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113. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Il est certain que si les théâtres ne représentaient que les choses honnêtes, la pompe de leur appareil, et les naïvetés de leurs actions, seraient de belles et puissantes armes, pour assurer l’empire de la vertu dans le cœur. […] Mais parce que la fin de la comédie est de délecter, et que les pratiques de la vertu ne sont pas celles qui plaisent le plus à notre nature, on les a quittées pour représenter ce qui peut être dans la complaisance des passions, et l’on se propose pour dernière fin, une volupté qui est l’amorce commune de tous les vices ; et d’autant que ces acteurs veulent donner de l’admiration, ils vous font voir des prodiges de méchanceté, des usurpateurs qui s’élèvent dessus les trônes par toutes sortes de crimes, en mettant sous leurs pieds, tous ceux qui ne peuvent servir autrement à leur fortune : des inimitiés éternelles ; des vengeances toujours extrêmes ; la cruauté n’épargne ni l’âge, ni le mérite, ni le sexe ; elle s’étend jusques aux derniers degrés d’une famille, et jusques aux cendres des défunts ; ce ne sont que duels, que guerres, qu’assassinats, où pour donner plus de compassion, l’innocence demeure toujours opprimée. […] Le peuple n’est plus là comme un spectateur, mais comme un criminel à qui l’on prépare ce poison, qui fait mourir toutes les vertus. […] Si la chasteté demande les retraites, les solitudes, les pénitences, comme son élément ; si elle ne gagne ses victoires, que par la fuite des occasions ; si avec tous les secours de la vertu, elle se trouve empêchée de se conserver contre les révoltes intérieures de l’appétit animal, comment peut-elle demeurer entière dans les comédies, où elle est battue par tant de machines, et vaincre dans une presse, où tous les objets des sens et de l’esprit se liguent contre elle ?

114. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Idée de ses vertus & de ses grandes qualités, 319. […] Nécessité de la vertu pour le bonheur du Gouvernement, 439. […] Que la haine des vertus s’inspire aux Théatres, 106. […] Impression de la vertu sur les méchans mêmes, 65. […] Siecles où la vertu a son prix, 472.

115. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

La Rosiere de Salenci a fait instituer des prix de vertu en divers endroits : en voici un singulier. […] Les regles mêmes de l’art exigent même le contraste du vice & de la vertu. […] Jamais fable n’a fait faire un acte de vertu à un enfant, ne l’a corrigé d’aucun vice. […] Lafontaine avoit un bon caractere, ou plutôt naturellement paresseux, & on veut tourner en vertu l’amour du repos. […] Il en résulte que ces fables sont fort inutiles à l’éducation des enfans, qu’elles les amusent, sans leur rien apprendre ni former leur cœur à la vertu.

116. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Telle Nation est portée à tel vice ou à telle vertu ; elle a tels usages, telles Loix, tels préjugés. […] Rien de plus achevé que le personnage d’Andromaque ; c’est un modèle parfait de vertu. […] La vertu même autorise la passion mutuelle de ces jeunes amans. […] Si l’amour & la vertu s’accordent quelquefois, c’est n’est jamais au Serrail. […] Monime est la vertu même ; cependant il y a trop d’amour dans cette Tragédie.

117. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

La vertu consiste dans une juste modération. […] Cette sage Romaine fit approcher ses enfans, qu’elle avoit élevé avec grand soin à la vertu. […] Qui pense aux vertus, aux talens, aux bonnes qualités d’une personne négligée ? […] On y a deviné les trois vertus théologales. […] Aussi fut-elle formée par l’humilité, la pureté & toutes les vertus.

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