Il prétend que la peine d’infamie dont les Histrions ou Farceurs sont flétris par cette loi, ne tombe pas sur cette troupe, dont la profession est noble : il espere même, à la faveur de son éloquence, la faire ériger en un corps académique, jouissant des mêmes honneurs que les autres Académies Royales. […] Votre Conseil fertile en expédiens, imagine une alliance essentielle entre votre troupe & les Auteurs dramatiques : ceux-ci, dit-il, sont honorés dans l’état, ils remplissent les premieres places dans les différentes Académies, cependant ce sont leurs ouvrages qui sont dans la bouche des Comédiens ; pourquoi donc un sort si différent des uns aux autres ? […] Il suit de-là que les Auteurs qui travaillent pour le théâtre, quoiqu’on ne puisse les excuser devant Dieu, n’ont toutefois aucune note infamante aux yeux des hommes, parce que ce ne sont pas des mercenaires, au lieu que votre troupe, Mademoiselle, qui joue pour de l’argent, ne peut éviter cette humiliante flétrissure ; c’est une maniere de mort civile à quoi elle est condamnée, & qu’elle subit, en effet, dans toute l’étendue du Royaume. […] Catherine de Médicis, mere de trois Rois, si célébre dans nos annales, soit qu’on l’envisage du bon ou du mauvais côté, ajouta les Spectacles aux divertissemens de la Cour ; elle fit venir d’Italie une troupe de Comédiens, sous le Régne d’Henri III.
Comme la Directrice d’une troupe de Comédiens elle exercoit ses Actrices à jouer leurs rôles. […] Ces charmantes troupes eurent une belle peur ; elles se virent au moment d’être prisonnieres de guerre auprès de Meaux. […] On s’est depuis déchargé de cet emploi important sur des troupes reglées d’Acteurs bien payés, qu’on a honnoré du glorieux titre d’Académie Royale, de Comédiens du Roi, de Troupe d’un tel Prince. […] Cet arrangement est moins noble à la vérité, mais plus comode, & moins dispendieux que la troupe de Medicis. […] La Reine fit venir d’Italie une troupe de Comédiens qu’elle avoit fort goutée dans sa jeunesse.
M. le Chevalier du Coudray, (il m’a permis de le nommer) fut le premier qui proposa l’établissement de la Troupe de Monsieur, Frere du Roi. […] On se souvient encore que notre illustre Moliere amena sa Troupe de Lyon, pour l’incorporer dans celle de Monsieur, Frere unique de Louis XIV. » Voici comme M. […] « Si une fois les Troupes de Province se forment, & que les procédés de celle de Paris continuent de révolter les Gens de Lettres, on ne voit pas pourquoi ceux-ci ne rameneroient pas la méthode ancienne de faire jouer leurs Piéces sur les Théâtres des grandes Villes ; ils y seroient jugés plus équitablement peut-être qu’à Paris. […] Lonvay de la Saussaye, contre la Troupe des Comédiens. […] il n’est qu’un moyen, c’est l’établissement d’une seconde Troupe, au Marais, au Temple, ou ailleurs.
Les troupes qui y étaient dispersées y faisaient représenter les jeux qui étaient le plus en usage à Rome. […] Lorsque les confrères de la passion ne purent plus représenter les mystères, ils cédèrent leurs privilèges à une troupe de comédiens qu’on appelait enfants sans souci. Le chef de cette troupe s’appelait le Prince des sots, et leurs drames étaient intitulés la sottise. […] Elle fit venir d’Italie une troupe de comédiens, sous le règne de Henri III. […] [NDE] inondation = afflux considérable de troupes, armées ou non (Littré).
Pons, à qui son pere a laissé un bien considérable, a eu la noble ambition de quitter le commerce, & de consacrer sa sortune à faire une très-belle fondation : non pas d’un Hôpital, d’un Collége d’une Eglise, d’une maison Réligieuse, mais d’un Théatre dans sa patrie, qu’il a élevé à grands frais, dans sa maison & dans la plus belle salle, petite à la vérité, mais assez grande pour la foule des spectateurs que Saint-Pons peut fournir ; il n’a pas pu avoir, il est vrai, une troupe de comédiens. Fût-il assez riche pour la soudoyer, ce qui est fort douteux, aucune troupe n’a daigné aller exercer ses talens à Saint-Pons mais il en a formé une de quelques jeunes gens des Villes voisines, avec qui il avoit fait connoissance au collége, & amateurs comme lui, & bons acteurs. […] Le desir de plaire au Clergé a décidé, la troupe, dans ces deux drames, les Gardes d’Assuérus & d’Athalie ont été habillés en Pénitens ; on trouve dans quelques vieux Rabins, dont les ouvrages sont, dit-on, dans le Talmud, que l’uniforme des Gardes Juifs & Assiriens étoient des sacs de Pénitent, avec leur capuchon . […] Pour le mieux adoucir, la troupe lui a dédié la tragédie de Mitridate, où les aubes ont brillé ; le souffleur a été attentif, rien n’a été donné au diable, & sa Grandeur est parfaitement satisfaite. […] Cette Ville est aujourd’hui fameuse par le libertinage qui y regne, & singuliérement par son entousiasme pour le théatre ; il n’y en a pas dans le Royaume, à l’exception de Paris, qui lui soit plus dévouée ; elle a bâti à grand frais, une salle de spectacle, soudoyé des troupes de comédiens, aux plus gros gages.