Avant que d'entrer en matière, je suis obligé de remarquer deux choses pour faciliter l'intelligence de tout mon discours : l'une que le Théâtre ne signifie pas proprement comme nous l'entendons aujourd'hui, l'échafaud où paraissent les Acteurs des Comédies et Tragédies, mais un grand lieu composé de plusieurs bâtiments, galeries, promenoirs, et sièges pour les Spectateurs, au milieu duquel était un espace vide, où l'on donnait divers spectacles, comme de Gladiateurs, d'Athlètes et autres, selon le différent usage des Villes et des Provinces, où l'on dressait l'échafaud composé de plusieurs parties, que nous appellons maintenant comme d'un nom propre, le Théâtre ; et là se faisaient plusieurs Jeux, de musique, de danse, de Poésie, et plusieurs autres combats que l'on a souvent compris tous ensemble sous le nom de Jeux Scéniques ou de Théâtre. […] « Sors que vous êtes, je représente un furieux. » Mais sans rechercher d'autres preuves de l'usage religieux des Tragédies et des Comédies, il leur faut attribuer toute la superstition des autres Spectacles ; Car quand les Auteurs écrivent que les Jeux de Théâtre étaient donnés au peuple par les Magistrats, et qu'ils n'en désignent point quelque espèce particulière, il y faut presque toujours comprendre les représentations des Poèmes Dramatiques, qui n'en furent guère séparées dans les derniers temps, et les témoignages des bons Auteurs que nous rapporterons dans la suite de cette Dissertation, autoriseront encore ces vérités.
Citation de son Traité sur l’usage des Romans, b, 67 Léon X. […] Notice sur l’usage des applaudissemens du Théatre, 558 Quinault. […] Son sentiment sur l’usage des représentations de Tragédies dans les Colleges, a, 486. […] Usage qu’il faisoit de l’Ecriture-Sainte, b, 105. […] Ses plaintes sur l’usage de la passion de l’amour dans les Tragédies Françoises, 49.
L’usage & le public sont le mépris du sage ; nous l’avons décidé. […] Pour les humilier, je veux avoir maison, un suisse à baudrier, un sac, une livrée, enfin tout l’équipage qu’aux femmes de mon rang peut accorder l’usage ; & si quelque hasard me les fait rencontrer, je mettrai mon honneur à les désespérer. […] L’usage & le public sont le mépris du sage ; nous l’avons décidé. […] Ce droit est fondé sur un usage très-ancien, & sur l’intérêt respectif du public des auteurs & des Comédiens : le sieur Mercier s’empressa d’en user. […] Mais quand on leur passeroit l’usage où ils sont de prononcer sur les convenances théatrales de ces ouvrages, il ne pourroit leur être permis de porter leur vue jusques sur les convenances morales.
Les mœurs regardent l’âme, et consistent moins dans une certaine politesse, dans de certaines manières consacrées par le bel usage, que dans un cœur droit et pur, une conduite sage et réglée. […] Ainsi, ce sont moins des défauts réels, que des défauts d’usage et de mode, qui n’ont rien en eux de criminel que la Comédie tympanised. […] L’un et l’autre excès choque ; et tout homme bien sage Doit faire des habits ainsi que du langage, N’y rien trop affecter, et sans empressement Suivre ce que l’usage y fait de changement. […] Le cas sans doute était délicat pour ce Prélat ; l’usage exigeait qu’il louât : il n’avait pas à choisir la matière de son éloge ; il ne s’en présentait qu’une ; il ne pouvait guère parler autrement qu’il n’a fait. […] Thomassin par son usage louable, Beaubourg par son extérieur édifiant, Mademoiselle Beauval par sa sagesse, et beaucoup d’autres Comédiens par la pureté de leur conduite, n’ont pas rendu leur métier plus noble ni plus innocent.
Il n’est point question ici des courses de chevaux ou du cirque, non plus que de la lutte, et des combats des gladiateurs et des bêtes : tout cela, grâces à Dieu, n’est plus de nos usages. […] Il ajoute, qu’il vaudrait bien mieux que ces gens-là n’eussent jamais appris à lire que de faire un tel usage de leur lecture : « Hoc loco dixerim longe melius fuisse nullas litteras nosse quam sic litteras legere.» […] Il ne faut donc pas que notre Docteur prononce si souverainement que Saint François de Sales n’a point interdit l’usage de la Comédie, puisqu’il le rend comme impraticable par les conditions qu’il demande ; et que d’ailleurs il en dit assez pour en détourner tout à fait les Ames un peu chrétiennes. […] Et par là on voit qu’il est impossible que la gravité et l’harmonie de l’âme ne se perde point dans les Spectacles : ce qui est néanmoins la seconde condition que saint Thomas demande dans l’usage des jeux, et que notre Docteur s’efforce d’ajuster au Théâtre. […] Et ainsi aller à la Comédie ce jour-là, ce n’est point garder la circonstance des temps que saint Thomas et Albert le Grand veulent être observée dans l’usage des jeux ; quand d’ailleurs la Comédie ne porterait pas les marques de sa réprobation, même pour les autres jours.