/ 473
97. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Il est certain qu'il n'y a rien dans toute la doctrine des mœurs que les Pères aient traité plus à fond, ni où ils se soient mieux précautionnés contre tous les faux raisonnements dont on se devait servir dans la suite des siècles pour justifier la Comédie, de sorte qu'ils n'ont laissé aucun moyen à ses défenseurs de donner à ce qu'ils en ont écrit, des interprétations à leur mode, ni aucun lieu de douter de leurs sentiments, à ceux qui cherchent la vérité dans la tradition de l'Eglise, dont ils sont les dépositaires. […] Si quelqu'un persiste après cela à préférer son jugement particulier à celui de l'Eglise, qui a toujours suivi comme une de ses plus importantes règles le consentement unanime des Pères, et qu'il continue à approuver un divertissement qu'ils condamnent, il ne faut pas essayer de lui prouver davantage une vérité si certaine; mais il suffit de lui dire ce que dit saint Athanase à un évêque de Corinthe, vos sentiments ne sont point ceux de l'Eglise orthodoxe, et nos ancêtres ne les ont point eus.

98. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Les grands Maîtres (ainsi que d’illustres Ecrivains ont remarqué) nous ont donné plusieurs préceptes qui sont contraires à la vérité et à la raison : depuis deux mille ans nous portons le joug sans oser le secouer ; parce que nous ne les approfondissons point ces préceptes, ou parce que nous nous obstinons à les soutenir par prévention. J’ai pensé moi-même comme les autres, pendant un temps ; et, dans la crainte qu’on ne m’accusât de présomption en combattant l’opinion générale, j’ai soutenu les règles tant que j’ai pu ; comme on en peut juger, surtout par mon examen sur Œdipe : mais, en pénétrant plus avant, je me suis senti forcé de les abandonner ; et je me suis dit à moi-même que si mon sentiment était fondé sur la vérité, je ne devais point craindre de parler.

99. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

comme le consistoire privé de l’impudicité, où l’on approuve les libertés que jamais on n’auroit le front de prendre ailleurs ; & que ceux qui osent fréquenter des lieux si funestes à l’innocence, n’ont point dans la vérité d’autre motif que le dessein de jour impunément des plaisirs les plus illégitimes. […] , la coutume n’est, à proprement parler, qu’une ancienne erreur, si elle n’est pas fondée sur la justice & sur la vérité. […] Jésus Christ a dit : Je suis la vérité : Ego sum veritas ; mais il n’a jamais dit : Je suis la coutume : Ego sum consuetudo. […] Les critiques qu’on en fait, sont accompagnées de tant d’actions efféminées : elles sont comme assaisonnées de tant d’expressions molles, équivoques & lascives, dans les sujets même les plus sérieux, que pour une bonne vérité qu’on y comprend sans en être touché du côté de Dieu, parcqu’il n’y donne point sa grace, on y conçoit mille mauvais desirs, après s’être rempli l’esprit de mille idées profanes. […] Cependant malgré toutes ces réformes, ce grand Patriarche de l’Eglise Grecque ne laissa pas que de crier encore contre ces jeux de théâtre, comme contre un scandale public, qu’il appelle des écoles de libertinage & d’adultére, non pas à la vérité pour les choses obscénes qu’on y représentât, puisqu’on les en avoit retranchées, mais parceque les comédiens de l’un & de l’autre sexe affectoient des gestes, des postures & des airs efféminés, capables d’amollir les cœurs les moins sensibles & les plus purs.

100. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

L’Auteur est, à la vérité, laïque ; mais n’est-il pas Chrétien ? […] Ces vérités n’ont jamais été ni pû être révoquées en doute. […] Tertullien & tous les Auteurs attestent la vérité de ce portrait. […] ) dit : La philosophie réfute d’abord des erreurs ; mais si on ne l’arrête pas là, elle attaque les vérités. […] Si dans son fameux paradoxe sur la corruption des mœurs, causée par les sciences, Rousseau se fût borné à la science du théatre, il eût avancé une vérité que l’expérience de tous les siecles & le sentiment de tous les gens de bien eussent démontrée.

101. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Cela n’est pas tout à fait ainsi : la raillerie échoue contre les vérités établies et reconnues dans le monde. […] Peut-on mieux mettre les vérités dans leur jour ? […] Pour l’histoire du volume de Clélie, peut-être qu’en réduisant tous les solitaires à celui à qui on envoya ce livre de Parish, et le plaisir que vous supposez qu’ils prirent à se voir « traiter d’illustres », à la complaisance qu’il ne put se défendre d’avoir pour celui qui l’obligea de voir l’endroit dont il s’agit ; peut-être, dis-je, qu’elle approcherait de la vérité : mais je ne vois pas qu’en cet état-là elle vous pût servir de grand-chose. […] M. le Maître après avoir passé plusieurs années dans une grande retraite, et dans la pratique de plusieurs exercices de pénitence et de piété chrétienne : et après avoir joint à ses talents naturels des connaissances qui le rendaient très capable d’écrire sur les plus grandes vérités de la Religion, ne s’en est pas toutefois jugé digne par cette même humilité qui fait qu’il s’accuse de dérèglement et de crime ; quoique même avant sa retraite sa vie eût toujours été une vie fort réglée. […] Ils tâchent à profiter des vérités dont on se sert pour soutenir la cause que l’on défend.

/ 473