Les Chapitres 13 & 14, couvrent de ridicule un des abus de la peinture ; c’est d’adresser la parole à des tableaux, des statues inanimées, comme si c’étoit des personnes vivantes ; tant, il est vrai, que les images entretiennent la passion jusqu’à s’épencher en vains discours, à des actes sans vie, qui ne peuvent ni leur répondre, ni les entendre ; non erubescit loqui cum ille qui est sine animâ, il demande la protection d’un bois mort, pro vila rogat mortuum ; car ils ont des yeux, & ne voient pas ; des oreilles, & n’entendent pas ; des pieds, & ne marchent pas ; des mains, & ne touchent pas ; une bouche, & ne parlent pas.
La coquette la plus idolâtre de sa figure, à force de se voir dans le miroir & de s’admirer, n’est plus touchée de sa propre beauté, il faut en relever le goût par l’assaisonnement de la pature, comme on releve & diversifie le goût des alimens.
Ce caractere flexible est une machine dont on monte & démonte les ressorts, un clavecin dont on touche les cordes, un miroir qui peint tout ce qui l’environne.
Les Peuples du Nord en comparaison de ceux de l’Orient, y sont insensibles, & nous trouvons souvent parmi nous des hommes qu’elle ne touche point.
On ne fut plus touché du Comique de Regnard, ni de celui de le Sage. […] Un Juge impartial tel que j’en demande un, ici, trouvera que dans plus d’un endroit, j’ai affaibli ma touche ; je n’ai fait qu’effleurer l’objet, pour ne pas révolter les personnes délicates.