/ 361
263. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Il leur semble, dis-je, que pour faire ou choisir un Sujet, ils n’ont qu’à detacher quelque trait de la vieille Fable, quelque poinct de l’histoire moderne, où quelque nouvelle bizarrerie de leur imagination, de les distribuer en quelques entrées, de les soustenir ou revêtir de quelques visions extravagantes, & enfin de les enrichir aux dépens du Prince. […] Le Poëte a plus de part à cét Ouvrage, que le Musicien qui l’a composé, ou que l’Acteur qui le chante : & c’est à luy à comprendre dans ses paroles si adroitement tout ce qui concerne son Sujet, & tout ce qui peut en éclaircir le sens, qu’un mot, qu’un demy vers, ou qu’enfin un trait serve à faire apercevoir la raison & liaison des Entrées, & mesme des Pas & des Postures. […] Car il est encore plus hõteux dignorer les anciennes manieres des habits, que les traits anciẽs des visages. Les livres sont cõmuns & sont pleins des descriptions des uns, au lieu qu’il ne reste des autres presque point de monument, ny en peinture ny en relief, si ce n’est en quelques Medailles, dont le sçavoir est aussi bizare que spirituel, & encore plus suspect que curieux ; car les Medailles bien conservées jettent d’abord quelque soupçon de modernité, s’il m’est permis de fabriquer ce mot ; & si elles sont fort antiques, elles sont effacées, & ne peuvent rien découvrir de leurs desseins, pour faire discerner aucuns traits qui puissent fonder une connoissance bien asseurée. […] Mais hors cela c’est un grand soulagement pour le Poëte, quand il peut trouver d’habiles Ouvriers, qui possedent dé-ja les Idées de ce qu’il veut faire, & dont l’étude & le soin le dispence de consulter les vieilles Peintures, les divers Reliefs, & les innombrables Medailles, qui seuls nous ont conservé quelques traits & quelques Images des grands Hommes, & des demy-Dieux de l’Antiquité.

264. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Vous avez du sentiment, les beaux morceaux doivent vous toucher ; le livre est sous vos yeux ; vous méditez, vous avalez à longs traits le venin que l’auteur a répandu dans les vers que vous admirez ; enfin, vous faites vous-même le rôle du comédien que vous condamnez si sévérement.

265. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Au milieu du monde, leur présence contient ces esprits superbes qui ont toujours des traits à lancer contre des dogmes vénérables, ces esprits corrompus qui attaquent les principes des mœurs, ces esprits inquiets qui censurent l’État & calomnient l’autorité souveraine.

266. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Le Glorieux est au milieu de divers personnages, dont les mœurs sont assez saillantes ; mais les traits qui les peignent ne servent qu’à le faire briller d’avantage.

267. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Il ressemble à ces fleurs artificielles qui ne frappent la vue qu’autant qu’elles ont la couleur & l’éclat des fleurs qu’elles représentent ; c’est l’ouvrage de l’art le plus recherché qui prend la forme & les traits de la Nature même.

/ 361