En vain, pour l’appuyer, la volupté s’empresse ; La Comédie expire, et son vain défenseur Ne sert qu’à réveiller le courroux du Censeur. […] Loin de nous, l’appareil de tous ces vains spectacles, Qui doivent leur éclat aux fabuleux miracles ; Et dont tout l’art consiste à savoir ranimer D’aveugles passions qu’il nous faut réprimer.
J’en dis de même de la vertu : il n’est pas honnête de se plaire à la voir ou jouée ou outragée sur un théâtre : Mais sans tout cela, ces spectacles sont absolument incompatibles avec la dévotion, parce qu’ils remplissent l’âme de vaines passions, et nous avons besoin d’une âme libre. […] Renonce, renonce âme dévote aux plaisirs de la terre, choisis des plaisirs spirituels : Que les saintes lectures te charment, comme les mondains sont charmés par leurs mauvais livres ; Que les saintes assemblées et la prédication de la parole te divertissent, comme ils se divertissent à leurs criminels spectacles : Que les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les affligés, te soient ce que sont aux gens du monde, leurs vaines courses, leurs jeux, et leurs conversations emportées, et si tu prends des relâches, que l’honnêteté et la sévère vertu soient les modératrices de tous tes plaisirs.
Ce sont ces lâches condescendances sous le vain prétexte de s’accommoder à de mauvais usages et de conserver une fausse paix, qui sont la source féconde et malheureuse du relâchement que nous avons vu de la Morale Chrétienne dans notre temps, et de la réforme de tant de Compagnies qui ne se sont perdues que par là. […] Malheur à qui s’en écarte sous de vains prétextes, et qui se laisse conduire par des guides des aveugles qui le mènent dans le précipice.
Si le Chrétien se considère comme pécheur, il doit reconnaître qu'il n'y a rien de plus contraire à cet état qui l'oblige à la pénitence, aux larmes, et à la fuite des plaisirs inutiles, que la recherche d'un divertissement aussi vain et aussi dangereux que la Comédie: et s'il se considère comme enfant de Dieu, comme membre de Jésus-Christ, illuminé par sa vérité, enrichi de ses grâces, nourri de son corps, héritier de son royaume; il doit juger qu'il n'y a rien de plus indigne d'une si haute qualité, que de prendre part à ces folles joies des enfants du siècle.
Si le Chrétien se considère comme pécheur, il doit reconnaître qu'il n'y a rien de plus contraire à cet état qui l'oblige à la pénitence, aux larmes et à la fuite des plaisirs inutiles, que la recherche d'un divertissement aussi vain, et aussi dangereux que la Comédie.