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137. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Quelle confiance méritent donc ces personnes, quand elles assurent que les spectacles ne font aucun tort à leur vertu ? Si elles savaient en quoi consiste la vraie vertu, elles tiendraient un langage bien différent. […] On accoutume son cœur à tout ; on lui apprend en secret à ne rougir de rien : on le dispose à ne pas condamner, à son égard, des sentiments qu’il a excusés et peut-être loués dans les autres ; enfin on ne voit plus rien de honteux dans les passions, dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce qu’elles ont toujours été déguisées sur le théâtre, embellies par l’art, justifiées par l’esprit du poète, et mêlées à dessein avec les vertus dans des personnes que la scène nous présente comme des héros. […] Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus, et le second porte à tous les vices ; mais l’un et l’autre sont certainement la suite des spectacles, et toujours dans la même proportion qu’on les aime et qu’on y est assidu.

138. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Quelle croyance méritent donc ces personnes, quand elles assurent que les Spectacles ne font aucun tort à leur vertu ? Quand elles auront appris un jour de l’Ecriture et de l’Esprit de Dieu, en quoi consiste la vraie vertu, elles tiendront bien un autre langage. […] Enfin on ne voit plus rien de honteux, dans les passions dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce qu’elles ont toujours été déguisées sur le Théâtre, embellies par l’art, justifiées par l’esprit du Poète, et qu’elles ont été unies à dessein avec les vertus et le mérite dans des personnes que la Scène nous représente comme des Héros. […] Le premier de ces désordres est un obstacle à toutes les vertus ; et le second est une entrée à tous les vices ; mais l’un et l’autre sont certainement la suite des Spectacles, et toujours dans la même proportion qu’on les aime et qu’on y est assidu.

139. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

C’est faire naître du même endroit de bonnes & de mauvaises pensées, le péché & la vertu. […] La vertu seule est la vraie grandeur. […] On peut croire, & sa vertu ne permet pas d’en douter, que Judith s’étoit renfermée dans les bornes de la modération. […] Elle répandit des parfums ; ainsi faut-il par de bons exemples répandre la bonne odeur de la vertu. […] Paul fait une allusion mystique de l’armure du Soldat à toutes les vertus.

140. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Quelles vertus à récompenser ! […] Il prétend qu’Amanda renonce à la vertu, et soit infidèle à son époux par des principes d’honneur. […] Ce n’est pas qu’il n’y ait quelques Scènes agréables, et qui ne respirent même que l’innocence et la vertu. […] Je vous accorde, si vous voulez, une vertu inébranlable, une fermeté d’âme à l’épreuve de tous les attraits. […] Que sert après tout d’avoir de belles manières, si l’on n’a point de vertu ?

141. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Où seraient les vertus sans les peines et les sacrifices qui en produisent et toute la force et tout l’éclat ? […] Comment un auteur aussi raisonnable, en offrant à la vertu sa noble récompense, a-t-il pu outrager ainsi le culte et les lois de l’être éternel et puissant dont elle émane, cette vertu céleste ? […] Toute femme adroite qui lui en présentera les agréments, n’en aura-t-elle pas aussi les vertus à ses yeux ? […] Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes le prix ? […] Mais s’agit-il donc ici de probité, de cette vertu qui commande l’estime publique partout où elle se rencontre ?

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