ou la parole de vie, ou la parole de mort ?
« N'aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde : celui qui aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, est concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie : laquelle concupiscence n’est point de Dieu, mais du monde. » Si la concupiscence n’est pas de Dieu, la délectable représentation qui en étale tous les attraits n’est non plus de lui, mais du monde, et les chrétiens n’y ont point de part.
Des Rituels de Diocèses très réglés les mettent au nombre des personnes que les Curés sont obligés de traiter comme excommuniés ; celui de Paris les joint aux Sorciers et aux Magiciens, et les regarde comme manifestement infâmes : les Evêques les plus saints leur font refuser publiquement les Sacrements ; nous avons vu un des premiers Evêques de France ne vouloir pas par cette raison recevoir au mariage un homme de cet état ; un autre ne vouloir pas leur accorder la Terre sainte ; et dans les Statuts d’un Prélat bien plus illustre par son mérite, par sa piété et par l’austérité de sa vie que par la pourpre dont il est revêtu, on les trouve avec les concubinaires, les Usuriers, les Blasphémateurs, les Femmes débauchées, les Excommuniés dénoncés, les Infâmes, les Simoniaques et autres personnes scandaleuses mis au nombre de ceux à qui on doit refuser publiquement la Communion.
Les femmes de mauvaise vie y courent les rues, & les Indiennes ne sont ni les plus nombreuses, ni les plus complaisantes. […] Telle est la vie des Comédiens ; on les méprise, j’en conviens (a-t-on si grand tort de le faire, quand on aime la vertu, sur le portrait même qu’il en fait ?) […] Il m’exhortoit à changer de vie, & me disoit que je tiendrois quelque jour compagnie à Beelzebuth. […] En faisant des honnêtes gens pour la vie civile, elle les dispose pour la perfection de la vertu. […] Le Directeur avoit, comme moi, part à ses faveurs, il avoit même le cœur de la belle : ce qui m’inspira tant de mépris pour elle & pour la troupe, que je quittai le métier du théatre pour ma vie.
Un Poëte Espagnol étoit si content de mourir pour sa Maîtresse, qu’il disoit à la mort, O mort, viens me saisir furtivement, que je ne sache pas que tu viens, de peur que le plaisir de mourir ne me rende la vie. […] Evremond, elle n’est pas une peinture de la vie humaine, suivant les caracteres des Hommes : elle n’est qu’une peinture de la vie de Madrid, suivant les intrigues des Espagnols.