Dans le troisième, il donne des avis aux Charlatans, qui sont de ne pas tromper en vendant leurs Drogues.
L’intrigue est une suite d’efforts des deux personnages à se tromper, s’intimider, se tuer ; d’où la jeunesse peut retirer d’épouvantables leçons de mensonge, de fourberie, et des maximes qui peuvent justifier le poignard ou le poison dans les rivalités d’amour, de vanité, ou d’intérêt, et enfin pour dernier tableau elle entend un fils maudire sa mère.
Celui-ci plein de probité courut après lui pour le lui rendre, vous vous êtes trompé, sans doute, lui dit-il, il n’y a pas apparence que vous ayez voulu me faire une si grosse aumône, Moliere surpris lui rendit le louis & Lui en donna un autre, & se tournant vers ceux qui étoient avec lui & qui admiroient la probité de ce pauvre ; où diable, dit-il, la vertu est allée se nicher ? […] Les catholiques, dira-t-on, adressent bien leurs prieres aux images des Saints ; on se trompe, ce n’est point aux images, c’est aux Saints qu’on adresse les prieres, parce que les catholiques sont persuadés que les Saints dans le Ciel, sont instruits de ce qui se passe sur la terre, s’intéressent pour nous, & emploient leur crédit auprès de Dieu, pour obtenir le succès de nos vœux.
L’Abbé de V. se défend d’avoir travaillé avec Favard ; il peut avoir raison, leur style est fort différent ; mais qu’on ne s’y trompe point, ce n’est pas à raison de l’indécence frappante qu’un Ecclésiastique compose & fasse jouer des comédies. […] Ils empoisonnent, ils trompent plus que d’autres.
En un mot, il faut exposer son sujet avec art ; se hâter de faire agir ses personnages, amener des événements extraordinaires, qui se combattent et se produisent les uns et les autres ; intéresser, suspendre, tromper le spectateur ; qu’il n’y ait que des caractères élevés ; nulles images, nul esprit hors d’œuvre, des chutes brillantes, des Scènes vives et courtes, heureusement tournées, beaucoup de feu et de mouvement, peu de récits, une action continuelle et qui se précipite à sa fin. […] La reconnaissance est aussi l’un des plus grands agréments de la Tragédie, et qui cause le plus de plaisir, lorsque l’esprit, trompé par l’équivoque d’un nom supposé, ou par quelque obscurité embarrassante, vient à lever ce voile, ou à développer cet embarras, qui lui cachait la vérité.