Que si les vanités ne sont que des choses vaines, comme nom seul le marque assez clairement ; Il faut nécessairement que le travail qu'on emploie à des choses vaines soit aussi vain qu'elles: O gloire !
La troisième enfin, que non seulement il n’y a point de péché à les assister avec discrétion, mais encore que c’est une action de justice de leur donner, comme on y est obligé, la récompense de leur emploi et de leur travail. […] Il n’est rien de plus juste ni de plus nécessaire que de relâcher un peu l’esprit, fatigué par des affaires sérieuses : sans cela il succomberait au travail, et pour se trop appliquer, il ne pourrait plus rien faire ; « Sumitur ergo relaxatio etc. »Cassianus, coll. 24. c. 21. […] semblable, dit un Père de l’Eglise, à un arc qui pour être trop bandé se rompt, au lieu qu’après avoir été un peu relâché il frappe avec plus de force : ce qui a donné lieu à ce Proverbe, « Apollon ne tient pas toujours son arc bandé. » Aristote en rend la raison, lorsqu’il dit qu’il est impossible que l’homme subsiste dans un travail continuel, et qu’il est nécessaire que le repos, les plaisirs et les jeux succèdent à ses soins, à ses travaux et à ses veilles ; ce qui a fait dire à un Ancien« Opsimus laborum medicum », Pyndar. […] Car pour les premiers, il leur est libre d’y aller ou de n’y point aller : on ne force personne d’y assister contre sa conscience ; et après une journée de travail, ce n’est pas trop qu’une heure ou deux « Quam vis in rebus humanis, etc. ». […] Ce qui me surprend, et qui paraît incroyable à tout le monde, c’est que vous fassiez de si beaux vers, et que vous possédiez la Langue Françoise dans sa plus exacte pureté, sans avoir aucune connaissance de la Latine : ce qui serait un malheur dans un autre, est ce que je trouve de plus heureux en vous : on ne peut vous reprocher que votre travail soit celui d’un autre ; et je ne sais rien de plus avantageux pour vous que d’écrire aussi bien que les Grecs et que les Latins, sans jamais avoir été à l’emprunt chez eux.
Y en a-t-il parmi vous dont la santé décline, & qui ait contracté des infirmités qui soient la suite d’un travail long & opiniâtre ?
Laissez parler les ignorans, & ne vous dégoûtez pas des longueurs du travail.
; on pouvait encore ajouter : il n’y a point de théâtres, il n’y a point de ces dangereuses représentations : ce peuple innocent et simple trouve un assez agréable divertissement dans sa famille parmi ses enfants : c’est où il se vient délasser à l’exemple de ses Patriarches, après avoir cultivé ses terres ou ramené ses troupeaux, et après les autres soins domestiques qui ont succédé à ces travaux, et il n’a pas besoin de tant de dépenses ni de si grands efforts pour se relâcher.