin d’instruction que ce beau monde qui brille aux loges de la ville. […] Oui, pour conserver la gloire prétendue des Théatres de la ville, & tenir les autres dans l’asservissement & le mépris, on a soin de tenir les boulevards enchaînés dans la sottise & le vice. […] On nous permettra de quitter brusquement cette triste ville où nous plaignons sincerement l’auteur de s’être ennuyé pendant treize ans. […] Bouhours, après la mort de Moliere, fit quelques vers à son honneur, fort médiocres à la vérité, où il avance que ce Comique réforma la Ville & la Cour.

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