Leur Cicéron louant un certain Comédien nommé Roscius, n'a-t-il pas dit qu'il était si habile dans son art, qu'il n'y avait que lui seul qui fut digne de monter sur le Théâtre; et que d'ailleurs il était si homme de bien, qu'il n'y avait que lui seul qui n'y dût point monter, marquant par-là, en termes bien exprès, que le Théâtre est si infâme, que plus un homme est vertueux, plus il doit s'en éloigner.
Il est vrai que ces termes poissards ne conviennent gueres au Cardinal, & sont peu honorables au poëte : mais les princes de la maison de Ferrare ni les italiens de ce siecle, ne faisoient profession de la plus scrupuleuse décence. […] Il n’y a pas un mot françois d’un style honnête qui réponde au terme italien, & en rende toute l’énergie : folie, sottise, bouffonnerie, impertinence, obscénité, il dit tout cela, & il dit vrai : c’est un tissu de tout ce que l’esprit humain peut imaginer de plus extravagant.
Toutes les pieces qui conduisent à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannies du théatre : les sujets tirés de l’Ecriture ne doivent jamais y paroître.
Il y a quelquefois des inconvénients à entrer dans le détail : le plus sûr est de se tenir aux termes généraux, et de faire le dégouté.
Le monstre qui sert de héros à chacune de ces deux pièces achève paisiblement ses forfaits, en jouit, et l’un des deux dit en propres termes, au dernier vers de la tragédie : Et je jouis enfin du prix de mes forfaits.